Edmond Proust
Edmond Proust, né le à Chenay (Deux-Sèvres) et mort le un chef de la Résistance et l'un des fondateurs de la MAIF.
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Instituteur de profession, engagé à gauche, il est sous l’Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale chef départemental de l’Organisation civile et militaire pour les Deux-Sèvres, puis de l’Armée secrète, et enfin des Forces françaises de l'intérieur (FFI). Il commande à la Libération le 114e régiment d’infanterie sur le front de La Rochelle puis participe à l’occupation de l’Allemagne avant de retourner à son métier d'instituteur après la guerre.
Biographie
modifierEdmond Proust est né dans une famille protestante du Mellois, fils d’un roulier et d’une tuyautière. Son enfance est marquée par la mort précoce de son père. Il apprend son métier à l’école normale de Parthenay. En 1914, il a vingt ans et se trouve mobilisé au 32e régiment d'infanterie comme caporal en , puis sergent en et aspirant en , enfin sous-lieutenant en . Blessé en , il se bat aussi bien en Argonne qu'en Champagne ou à Verdun ; il obtient la croix de guerre avec palme. Il n'est démobilisé qu’en .
Nommé instituteur à Saivres, commune rurale des Deux-Sèvres, il occupera ce poste jusqu’à sa retraite en . Durant toute sa carrière, il crée et anime de nombreuses œuvres post-scolaires[1].
Engagements
modifierLaïque et républicain mais aussi franc-maçon, il balance entre le radicalisme anticlérical du début de siècle, le socialisme du Front populaire, voire l’influence de la Révolution soviétique. Il fonde la MAIF en 1934 et participe activement à son développement. Il déclare en 1937 : « C’est pour mener, sur le front social, avec nos modestes moyens, la lutte contre le monstre capitaliste, que nous avons fondé la MAAIF »[1].
En , il adhère au comité de lutte contre la guerre et le fascisme, également connu comme le mouvement Amsterdam-Pleyel. Il est par ailleurs élu, en 1936, secrétaire départemental du Front populaire pour les Deux-Sèvres[1].
La Résistance
modifierMobilisé dès le début de la « drôle de guerre » le : il est capitaine au 32e RI et participe aux combats déclenchés par l’offensive allemande de - et est fait prisonnier à Pargues (Aube) le . Enfermé à l’Oflag XII B de Nuremberg, il sera libéré en .
En 1942, il contribue à la création d’un petit groupe de résistants autonome recruté dans le monde enseignant et mutualiste dans le Sud des Deux-Sèvres : le Mouvement initial est anonyme. Le groupe se rapproche, en mai 1943, avec l’Organisation civile et militaire (OCM) et Proust devient rapidement le chef de toute la zone Sud des Deux-Sèvres de l’OCM puis au plan départemental. Par la suite, Edmond Proust devient le chef de l’Armée secrète (AS) des Deux-Sèvres (puis au niveau de la région B[Quoi ?]), lors de l’unification des états-majors de l’OCM et de Libé-Nord. Il deviendra ensuite chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) sur le secteur et participera à la libération des Deux-Sèvres, de la poche de La Rochelle puis à la capitulation allemande[2]. Il opère dans la Résistance sous le pseudonyme de Gapit puis de Chaumette.
« Message pour le tourteau fromagé : Chaumette est notre seul ami, vous devez lui faire tous confiance » : c'est par ce message diffusé à la mi- que le général Koenig, responsable des opérations militaires de la France Libre à Londres, le nommait chef de la résistance unie dans les Deux-Sèvres[3],[4].
Il reprend après la guerre son métier d'instituteur ainsi que ses activités au sein de la MAAIF[1].
Edmond Proust meurt le d’un arrêt cardiaque.
Distinctions et hommages
modifier- Officier de la Légion d’honneur
- Croix de guerre 1914-1918 avec palme (3 citations)
- Croix de guerre 1939-1945 avec palme (2 citations)
- Médaille de la Résistance française avec rosette
- Médaille des blessés de guerre
- Croix du combattant volontaire 1939-1945
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Croix du Combattant Legion of Merit U.S.A.
- Médaille de Verdun
- Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 (agrafes : Libération, France, Allemagne)
- Croix du Mérite franco-britannique
- Chevalier du Mérite social[5]
- Une rue de Niort porte le nom de Colonel Chaumette, son pseudonyme dans la Résistance
- Une école de Niort porte son nom
- Une école de Saint-Maixent-l'École porte son nom
- Plusieurs bâtiments lui sont dédiés à Chenay[6]
- Les prix Edmond Proust récompensent des projets éducatifs originaux valorisant le partage de la connaissance.
Notes et références
modifier- Jacques Blanchard et complété par Claude Pennetier, « Proust Edmond. Pseudonymes dans la Résistance, Gapit, Chaumette », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne).
- 66e anniversaire de la Libération de Niort
- CRRL, « Centre Régional Résistance & Liberté - Ressources documentaires > Fiches thématiques > Résistance > Résistance Intérieure : L'ancienne école de Perré - commune de Saivres (79) », sur crrl.fr (consulté le )
- Yves Revert, « Quand Radio Londres parlait au tourteau fromager » , sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, (consulté le ).
- Source primaire
- Article de la Nouvelle République du 30 novembre 1986
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Collectif, Edmond Proust. 20 octobre 1894 - 27 novembre 1956, Imprimerie de la Loire Républicaine, 1er janvier 1957
- Michel Chaumet, MAIF, l'histoire d’un défi, éd. Le Cherche-Midi, 1998 (ISBN 978-2862745770)
- Michel Chaumet, Jean-Marie Pouplain, Occupation, résistance et libération en Deux-Sèvres, Geste, 2000, p. 37 (ISBN 9782910919979)
- Irène Nouailhac, Marie-Anne Pirez, Les Proust, Les dictionnaires patronymiques, Archives & culture, 1995 p. 39 (ISBN 9782909530802)
- Michel Chaumet, Edmond Proust, MAIF, Résistance : ses combats pour la liberté, Geste éditions, 2016
Articles connexes
modifierLiens externes
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