Enriqueta Compte y Riqué
Enriqueta Compte y Riqué, née le à Barcelone et morte le à Montevideo, est une enseignante et pédagogue uruguayenne.
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Enriqueta Compte y Riqué |
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Elle est la fondatrice du premier jardin d'enfants, c'est-à-dire de la première école maternelle, en Amérique du Sud en 1892. Elle connue pour avoir contribué de façon décisive à l'enseignement préscolaire en Uruguay et plus largement en Amérique latine.
Biographie
modifierEnriqueta Compte y Riqué naît le à Barcelone en Espagne. Ses parents sont espagnols, ils émigrent en Uruguay lorsqu'elle est encore enfant. Elle a une forte myopie, mais elle réussit à surmonter ses difficultés visuelles et se consacre à des études d'enseignement. Elle obtient à 19 ans son diplôme d'enseignante de premier niveau, puis obtient en 1886 le diplôme d'enseignante supérieure. L'année suivante, elle est nommée directrice adjointe de l'Institut normal des jeunes filles fondé cinq ans auparavant par María Stagnero de Munar. La même année, Enriqueta Compte y Riqué est envoyée en Europe dans le cadre d'une mission officielle pour le gouvernement de Máximo Tajes, afin de se spécialiser dans l'éducation préscolaire. Elle est chargée de recueillir les enseignements et les expériences de Friedrich Fröbel, et parcourt pour cela la Belgique, l'Allemagne, les Pays-Bas, la France et la Suisse[1].
Elle revient de ce voyage en septembre 1890 et rédige un rapport dans lequel elle exprime « l'espoir de réaliser dans la République la création de ces établissements, se rapprochant de l'idéal de Fröbel, et de les intégrer dans l'organisation publique de l'enseignement primaire »[2].
Enriqueta Compte réalise de nombreuses publications sur les enfants de trois à six ans, et les fait paraître dans des revues et des livres spécialisés. Elle présente des méthodes psychologiques et pédagogiques, tendant à étudier et éduquer les enfants dans le respect de leur individualité et de leur capacité d'apprentissage personnelle.
Elle est par ailleurs membre de plusieurs associations dont les objectifs sont les droits des femmes, la lutte contre la tuberculose, comme la Ligue uruguayenne contre la tuberculose, ainsi que contre l'alcoolisme et contre la traite des femmes[3].
Son travail est précurseur d'une éducation laïque, basée sur l'égalité sociale et le dépassement des préjugés et des obstacles qui, selon elle, sont néfastes pour l'élève comme pour l'enfant en tant qu'être humain ne méritant pas d'être marginalisé dans un monde plein d'ouvertures et de possibilités diverses.
Elle révèle son grand principe moral comme éducatrice en déclarant :
« Chaque fois que j'ouvre mon école, j'ai deux angoisses intérieures, mais je suis sûre d'être heureuse si elles sont satisfaites : l'une est de faire quelque chose de nouveau, l'autre est de corriger les défauts observés la veille[4]. »
Jardin d'enfants
modifierQuand le Jardin d'enfants de Montevideo est fondé, ce n'est pas la réplique de ce qu'Enriqueta Compte a observé en Europe, même si certaines choses sont restées[5]. Inspirée par la pensée de José Pedro Varela, elle a finalement préfiguré la politique actuelle d'enseignement préscolaire obligatoire[6],[7]. Elle a aussi inspiré les enseignants du préscolaire de plusieurs autres pays, dont l'Argentine.
Hommages
modifierLa plus ancienne école maternelle du continent sud-américain, fondée par Enriqueta Compte en 1892 dans le quartier d'Aguada, porte son nom, ainsi qu'une rue de Montevideo[8].
La poste uruguayenne émet un timbre-poste en son honneur le , à l'occasion de la journée internationale des femmes[9].
Publications
modifier- Lecciones de mi escuela, 1933 (« Leçons de mon école »).
- Estudio y Trabajo, 1933 (« Étude et Travail »).
- Canciones y juegos de mi escuela, 1948 (« Chansons et jeux de mon école »).
Notes et références
modifier- (es) Recuero, Rey et Soler, « Enriqueta Compte y Riqué », Espacio Latino (consulté le )
- (es) Washington Reyes Abadie, « Españoles en el Uruguay », sur Google Books, Ediciones de la Banda Oriental, (ISBN 9789974101524, consulté le ), p. 175
- (es) Leticia Castro, « Enriqueta Compte y Riqué: impulsora de la educación inicial, fundadora del primer jardín de infantes, investigadora pedagógica y defensora de los derechos de la mujer », La Diaria, (lire en ligne, consulté le )
- (es) « Maestros Americanos Biografías » [« American Teachers Biographies »] [archive du ], Nueva Alejandría (consulté le )
- (es) « Apertura de inscripciones para Educación Inicial », Consejo de Educación Inicial y Primaria, (consulté le ).
- (es) Tornaría Maglio, « La reforma educativa uruguaya, una apuesta a la equidad con calidad » [archive du ], Proyecto CAS, (consulté le ).
- (es) « Educación inicial obligatoria a partir de los 4 años », El País, sur historico.elpais.com.uy, Montevideo, (consulté le ).
- (es) « Calle Enriqueta Compte y Rique en Montevideo, Uruguay », Código Postal (consulté le )
- (es) « Serie Mujeres Notables – Enriqueta Compte y Riqué », Correo Uruguayo Philatelic Store (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (es) Enriqueta Compte et Riqué. Vigencia y compromiso, Montevideo, Comité Uruguayen de l'OMEP,
- (es) Emilio Emilio Marenales (dir.), Historia de la educación nacional. Reseñas, artículos y documentos, Lagomar,
- (es) Maestra militante de la vida. Enriqueta Compte y Rique, Consejo Directivo Central,
- (es) Elizabeth Ivaldi, La educación inicial de la casa cuna a la escuela elemental,
Liens externes
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