Edmond De Schampheleer

peintre belge

Edmond De Schampheleer, né à Bruxelles le et mort à Molenbeek-Saint-Jean le , est un peintre paysagiste et un graveur réaliste belge.

Edmond De Schampheleer
Edmond De Schampheleer, caricature de Félicien Rops, 1857.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Période d'activité

Biographie

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Famille et Formation

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Né à Bruxelles le [1], Edmond (Edmondus Lucas Julianus) De Schampheleer est le fils de Maximilien De Schampheleer, natif en 1789 de Waesmunster et mort en 1833, rentier à la rue de Jéricho, et de Marie Josèphe Baclé, native en 1799 de Bruxelles, mariés en 1820[2].

Après une formation auprès d'Eugène-François de Block à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers, Edmond De Schampheleer se profile comme peintre paysagiste[1]. Il effectue un assez long séjour en Italie, puis se rend en Allemagne afin de parfaire sa formation. À Munich, il s'attire les faveurs du roi Louis Ier de Bavière[1].

Carrière

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Son séjour au royaumé de Bavière marque le commencement de la carrière de Edmond De Schampheleer. Ses œuvres sont favorablement appréciées et achetées. Il revient ensuite à Bruxelles où il se fixe définitivement[1], en 1855, il réside Montagne de la Cour[3].

Selon l'historien de l'art Louis Alvin, Edmond De Schampheleer appartient, en 1860, à une génération d'artistes entrée, depuis quelque temps dans une voie nouvelle, ouverte d'abord par Jan Baptiste de Jonghe, puis perpétuée par Théodore Fourmois, dont De Schampheleer poursuit la lignée, en se présentant également comme un réaliste convaincu dans la représentation objective du paysage, considéré d'un point de vue pictural intéressant[4]. Son réalisme s'appuie également les principes des peintres paysagistes français de l'École de Barbizon. Cette conception implique des séances intensives de peinture en plein air, dans lesquelles les études en plein air servaient de matériau de base pour les peintures à l'huile à plus grande échelle créées en atelier.

Comme la plupart des peintres paysagistes, Edmond De Schampheleer entreprend plusieurs voyages qui lui fournissent une large gamme de motifs : Bavière (Munich), Pays-Bas, France, etc. À Barbizon, il noue des contacts avec les paysagistes qui y travaillent. Selon certains titres d'ouvrages, il peint également à Oosterbeek en Gueldre. Cette région pittoresque est presque l'équivalent hollandais de Barbizon : de nombreux peintres paysagistes venaient également travailler et s'y rencontrer. Ce lieu développe sa vision basée sur la peinture paysagère hollandaise du XVIIe siècle. Il aime également peindre dans les paysages préservés des landes des environs de Genk, tout comme Théodore Baron, Théodore Fourmois, Alphonse Asselbergs et Franz Courtens. Ces artistes sont donc parfois regroupés collectivement sous l'appellation d'École de Genk.

Contes brabançons de Charles De Coster, illustration de Edmond De Schampheleer (1861).

Concernant ses relations avec d'autres artistes, il est amicalement lié au peintre paysagiste et animalier Edmond De Pratere et devient professeur des peintres Clémence Van den Broeck et Euphrosine Beernaert. L'œuvre de Louis Pulinckx est stylistiquement étroitement apparentée à celle de Edmond De Schampheleer.

Avec Charles de Groux, Henri Joseph Duwée, Félicien Rops, Camille Van Camp et Otto von Thoren, il illustre Les Contes Brabançons de Charles De Coster (gravures sur bois de William Brown) en 1861. Il est aussi l'un des illustrateurs de la première édition de La Légende d'Ulenspiegel du même écrivain, parue en 1867.

Devenu presque aveugle après une opération chirurgicale en 1897, Edmond De Schampheleer meurt, à l'âge de 74 ans, en son domicile boulevard Baudouin no 36 à Molenbeek-Saint-Jean, le 12 mars 1899[1].

Œuvres

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Dordrecht, 1873

Pour la promotion de son œuvre, Edmond De Schampheleer, comme la plupart de ses contemporains, dépend presque exclusivement du système des salons de groupe : les Salons triennaux de Gand, Bruxelles et Anvers, auxquels il commence à participer en 1851[5], ainsi que des nombreuses initiatives à plus petite échelle dans les villes de province. Au Salon de Bruxelles de 1866, il obtient l'une des onze médailles d'or[6].

Expositions

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Une recension de ses nombreuses œuvres exposées dans les salons témoigne de ses préférence dans le choix de ses motifs :

Musées

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Réception critique

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Lorsque Edmond De Schampheleer expose au Salon de Bruxelles de 1863, l'écrivain Camille Lemonnier écrit :

« Monsieur De Schampheleer comprend la nature et, loin d'être un profane qui ne voit dans ce livre merveilleux, que des pages incohérentes, faites d'eau et de terre, d'ombre et de soleil, il discerne le sens du sublime mystère. […] Quelle poésie vraie dans le Midi. Comme l'on sent bien peser dans tout le paysage le souffle des heures brûlantes et que la lumière de ce soleil voilé baigne vaporeusement ces grands blés qui se déploient comme une nappe d'or pailletée de coquelicots. […] Le tableau Après l'orage fait un poignant contraste avec la sérénité du Midi. Les arbres sont tordus par d'âpres rafales, l'eau creuse des ornières dans le sol, les blés sont renversés. un groupe lugubre traverse le chemin. Deux hommes portent un cadavre : une femme les accompagne en sanglotant et des enfants s'accrochent aux jupes de la femme. Le vent a brisé l'arbre et l'homme est tombé avec l'arbre : voilà une famille sans le pain[42]. »

Galerie

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Distinctions

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Références

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  1. a b c d e f g et h Rédaction, « M. Edmond de Schampheleer », La Réforme, no 73,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  2. « État-civil de Bruxelles », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
  3. a et b Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Henri Verbeckt, , 115 p. (lire en ligne), p. 52.
  4. a et b Louis Alvin, Coup d'œil sur la situation des beaux-arts en 1860, Bruxelles, Henri Samuel, , 88 p. (lire en ligne), p. 61.
  5. a et b Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts de 1851, catalogue explicatif, Bruxelles, G. Stapleaux, , 145 p. (lire en ligne), p. 53.
  6. Moniteur, « Nominations », Moniteur belge, no 280,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Henri Verbeckt, , 95 p. (lire en ligne), p. 47.
  8. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1854, catalogue explicatif, Bruxelles, G. Stapleaux, , 163 p. (lire en ligne), p. 45.
  9. a b c d e f g h i et j « Base Salons », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  10. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1857, catalogue explicatif, Bruxelles, Charles Lelong, , 141 p. (lire en ligne), p. 48.
  11. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Henri Verbeckt, , 130 p. (lire en ligne), p. 63.
  12. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.P. Van Dieren, , 186 p. (lire en ligne), p. 77.
  13. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1862, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 68 p. (lire en ligne), p. 35.
  14. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1863, catalogue explicatif, Bruxelles, Charles Lelong, , 150 p. (lire en ligne), p. 52.
  15. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.P. Van Dieren, , 171 p. (lire en ligne), p. 79.
  16. Rédaction, « Exposition des beaux-arts », L'Écho du parlement, no 158,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  17. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1866, catalogue explicatif, Bruxelles, Charles Lelong, , 195 p. (lire en ligne), p. 43.
  18. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.P. Van Dieren, , 168 p. (lire en ligne), p. 80.
  19. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1868, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 104 p. (lire en ligne), p. 78.
  20. Rédaction, « Exposition des beaux-arts », L'Indépendance belge, no 251,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  21. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.P. Van Dieren, , 159 p. (lire en ligne), p. 78.
  22. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1871, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 125 p. (lire en ligne), p. 52.
  23. a b et c Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1872, catalogue explicatif, Bruxelles, Adolphe Mertens, , 205 p. (lire en ligne), p. 60.
  24. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.P. Van Dieren, , 193 p. (lire en ligne), p. 86.
  25. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1874, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 134 p. (lire en ligne), p. 53.
  26. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1875, catalogue explicatif, Bruxelles, Adolphe Mertens, , 236 p. (lire en ligne), p. 60.
  27. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.E. Buschmann, , 210 p. (lire en ligne), p. 88.
  28. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1877, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 175 p. (lire en ligne), p. 61.
  29. Rédaction, « Salon de Berlin », L'Écho du parlement, no 255,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  30. Rédaction, « Exposition triennale des beaux-arts », Journal de Bruxelles, no 258,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  31. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.E. Buschmann, , 164 p. (lire en ligne), p. 65.
  32. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1880, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 212 p. (lire en ligne), p. 75.
  33. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1881, catalogue explicatif, Bruxelles, Adolphe Mertens, , 171 p. (lire en ligne), p. 52.
  34. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1883, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 214 p. (lire en ligne), p. 82.
  35. Emile Bary, « Exposition triennale des beaux-arts », La Meuse, no 219,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  36. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1886, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 150 p. (lire en ligne), p. 76.
  37. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1887, catalogue explicatif, Bruxelles, Ad. Mertens, , 117 p. (lire en ligne), p. 37.
  38. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.E. Buschmann, , 134 p. (lire en ligne), p. 42.
  39. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1889, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 144 p. (lire en ligne), p. 79.
  40. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.E. Buschmann, , 142 p. (lire en ligne), p. 37.
  41. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1892, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 156 p. (lire en ligne), p. 50.
  42. Camille Lemonnier, 1863 Salon de Bruxelles, Bruxelles, Ch. et A. Vanderauwera, , 45 p. (lire en ligne), p. 22
  43. Moniteur, « Nominations », Moniteur belge, no 315,‎ , p. 4184-4185 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Rédaction, « M. Edmond de Schampheleer », La Réforme, no 73,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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