Élisabeth de Ranfaing
Marie Élisabeth de Ranfaing (née le à Remiremont et morte le à Nancy), également connue sous le nom de Marie Élisabeth de la Croix de Jésus, est une femme catholique française, fondatrice de l'ordre du Refuge de Nancy et qui a prétendu avoir été possédée de façon démoniaque.
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Ordre religieux |
Ordre de Notre-Dame du Refuge (en) |
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Biographie
modifierÉlisabeth de Ranfaing naît le à Remiremont en Lorraine, fille de Jean-Lienard Ranfaing et de Claude de Magnières, membre de la petite noblesse. Forcée par ses parents d'épouser un noble beaucoup plus âgé, François Dubois, elle se réfugie au monastère. Retrouvée en 1618, elle est mariée à Dubois, avec qui elle eut trois enfants.
Cette même année, elle devient « possédée de façon démoniaque » lors d'un événement social. Cette possession dura jusqu'en 1625, après un long exorcisme : Claude Pithoys, professeur sceptique au début, appelé à effectuer un exorcisme, déclare qu'il soupçonne Ranfaing d'avoir été droguée par le médecin local, Charles Poirot, les drogues créant des convulsions simulant une possession démoniaque. Pithoys est démis de ses fonctions et un autre médecin moins sceptique, Remy Pichard, est amené pour effectuer l'exorcisme. Poirot est brûlé en 1622 pour ses soupçons de sorcellerie. Ranfaing affirme plus tard que Poirot l'avait charmée dans une possession démoniaque.
Au XXe siècle, la culpabilité de Poirot est mise en doute par Étienne Delcambre et Jean Lhermitte, le médicament du médecin n'ayant pas pu provoquer des convulsions pendant sept années. Les deux affirmèrent au contraire que Élisabeth de Ranfaing avait simulé sa possession pour s’intégrer à la société religieuse française.
Amie d'Alix Le Clerc, religieuse lorraine elle aussi née à Remiremont, Élisabeth de Ranfaing devient veuve à l'âge de 24 ans et le , elle fonde l'ordre du Refuge de Nancy pour les femmes qui se remettent d'une vie de prostitution. En 1634, le pape Urbain VIII approuve l'ordre. Élisabeth de Ranfaing décède le à Nancy.
Dans la culture populaire
modifierLe livre Trois âges de la nuit de Françoise Mallet-Joris présente un récit fictif de la vie d’Élisabeth de Ranfaing, ainsi que les procès en sorcellerie de deux autres personnalités des XVIe et XVIIe siècles accusées de sorcellerie.
Bibliographie
modifier- Pithoys, Claude (1621). La Descouverture des faux possedez. Châlons-en-Champagne, France.
- Ranfaing, Marie Elisabeth de. Cyclopédie de la littérature biblique, théologique et ecclésiastique. Harper & Brothers. 1879.
- Françoise Mallet-Joris, Trois âges de la nuit, Grasset, 1970.
- Ranfaing, Elizabeth of. Nouvelle Encyclopédie Catholique . Recherche Gale. 2003.
- Ferber, Sarah (2004). Possession démoniaque et exorcisme dans la France moderne. Routledge. p. 114.
- Ferber, Sarah (2005). Cultiver le charisme: Elisabeth de Ranfaing et le culte des médaillistes dans la Lorraine du XVIIe siècle dans le Kent, F .; Zika, C., éd. Rituels, images et mots: variétés d'expression culturelle dans l'Europe de la fin du Médiéval et du début de l'ère moderne. Turnhout, Belgique: Éditeurs Brepols
- Étienne Delcambre ; Jean Lhermitte (1956). Élisabeth de Ranfaing, l'Énergumène de Nancy, fondatrice de l'ordre du refuge [ Élisabeth de Ranfaing, la fanatique de Nancy, fondatrice de l'ordre des refuges ]. Recueil de documents sur l'histoire de Lorraine, numéro 24. Nancy, France: Société d'archéologie de Lorraine.
- Louis du Bois de Cendrecourt (1993). Elisabeth de Ranfaing Fondatrice de l'ordre de Notre-Dame-du-Refuge. Le Pays lorrain. 74 (1): 1-12
- Catherine Rouyer Durand (2023). « Elisabeth de Ranfaing. Passions et Possession. Le Pythagore. Liralest.
Liens externes
modifier- Les lieux d’enfermement féminins à Besançon sur Mémoirevive, Patrimoine numérisé de Besançon
- Ressource relative à la religion :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :