Emmanuel Boileau de Castelnau

alpiniste français

Jules Henri Emmanuel Boileau, baron de Castelnau, né à Nîmes le et mort à Montpellier le , est un alpiniste français vainqueur de la Meije.

Emmanuel Boileau de Castelnau
Description de cette image, également commentée ci-après
Emmanuel Boileau de Castelnau vers 1880
Biographie
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance ,
Nîmes
Décès (à 65 ans),
Montpellier
Carrière
Disciplines alpinisme
Période active 1875-1879
Compagnons de cordée Pierre Gaspard
Ascensions notables première ascension de la Meije

Biographie

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Il découvre la montagne dans les Pyrénées à l'âge de treize ans, gravissant la Maladeta et l'Aneto[1]. À dix-sept ans, il s'inscrit au Club alpin français fondé l'année précédente. En 1875, il se rend à Chamonix pour gravir le mont Blanc. Repoussé par une tempête, il fait la connaissance, à la descente, d'Henry Duhamel, créateur de la section grenobloise du club alpin français[2] et spécialiste du haut Dauphiné. Celui-ci lui fait part de son désir de réussir l'ascension du Grand Pic de la Meije. Lassés du mauvais temps qui sévit à Chamonix, les deux hommes engagent trois guides de la vallée et se rendent à La Grave puis au rocher de l'aigle[note 1] pour bivouaquer. L'entreprise est tentée par la face nord avec les trois guides (Alexandre Tournier, François et Léon Simond) mais l'expédition est bloquée par un passage trop périlleux dans un corridor formé de glace noire et de grésil. Ils n'atteignent cette année que le pic Central de la Meije (3 973 mètres)[3], conquis par William Auguste Coolidge cinq ans auparavant. Plus tard, à Grenoble, Boileau de Castelnau fait la connaissance du président de la Société des Touristes du Dauphiné, qui lui fait rencontrer en 1876 Pierre Gaspard et son fils. Ils forment alors l'une des plus brillantes cordées de l'époque, réussissant rapidement un grand nombre de premières pendant les saisons 1876 et 1877. Le , ils tentent ensemble une nouvelle ascension de la Meije par le versant sud, voie tentée l'année précédente par Henry Duhamel. Ils viennent à bout, avec difficulté[4] et grâce à l'audace de Gaspard, de la muraille que Duhamel pensait infranchissable, mais contraints de renoncer par manque de temps, ils laissent en place une corde fixe. Ils y retournent le 16 août et atteignent non sans mal le sommet : La Meije est vaincue. La descente est encore plus éprouvante que la montée, et ils sont obligés de bivouaquer le 17 août sur une corniche inconfortable mais parviennent à rentrer à La Grave le lendemain.

Boileau de Castelnau rendant visite au Père Gaspard à la Bérarde

La carrière alpine du très jeune Boileau de Castelnau, interrompue par le service militaire l'année suivante, s'achève définitivement en 1879.

Vingt ans plus tard, il termine cinquième du premier Tour de France automobile, en 1899 sur Amédée Bollée Fils.

Ascensions

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Grand Pic de la Meije

Bibliographie

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Boileau de Castelnau au TdF 1899 (bas au centre).
  • Camille Blanchard, « Henri Emmanuel Boileau de Castelnau », La Montagne, 1923, p. 226-232.
  • Isabelle Scheibli, Le roman de Gaspard de la Meije, Éditions Glénat (ISBN 9782723448000)
  • Henri Isselin, La Meije, Éditions Arthaud
  • Gérard Bordes, Grande Encyclopédie de la Montagne, t. 2, Paris, Atlas, , 2400 p.
  • Pierre-Yves Kirschleger et Patrick Cabanel, « Emmanuel Boileau de Castelnau (baron) », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 340-341 (ISBN 978-2846211901)

Notes et références

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  1. Le refuge actuel, le refuge de l'Aigle, ne date que de 1910

Références

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  1. Boileau de Castelnau
  2. Club Alpin Français de l'Isère, présentation
  3. Récit de H. Duhamel dans l'annuaire du CAF
  4. Element, le journal du pays de la Meije, no 7 - été 2005, page 8
  5. Emmanuel Boileau de Castelnau, « Ascension de la Meije » (Récit de la première ascension de la Meije par Boileau de Castelnau et ses guides Gaspard père et fils), Annuaire du Club alpin français,‎ , p. 282-294 (lire en ligne, consulté le ).