Drymaeus elongatus

espèce de Gastéropodes

Bulime rayé

Drymaeus elongatus, le Bulime rayé , est une espèce d'escargots de la famille des Bulimulidae, présente dans la Caraïbe[2].

Description modifier

Drymaeus elongatus est un escargot de taille moyenne, à coquille conique oblongue, solide et forte, de couleur blanche, jaunâtre ou rouge. La spire est longue et droite et l’apex plutôt obtus. Les tours sont légèrement convexes, au nombre de six et demi.

L’ouverture est ovale, légèrement oblique, et représente en hauteur moins que la moitié de la hauteur de la coquille. La lèvre extérieure est épaissie en interne et très légèrement réfléchie[2].

La coquille mesure de 23 à 33 mm[2],[3].

La coloration de la coquille fait de cette espèce la plus variable dans le genre Drymaeus, la coquille pouvant être blanchâtre uniforme ou décorée de bandes spirales ou de flammules simples ou conjuguées, continues ou discontinues, brun noisette à rouge[2],[3].

Exemples de coquilles de Drymaeus elongatus ; A,C: St Barthélemy; B, D: Saint Martin. La taille des coquilles varie de 22,7 (D) à 24,8 mm (A).

Une forme fossile a été décrite des dépôts pléistocènes de Ste Croix, sous le nom de Bulimus extinctus[4], ultérieurement mise en synonymie avec D. elongatus[2].

Distribution modifier

La localité-type est Porto Rico. L'espèce est présente sur les îles suivantes :

  • Porto Rico[5],
  • les îles Vierges américaines (St John, St Thomas, Ste Croix)[2],
  • les îles Vierges britanniques (Tortola, Anegada)[2],
  • les îles du banc d'Anguilla (Anguilla, St Barth, Saint Martin)[6],
  • Saint Eustache[7],
  • Antigua[8],
  • Guadeloupe[9],
  • Aruba, Bonnaire, Curaçao[10].

La distribution pan-caribéenne ancienne du Bulime rayé est établie par la présence de coquilles dans les dépôts fossiles de Ste Croix[2] et de spécimens retrouvés dans des paléosols vieux de 8 000 ans à St Eustache[11], ainsi que par le recueil de coquilles dans les dépôts précolombiens précéramiques de Curaçao[12] et de Saint-Martin[13].

En Guadeloupe, l’espèce est rare dès le XIXe siècle[9], au point que les spécimens de cette île ont été soupçonnés être issus d'importations[2]. L’espèce n’a pas été retrouvée au XXe siècle sur cette île[14],[15].

À St Kitts et en Dominique, des mentions anciennes de Drymaeus liliaceus[2], taxon aujourd’hui mis en synonymie avec D. elongatus[16], suggèrent la présence passée de l’espèce. L'escargot n’a pas été retrouvé sur aucune de ces deux îles lors des prospections récentes qui y ont été effectuées[16],[17]. Mais de vieilles coquilles ont pu être collectées sur les plages et arrières-plages de St Kitts, démontrant pas la même sa présence passée et sa disparition de cette dernière île[13]. De la même façon, le recueil de vieilles coquilles dans les grottes de l'îlet Tintamarre, au large de St Martin, montre que l'escargot a disparu de cet îlet. Dans les deux cas, sa disparition est mise en relation avec la surexploitation historique de la forêt sèche[13].

Écologie modifier

Drymaeus elongatus est une espèce arboricole présente sur les arbres, arbustes et cactus[5],[10].

L’escargot est connu pour se rencontrer dans des environnements littoraux non exposés aux embruns[6],[12].

Le Bulime rayé se nourrit des champignons se développant sur les cactus ainsi que de feuilles de certains arbres [12]. La présence de l’espèce est déterminée par un certain nombre de plantes dont elle se nourrit ou dont elle est dépendante. Parmi elles des cactées dont du genre Opuntia, ou des arbres tels que des raisiniers (Coccoloba spp.) ou des Burseracae mais, plus encore, le Gaïac où l’escargot peut former des concentrations remarquables[12].

Liens externes modifier

Références modifier

  1. (de) P. F. Röding, Museum Boltenianum, sive, Catalogus cimeliorum e tribus regnis naturae quae olim collegerat, Hamburg, Typis Johan. Christi. Trappii, , 199 p.
  2. a b c d e f g h i et j (en) H. A. Pilsbry, « American Bulimulidae : North American and Antillean Drymaeus, Meiostracus, Orthalicinae and Amphibuliminae », Manual of Conchology, serie 2, vol. 12,‎ , p. 1-258.
  3. a et b (en) H.B. Baker, « Land and freshwater molluscs of the Dutch Leeward Islands », Occasional Papers of the Museum of Zoology, University of Michigan, vol. 152,‎ , p. 1-117
  4. (en) L. Pfeiffer, « Beitrage sur Molluskenfauna Westindiens », Malakozoologische Blätter, vol. 2,‎ , p. 98-106
  5. a et b (en) H. Van der Schalie, « The land and fresh-water mollusks of Puerto Rico », Miscellaneous publications of the Museum of zoology, University of Michigan, vol. 70,‎ , p. 1-134.
  6. a et b H. Mazé, « Supplément au catalogue révisé des mollusques terrestres et fluviatiles de la Guadeloupe et de ses dépendances », Journal de conchyliologie, vol. 38,‎ , p. 19-34.
  7. (en) S. van Leeuwen et S. J. Hewitt (Hoeksema B.W.(ed.)), Marine biodiversity survey of St. Eustatius, Dutch Caribbean, 2015., Leiden, Naturalis Biodiversity Center & ANEMOON Foundation, (lire en ligne), « Molluscs of St. Eustatius. », p. 83-112.
  8. (en) H. A. Pilsbry et A. P. Brown, « List of Land and Fresh-Water Mollusks of Antigua », Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, vol. 66,‎ , p. 429-431.
  9. a et b H. Mazé, « Catalogue révisé des mollusques terrestres et fluviatiles de la Guadeloupe et de ses dépendances », Journal de Conchyliologie, vol. 31,‎ , p. 5-54.
  10. a et b (en) A. Hovestadt et S. Van Leeuwen, « Terrestrial Molluscs of Aruba, Bonaire and Curaçao in the Dutch Caribbean: An Updated Checklist and Guide to Identification », Vita Malacologia, vol. 16,‎ , p. 1-49
  11. (nl) L. van der Valk, « De fossiele en recente malacofauna van Sint Eustatius en het verband met de jongste geologische geschiedenis van het eiland », Spirula, vol. 236,‎ , p. 280-283.
  12. a b c et d (en) G. Van Buurt, « The land and fresh-water mollusks of Puerto Rico », Folia Conchyliologica, vol. 34,‎ , p. 1-16.
  13. a b et c (en) A. Lenoble, « Drymaeus virgulatus, an extirpated land snail species on Saint Kitts and Tintamarre Islands », Novitates Caribaea, vol. 18,‎ , p. 193-206.
  14. A. Bertrand, Notes préliminaires sur les mollusques terrestres de Guadeloupe., Diren de Guadeloupe, , 35 p.
  15. L. Charles, Mollusques terrestres de l’archipel de la Guadeloupe, Petites Antilles, DEAL Guadeloupe, , 88 p.
  16. a et b (en) A. S. H. Breure, A. Hovestadt, Fields, A. et Robinson, D.G., « The land Mollusca (Gastropoda) of Saint Kitts and Nevis (Lesser Antilles), with description of a new species. », Nautilus, vol. 130, t. 2,‎ , p. 27-52.
  17. (en) D. G. Robinson, A. Hovestadt, A. Fields et A. S. H. Breure, « The land Mollusca of Dominica (Lesser Antilles), with notes on some enigmatic or rare species », Zoologische Mededelingen,‎ (lire en ligne).