Ennigaldi-Nanna

Bel-Shalti-Nanna ou Bel-Shalti-Nannar, princesse babylonienne (vers 554 av. J.-C.)
Ennigaldi-Nanna
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Naissance
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
Père
Fratrie
Œuvres principales

Ennigaldi-Nanna, appelée également Bel-Shalti-Nanna, ou Bel-Shalti-Nannar, était une princesse babylonienne (vers ). Elle était la fille de Nabonide et la sœur de Balthazar[1]. Elle fut grande prêtresse à Ur. On l'appelait prêtresse de Sîn, (divinité personnifiant la Lune)[2]. Ennigaldi-Nanna était administrateur de l'école pour prêtresses.

Nabonide, le père d'Ennigaldi-Nanna.

Vie modifier

Ennigaldi reçut le nom additionnel de Nanna lorsqu'elle devint grande prêtresse du dieu Nanna[3] en [4] Sa grand-mère, Adad-Guppi fut également grande prêtresse mais était déjà décédée à cette époque.

L'archéologue Sir Leonard Woolley nota dans ses travaux que le roi Nabonide décida d'appeler sa fille Bel-Shalti-Nannar lorsqu'elle devint la grande prêtresse de Nannar à Ur [5].

Le palais et le musée de la grande-prêtresse Ennigaldi-Nanna modifier

Durant les fouilles entreprises à Ur, l'archéologue Leonard Woolley découvrit une chambre construite pour Ennigaldi-Nanna vers La chambre était identifiée comme le palais de la grande-prêtresse Bel-Shalti-Nannar[6]. Le palais présente des similitudes avec le Palais Sud à Babylone, mais à une échelle réduite. Il est situé sur une parcelle trapézoïdale à 150 mètres au sud-est de la ziggurat d'Ur des Sumériens[7].

Les fouilles ont permis la découverte d'objets datant de , de et de dans un temple situé à côté du palais où vivait Ennigaldi-Nanna. Les artéfacts étaient soigneusement rangés côte à côte et accompagnés de tablettes d'argile couvertes de signes cunéiformes reprenant les explications écrites des objets en trois langues différentes. Ces tablettes sont considérées comme le premier catalogue de musée de l'histoire[8]. Ennigaldi-Nanna était la conservatrice de ce musée. Le musée, appelé Musée d'Ennigaldi-Nanna, date d'environ Elle aurait créé le musée avec l'aide de son père, le roi Nabonide. Il était lui-même antiquaire et restaurateur d'objets antiques. La princesse Ennigaldi-Nanna utilisait les artéfacts afin d'expliquer le passé de sa dynastie et de la région[9]. Des fragments d'une statue en diorite dédicacée par le roi Shulgi à la déesse Ninsun d'Ur ont également été retrouvés, ainsi que des figurines de chiens en argile[10]. Le nom d'Ennigaldi-Nanna, ainsi que l'appellation du palais, sont mentionnés par Nabonide dans de nombreuses inscriptions sur des cylindres en argile : J'ai construit la maison de Bel-Shalti-Nannar, ma fille, la prêtresse de Sîn. J'ai purifié ma fille et l'ai offerte à Sîn... et Puisse Bel-Shalti-Nannar ma fille, l'aimée de mon cœur, être forte face à eux et puissent prévaloir ses paroles[11].

Postérité modifier

Avec son père, le roi Nabonide, Ennigaldi-Nanna est connue comme étant à l'origine des premières fouilles encadrées et de l'exposition des artéfacts. Il est supposé qu'elle participait à la découverte des objets et fut à l'origine de la création d'un musée pour les découvertes faites par Nabonide[12].

Un brachiopode fossile, Spinatrypa ennigaldinannae, est nommé en son honneur[13].

Culture modifier

Références modifier

Notes modifier

  1. E. a. Budge Budge ; Sir Ernest a. Wallis Budge The Book of the Cave of Treasures - Ed. Cosimo, Inc. - p. 278, (ISBN 978-1-59605-335-9).
  2. Taylor & Francis - Babylonian Historical Texts Relating to the Capture and Downfall of Babylon, p. 56.
  3. appelé également Sîn et Nannar.
  4. Vicky León, Uppity Women of Ancient Times, Conari Press, 1995, p. 36-37, (ISBN 1-57324-010-9).
  5. Leonard Woolley, Excavations at Ur..., p. 235.
  6. Berrett, LaMar C. 1973. Discovering the world of the Bible, Provo, Utah: Young House. 217.
  7. Potts, Daniel T. 2012. A companion to the archaeology of the ancient Near East, Malden, Mass: Wiley-Blackwell. 924[pas clair].
  8. Werner Keller et Joachim Rehork. 1981. The Bible as history, New York: Morrow. 295-6.
  9. Buried History: A Quarterly Journal of Biblical Archaeology. Vol 5, No 1, mars 1969. page 13.
  10. Frayne, Douglas. 1997. Ur III period, 2112-2004 BC. Toronto: University of Toronto Press. 159.
  11. Smith, Sidney. 1924. Babylonian historical texts relating to the capture and downfall of Babylon, London: Methuen & Co., ltd. Page 56.
  12. Ouzman, Sven. 2008. Imprints: an archaeology of identity in post-apartheid southern Africa. Thesis (Ph. D. in Anthropology)--University of California, Berkeley, Fall 2008. page 36.
  13. (en) Halamski, Adam T., Baliński, Andrzej et Koppka, Jens, « Middle Devonian brachiopods from northern Maïder (eastern Anti-Atlas, Morocco) », Annales Societatis Geologorum Poloniae, vol. 92, no 1,‎ , p. 1–86. (DOI doi.org/10.14241/asgp.2022.03)
  14. Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Ennigaldi-Nanna.