Emilia Kabakov
Emilia Kabakov, née en 1945 à Dnipropetrovsk, est une artiste conceptuelle américaine d'origine soviétique, réputée notamment pour ses installations. Depuis 1988, elle collabore fréquemment avec son mari Ilya Kabakov. À l'exception de la peinture, tous leurs travaux depuis 1997 étaient effectués en commun[1].
Naissance | |
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Nom de naissance |
Emilia Kanevsky |
Nationalité | |
Activités | |
Lieu de travail |
New York (à partir de ) |
Conjoint |
Enfance et éducation
modifierEmilia Kanevsky[2] naît le 3 décembre 1945 à Dnipropetrovsk en République socialiste soviétique d'Ukraine selon les sources[note 1], dans une famille d'origine polonaise du côté de son père, comportant deux filles. Ses parents sont emprisonnés dans un camp de travail en 1957 alors qu'ils tentent d'émigrer de Russie, pendant 10 ans pour son père et 6 ans pour sa mère. Elle et sa sœur sont élevées pendant cette période par leur grand-mère, qui vit à Dnipro. Elle commence à jouer du piano à trois ans, puis intègre une école de musique pour enfants surdoués[3]. Par la suite elle étudie la musique au Collège de musique d'Irkoutsk puis la littérature et la langue espagnoles à l'université d'État de Moscou[4]. Elle entame une carrière de pianiste en Sibérie[2]. À 20 ans, elle contracte un premier mariage dont elle a une fille[3].
Émigration
modifierEn 1973, elle émigre de Russie pour Israël, puis s'installe à New York en 1975 pour poursuivre une carrière de galeriste et de commissaire d'exposition. En 1988, elle commence à collaborer avec Ilya Kabakov[4] son cousin qu'elle épouse en 1992[1]. Nouvellement pratiquante dans l'art des installations, elle est tout d'abord son assistante, avant de prendre son envol et de travailler de façon plus indépendante. Une fois installés ensemble à Long Island, ils se rencontrent dans leurs ateliers respectifs pour échanger leurs idées, et Ilya Kabakov travaille sur les peintures tandis qu'elle s'occupe du reste[3].
Travaux
modifierSon travail a entre autres été exposé à la Tate Modern[5],[6] à la Biennale de Venise de 1993[7] où le couple représentait la Russie[4], au Hirshhorn Museum[8], et au Musée irlandais d'Art moderne. En 2000, les Kabakov ont été chargés par le Public Art Fund de créer une installation majeure, The Palace of Projects, au 69th Regiment Armory à New York, composée de 65 projets distincts dans une grande configuration en spirale de 24 mètres de diamètre sur 12 mètres de haut[9].
Les utopies, et en particulier l'utopisme soviétique, sont une thématique récurrente dans leurs œuvres[10]. Ils souscrivent au cosmisme et à sa philosophie transhumaniste[11]
Collections
modifierLe travail des Kabakov fait partie des collections permanentes du musée d'Art contemporain d'Anvers[4], du British Museum[12] entre autres.
Quelques installations
modifier- Three Nights, 1989[5]
- Labyrinth (My Mother’s Album), 1990, installation fixe à la Tate Modern[5],[11]
- L'école n° 6 , Fondation Chinati,1993
- The Man Who Never Threw Anything Away (The Garbage Man) (1998)[11]
- The Palace of Projects, 2000[9]
- Not Everyone Will Be Taken into the Future, itinérante (à partir de 2001)[5],[11],[13]
- La Maison aux personnages, Bordeaux, 2009
- L'Étrange cité, Grand-Palais (Paris), Monumenta 2014[2]
Notes et références
modifierNotes
modifier- Toutes les sources indiquent Dnipro comme lieu de naissance, toutefois Emilia kabakov indique dans une interview au Télégraph, à propos de l'emprisonnement de ses parents « C'est ainsi que nous -elle et sa sœur - avons atterri à Dnepropetrovsk ».
Références
modifier- Fatima Ahmed, « Back in the USSR: an interview with Ilya and Emilia Kabakov », Apollo International Art Magazine, (lire en ligne, consulté le )
- Réunion des musées nationaux-Grand Palais, Monumenta 2014 Dossier pédagogique Ilya et Emilia Kabakov - L'Etrange cité, Rmngp, (lire en ligne)
- (en) « The world of artist Emilia Kabakov », sur The Telegraph, (consulté le )
- (en) « Ilya & Emilia Kabakov », M HKA (Museum of Contemporary Art, Antwerp) (consulté le )
- (en) Claire Bishop, « Ilya and Emilia Kabakov: Tate Modern », Artforum, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Laura Cumming, « Ilya and Emilia Kabakov review - Russia's great escape artists », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Sophia Kishkovsky, « 'Art will go back underground': artist Emilia Kabakov on the war in Ukraine and the fate of the Russian art world », The Art Newspaper, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Ilya and Emilia Kabakov: The Utopian Projects », Smithsonian Institution, Hirshhorn Museum
- (en) « Ilya and Emilia Kabakov: The Palace of Projects », The Public Art Fund (consulté le )
- philomag, « L'Étrange Cité des Kabakov: utopie en temps de crise | Philosophie magazine », sur www.philomag.com, (consulté le )
- (en) Sam Korman, « Inside the imaginary world of Ilya and Emilia Kabakov », sur artreview.com, (consulté le )
- (en) « Emilia Kabakov », The British Museum (consulté le )
- (en) Tate Modern, Ilya & EmiliaKabakov: Not every one will be taken into the Future, 18 October 2017 – 28 January 2018, Large Print Guide, Tate Modern, (lire en ligne)
Liens externes et notices d'autorité
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :