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« En deçà de » ou « de par deçà » est une locution adverbiale de la langue française, employée seule, ou en corrélation avec « au-delà » ou « en delà ».

Origine modifier

Du préfixe latin cis-, même signification, seul ou en corrélation avec le préfixe trans-, au-delà.

Exemple: les Alpes cisalpines, les Alpes transalpines

Signification modifier

Cette locution est destinée à mettre l'accent sur un rapport de valeur symétrique par rapport à un point de repère qui lui est supérieur, exprimé en temps (avant) ou en espace (au-dessous).

« Je vais au-delà des bornes quand je loue Corneille, et en deçà quand je le critique. » Voltaire, Correspondance avec d'Alembert. lettre 09.

Utilisation modifier

L'utilisation de deçà est documentée dans le Recueil de lettres anglo-françaises (1265-1399) [1] et figure dans le Dictionnaire du Moyen Français (1300-1500 ap. J.-C.)

Si le terme est aujourd'hui qualifiable de suranné[évasif], il n'en reste pas moins explicite et inégalé, tant en français littéraire qu'en français moderne[pertinence contestée].

Utilisation académique modifier

La plus célèbre de ses utilisations est sans aucun doute la locution proverbiale de Pascal : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà »[2], illustrant la relativité de tout jugement de valeur ou approche d'une réalité quelle qu'elle soit.

Utilisation courante modifier

Si on parle de l'au-delà de la vie (la mort), l'en deçà définit « la vie telle que nous la vivons. »

Si on parle de l'au-delà des perceptions (le surnaturel), l'en deçà définit alors « le monde tel que nous le percevons. »

Notes et références modifier

  1. publié dans la Revue Historique des Presses Universitaires de France par F.-J. Tanquerey, revu par Ch.-V. Langlois, T. 126, Fasc. 1 (1917), pp. 103-105 URL: https://www.jstor.org/stable/40941892
  2. Blaise Pascal, Pensées, 1670, V, 294