Escaudœuvres

commune française du département du Nord

Escaudœuvres [ekodœvʁ] est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France. Elle se situe dans la région du Cambrésis et dans l'aire urbaine de Cambrai et est l'une des 55 communes membres de la Communauté d'agglomération de Cambrai qui rassemble plus de 80 000 habitants. Les habitants sont appelés les Scaldobrigiens. Leur nom jeté est les Sangliers[1].

Escaudœuvres
Escaudœuvres
La mairie.
Blason de Escaudœuvres
Blason
Escaudœuvres
Logo
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Arrondissement Cambrai
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Cambrai
Maire
Mandat
Thierry Bouteman
2020-2026
Code postal 59161
Code commune 59206
Démographie
Gentilé Scaldobrigiens
Population
municipale
3 180 hab. (2022 en évolution de −2,96 % par rapport à 2016)
Densité 479 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 11′ 36″ nord, 3° 15′ 57″ est
Altitude Min. 38 m
Max. 77 m
Superficie 6,64 km2
Type Ceinture urbaine
Unité urbaine Cambrai
(banlieue)
Aire d'attraction Cambrai
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Cambrai
Législatives Dix-huitième circonscription
Localisation
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Escaudœuvres
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Escaudœuvres

Par sa proximité avec Cambrai, ville d'Empire proche de la frontière du royaume de France, Escaudœuvres a subi tout au long de son histoire les vicissitudes de nombreux sièges et invasions. La canalisation de l'Escaut, à la fin du XVIIIe siècle, a entraîné l'industrialisation de la commune. Malgré les fermetures d'entreprises du XXe siècle, le caractère ouvrier et industriel d'Escaudœuvres reste affirmé. La commune se présente aujourd'hui à la fois comme « ville lecture » pour son obtention de la charte en 1992 et comme « cité du sucre » en raison de la place qu'occupe dans son histoire et son économie la « sucrerie centrale » installée en 1872.

Géographie

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Situation

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La commune d'Escaudœuvres appartient à l'aire urbaine ainsi qu'à la communauté d'agglomération de Cambrai, ville distante de trois kilomètres environ au sud-est. La commune est située sur les axes de communication qui relient Cambrai à Valenciennes, distante de 26 kilomètres environ au nord-est : route, voie ferrée et canal de l'Escaut. Douai est à 23,7 km kilomètres, Lille à 50,8 km à vol d'oiseau.

Géologie et relief

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Escaudœuvres est situé sur les couches de calcaire du crétacé, elles-mêmes recouvertes de lœss et de limons accumulés par les vents, qui forment l'extrémité septentrionale du bassin parisien. Le territoire communal est traversé, dans sa partie ouest, par la vallée de l'Escaut. L'altitude la plus basse y est de 39 mètres. De part et d'autre de la vallée s'élève le plateau calcaire, qui culmine à 75 mètres à l'extrémité sud de la commune. Au nord-est ce plateau est entaillé par une vallée sèche qui rejoint celle de l'Escaut.

Hydrographie

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Réseau hydrographique

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La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la Rasse, le fossé Noir[2] et divers autres petits cours d'eau[3],[Carte 1].

Escaudœuvres s'étend principalement sur la rive droite de l'Escaut. Le cours naturel du fleuve, sinueux et peu profond, était autrefois peu propice à la navigation. Des travaux de curage et de redressement du lit de l'Escaut de Cambrai à Bouchain furent menés entre 1725 et 1755, et le fleuve fut canalisé entre Cambrai et Bruay-sur-l'Escaut 1772 et 1784. L'Escaut se confond aujourd'hui, en aval de Cambrai, avec le canal de l'Escaut, qui est au gabarit Freycinet[4],[5].

Gestion et qualité des eaux

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Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Escaut ». Ce document de planification concerne un territoire de 2 005 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de l'Escaut. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Escaut et Affluents (SyMEA)[6].

La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité[Carte 2].

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (°C)[8].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 684 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Épehy à 23 km à vol d'oiseau[9], est de 10,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 752,8 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].

Urbanisme

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Typologie

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Au , Escaudœuvres est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13]. Elle appartient à l'unité urbaine de Cambrai[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant huit communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[14],[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cambrai, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[15]. Cette aire, qui regroupe 64 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (73,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (64,1 %), zones urbanisées (19,9 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,6 %), eaux continentales[Note 4] (2,4 %), prairies (1,6 %)[18]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Morphologie urbaine

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Le village s'est construit le long de l'actuelle route départementale 630, qui longe l'Escaut sur sa rive droite. L'implantation du village sur cette rive peut s'expliquer en partie par le contraste entre les bonnes terres de la rive ouest, bénéficiant du soleil levant, et les mauvaises terres de l'est, exposées au soleil couchant et où l'exposition aux vents humides dominants d'ouest a fait disparaître par endroits le limon qui recouvre la craie sous-jacente[19].

Entre les années 1950 et 1980 de nouveaux lotissements ont été construits sur la rive droite, sur le plateau qui domine la vallée de l'Escaut, entre la RD 630 et la RD 114, ancienne « chaussée Brunehaut »[19]. L'étalement urbain est limité au nord par l'Escaut, et au sud par la voie ferrée Cambrai - Valenciennes.

L'amélioration de la liaison entre les différents quartiers, notamment entre l'ancien village et les nouveaux lotissements, est l'un des éléments du diagnostic du Plan local d'urbanisme[19]

Logement

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En 2008, Escaudœuvres comptait 1 348 résidences principales, auxquelles s'ajoutaient 81 logements vacants, soit 5,6 % du total, et un faible nombre de résidences secondaires. Les maisons représentaient 92,5 % de l'ensemble des logements, pourcentage en augmentation par rapport au recensement de 1999 (91,4 %) et nettement supérieur à celui observé dans le département du Nord (68,8 %).

La part de résidences principales datant d'avant 1949 s'élevait à 35,8 %. Pour les constructions plus récentes, 36,0 % des logements dataient d'entre 1949 et 1974 et 28,2 % d'après 1975[20].

En 2008, 71,1 % des occupants de résidences principales étaient propriétaires de leur logement, contre 67,2 % en 1999, et 27,5 % étaient locataires, contre 29,1 % en 1999.

Concernant l'ancienneté d'emménagement dans la résidence principale en 2008, 7,8 % des ménages d'Escaudœuvres occupaient leur logement depuis moins de deux ans, contre 12,9 % dans la communauté d'agglomération de Cambrai, et 64,6 % depuis dix ans ou plus, contre 52,8 % dans la communauté d'agglomération, ce qui montre une moindre mobilité[20].

Projets d'aménagements

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Le Plan local d'urbanisme de la ville retient quatre orientations d'aménagement :

  • « améliorer le cadre de vie » notamment par l'aménagement paysagers de voiries, des entrées de ville nord et sud, et la création de « liaisons douces » entre le centre de la commune et la vallée ;
  • « favoriser le renouvellement urbain en développant le logement pour tous et la qualité de la structure urbaine et de ses composantes » en répondant à la demande de logements (notamment par l'urbanisation de la zone de la Louvière au nord-est de la commune) ;
  • « développer l'activité » en poursuivant l'aménagement de la zone d'activités, sans l'étendre, le long de la RD 643 ;
  • « agir pour la qualité de l'environnement » en préservant les jardins potagers, dont l'étendue (31,9 ha) est une caractéristique de la commune, et en « renaturant » la vallée de l'Escaut[21].

Voies de communication et transports

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Voies routières

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La commune est traversée par la route départementale 630 qui la relie à Cambrai vers le sud, et à Iwuy et à l'autoroute A2 vers le nord. Cette voie prend le nom de « rue Jean-Jaurès » dans la traversée de la commune. Il s'agit de l'ancienne route nationale 30 de Bapaume à Blanc-Misseron sur la frontière franco-belge. Elle existait au Moyen Âge sous le nom de « chemin d'Escaudœuvres ». Pavée en 1751, elle devient la « route de Cambray à Valenciennes »[22].

L'accès 15 à l'autoroute A2 est à 7 km.

La commune est traversée par la route départementale 114, dite « chaussée Brunehaut », qui suit le tracé d'une ancienne voie romaine reliant Cambrai à Bavay. La route départementale 61B relie la commune à la route départementale 61, qui continue vers le nord en direction de Ramillies et Hordain.

Transport ferroviaire

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La gare d'Escaudœuvres est desservie par des trains TER Hauts-de-France de la ligne P63 effectuant des missions entre les gares de Cambrai et de Valenciennes.

Escaudœuvres est reliée à Cambrai et Valenciennes, dans les deux sens, par sept trains du lundi au vendredi, cinq trains le samedi et deux trains les dimanches et jours fériés[23].

Transports en commun

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La commune est desservie par le réseau de transports urbains de la Communauté d'agglomération de Cambrai appelé TUC (Transports Urbains du Cambrésis), par les lignes 1 et 9[24],[25].

Toponymie

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Escaudœuvres est mentionné en 1057 comme Scaldeurium, en 1104 comme Scalduvrium. En 1139 on trouve Scaldobrio et en 1349 Escaudeuvre[26].

Scaldis peut être interprété comme « rivière coulant au milieu des marais »[27]. Le nom Escaudœuvres peut évoquer une fortification sur l'Escaut[28], ou encore un atelier ou une fabrique (du latin Scaldis opera), comme dans les noms Vandœuvre-lès-Nancy ou Deneuvre. Il pourrait s'agir aussi d'un pont ou d'un passage de l'Escaut, Scaldo-briva, comme dans Samarobriva (Amiens), pont de la Somme, du mot gaulois brive ou briva, « pont »[26], ou encore d'un fortin ou d'un camp retranché, ce qui ferait d'« Escaudœuvres » une « forteresse sur la rivière coulant au milieu des marais »[27].

On peut proposer isca Devona, le fleuve de la déesse. Tous nos fleuves ont porté le nom d'une déesse.

Histoire

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Les fouilles archéologiques qui ont eu lieu en 2010 à l'occasion des travaux d'aménagement de la zone d'activités du « Lapin Noir », au nord de la commune, ont révélé un site mésolithique[29].

Antiquité et Moyen Âge

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À l'époque gallo-romaine, le lieu appartenait à la cité des Nerviens, dont la première capitale, Bavay, fut remplacée par Cambrai au IVe siècle. La voie romaine de Cambrai à Bavay passait non loin du village actuel, sur le plateau qui domine l'Escaut au sud-est[30].

Au haut Moyen Âge, la terre d'Escaudœuvres faisait partie, selon la tradition, de la seigneurie de la famille Dragon de Ramillies[27], qui comprenait aussi Erre et Eswars[31]. Cette terre fut léguée à l'abbaye Saint-Géry de Cambrai au IXe siècle. Les Normands s'y installèrent vers 880 et y construisirent la tour de Relenghes, destinée à contrôler le péage sur les marchandises entrant et sortant de Cambrai[27].

La première mention du village se trouve dans un document daté du 10 septembre 1057 par lequel l'évêque de Cambrai Liebert offre l'autel et l'église d'Iwuy, village situé au nord d'Escaudœuvres, au chapitre Notre-Dame de Cambrai. La seigneurie d'Escaudœuvres fut créée à la fin du XIe siècle, lorsque Hugues de Roubaix, de retour des croisades, reçut en récompense les terres du village. Ses successeurs y construisirent un château fort avant 1295 et reçurent du comte de Hainaut le droit de haute et basse justice sur la « chaussée de Naves à Cambrai »[27]. L'église d'Escaudœuvres appartenait pour sa part à la cathédrale de Cambrai[26].

En 1315, le seigneur d'Escaudœuvres mourut sans descendance et ses terres devinrent hainuyères à la mort de sa veuve, en 1323. Le village et le château relevaient donc du Hainaut tout en étant dans le Cambrésis, et menaçaient Cambrai, ce qui fut l'occasion d'affrontements nombreux. C'est ainsi que pendant la Guerre de Cent Ans, le comte de Hainaut, cousin de la famille de Roubaix et allié aux Anglais, y tint garnison contre les Cambrésiens alliés au roi de France Philippe VI. Le château fut pris et démoli par les troupes françaises, puis rebâti en 1368[27].

Époque moderne

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Passant entre les mains de différentes familles, la terre d'Escaudœuvres fut finalement vendue, en 1488, à Henri de Berghes, évêque de Cambrai, la seigneurie restant en Hainaut jusqu'à son achat par un successeur de Henri de Berghes, Robert de Croÿ, en 1536. En 1543, Cambrai fut rattachée aux domaines de Charles Quint qui y fit construire une puissante citadelle. La démolition du château d'Escaudœuvres fournit une partie des pierres nécessaires[27].

En 1622, Laurencio de Villavicencio, noble espagnol originaire de Jerez de la Frontera, acheta la seigneurie d'Escaudœuvres pour 38 000 florins. Elle resta dans cette famille jusqu'à la Révolution[27].

Au XVIIIe siècle, Michel-Joseph de Villavicencio (1738-1819), écuyer, est seigneur d'Escaudœuvres, Haucourt (Haucourt?), Croix (Croix?). Fils de Michel-Joseph et de Catherine-Alexandrine-Joseph de Lignières, il nait à Escaudœuvres en février 1738 (baptisé le ), devient lieutenant au bataillon de garnison de Hainaut, puis capitaine au régiment de Poitou, est distingué chevalier de Saint-Louis en 1781, député de la noblesse aux États du Cambrésis, et meurt à Cambrai le à 81 ans. Il épouse à Cambrai le Marie-Charlotte Petitpas, née à Lille en janvier 1748 (baptisée le ), fille de Charles-Hippolyte, chevalier, seigneur de Walle, prévôt de Lannoy, ex-enseigne aux gardes wallonnes, enseigne de grenadiers, et de Jeanne-Françoise Bourdon[32].

En 1677, le roi Louis XIV, soucieux d'établir une frontière du nord plus rectiligne et défendable, décida d'en finir avec Cambrai, ville « fameuse par le nombre des affronts qu'elle avait fait souffrir aux Français » selon Racine, et vint diriger lui-même le siège de la ville. Tandis que le roi s'installait au château d'Awoingt, le maréchal de Lorges occupait celui d'Escaudœuvres[33].

L'Escaut, qui n'était navigable qu'en aval de Valenciennes, fut élargi et canalisé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle après la découverte du charbon à Anzin où un port fut créé dès 1752 pour le transport de houille et de matériaux liés à l'activité de la Compagnie des mines. À Escaudœuvres les travaux de construction du canal de l'Escaut furent terminés en 1785.

En 1790 la commune fut rattachée au district de Cambrai et au département du Nord. Le premier maire d'Escaudœuvres fut Pierre Tartulier[27].

XIXe siècle

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Carte postale ancienne montrant l'entrée principale de la sucrerie au début du XXe siècle
Carte postale ancienne montrant l'entrée principale de la sucrerie au début du XXe siècle

En 1810, Napoléon Ier, accompagné de Joséphine, passa à Escaudœuvres à l'occasion de l'inauguration du canal de Saint-Quentin raccordé au canal de l'Escaut au sud de Cambrai et permettant la navigation vers l'Oise et Paris. À la chute de l'Empire, en 1815, les Anglais puis les Cosaques occupèrent le village jusqu'en novembre 1818[27].

Le canal favorisa l'installation d'industries, notamment de blanchiment des toiles, de fours à chaux, de tanneries, ainsi que d'une sucrerie moderne en 1872. La commune se transforma peu à peu en petite cité industrielle, dont témoignent encore aujourd'hui la présence de corons. La mairie et l'église, devenues vétustes et trop petites, furent reconstruites dans la deuxième moitié du XIXe siècle[27].

L'industrialisation s'accompagna de luttes ouvrières : dès 1848, la commune fut dirigée par un conseil municipal socialiste. Les élections de 1855 reconduisirent les socialistes à la municipalité malgré l'opposition du régime, mais le conseil fut destitué par le préfet. La gauche revint aux affaires aux élections de 1895[27].

Le chemin de fer desservit la commune en 1857 et le tramway en 1905. Après la Première Guerre mondiale il ne fut pas remis en service. En 1911, l'électricité, qui alimentait déjà la sucrerie, fut distribuée dans la commune[27].

XXe siècle

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Au cours de la Première Guerre mondiale la commune subit des destructions à la fois en 1914 lors de l'arrivée des Allemands et en 1918 lors de leur départ. Escaudœuvres reçoit la médaille militaire en 1921.

L'après-guerre voit s'affronter pour le contrôle de la mairie André Gilbert, directeur de la sucrerie, et la gauche. Celle-ci l'emporte aux élections de 1929, mais André Gilbert retrouve son mandat en 1936.

La période des « Trente Glorieuses » qui suit la Seconde Guerre mondiale est caractérisée par une expansion démographique assez forte : Escaudœuvres passe alors de à 2 847 habitants au recensement de 1954 à 4 234 habitants 28 ans plus tard. Quatre groupes scolaires nouveaux sont construits. La commune, sous le mandat d'Édouard Triquet, s'attache à encourager les sports et la culture, notamment par la construction d'une salle des sports en 1982 et d'une médiathèque en 1994[27]. Depuis 1982 Escaudœuvres a perdu 800 habitants, déclin démographique qui semble arrêté au XXIe siècle.

Politique et administration

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Tendances politiques et résultats

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Escaudœuvres est une ville fortement « ancrée à gauche », tendance confirmée par toutes les consultations électorales récentes :

Au premier tour de l'élection présidentielle de 2012, les quatre candidats arrivés en tête à Escaudœuvres sont François Hollande (PS, 30,83 %), Marine Le Pen (FN, 23,22 %), Nicolas Sarkozy (L R, 21,61 %) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche, 13,75 %) avec un taux de participation de 79,19 %. Au deuxième tour François Hollande arrive en tête avec 60 % des voix, pour un taux de participation de 79,28 %[34].

Au deuxième tour des élections régionales de 2010[35] 55,04 % des suffrages exprimés sont allés à la liste conduite par Daniel Percheron (PS), 25,30 % à celle de Valérie Létard (UMP), et 19,67 % à la liste FN de Marine Le Pen, pour un taux de participation de 51,61 %.

Aux élections européennes de 2009[36], les deux meilleurs scores à Escaudœuvres étaient ceux de la liste du Front de gauche pour changer l'Europe conduite par Jacky Hénin, qui a obtenu 203 suffrages soit 20,08 % des suffrages exprimés (département du Nord 8,01 %), et de la liste de la majorité présidentielle conduite par Dominique Riquet, qui a obtenu 195 suffrages soit 19,29 % des suffrages exprimés (département du Nord 24,57 %), pour un taux de participation de 40,69 %.

Aux premier tour des élections municipales de 2008 la liste « Ensemble pour Escaudœuvres » conduite par Patrice Égo (PC) a obtenu 52,28 % des suffrages, devant les listes « Une équipe pour gérer » conduite par Pierre Doise (Divers gauche, 34,52 %), et « S'unir pour Escaudœuvres », conduite par Patrick Leclercq (PS, 13,19 %), pour un taux de participation de 73,19 %[37].

Au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2007[38], 54,53 % des électeurs scaldobrigiens ont voté pour Ségolène Royal (PS), et 45,47 % pour Nicolas Sarkozy (L R), avec un taux de participation de 84,25 %.

Au deuxième tour des élections législatives de 2007[39], 50,27 % des électeurs d'Escaudœuvres ont voté pour Brigitte Douay (PS) (42,55 % dans la 18e circonscription du Nord), 49,73 % pour François-Xavier Villain (L R) (57,45 % dans la circonscription), avec un taux de participation de 60,16 % à Escaudœuvres et de 60,08 % dans la circonscription.

Administration municipale

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La population de la commune étant comprise entre 3 500 et 5 000 habitants, le conseil municipal comprend 27 membres. Le conseil issu des élections municipales de 2008 comprend 21 membres du Parti communiste français, cinq Divers gauche et un PS[37].

Escaudœuvres fait partie de la communauté d'agglomération de Cambrai.

Liste des maires

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Maire en 1802 : Jean P. Soyez[40].

Maire en 1807 : Saintenoy[41].

La maire d'Escaudœuvres dresse ainsi la liste des maires[42],[43] :

Titulaires de la fonction de maire d'EscaudœuvresVoir et modifier les données sur Wikidata
IdentitéPériodeDuréeÉtiquette
DébutFin
Henri Foulon (d)8 ans Section française de l'Internationale ouvrière
Joseph Guidez (d)5 ans et 10 mois Section française de l'Internationale ouvrière
François Courbet (d)
( - )

(démission)
13 ans Parti communiste français
Édouard Tricquet (d)[44]
( - )
23 ans et 2 mois Parti communiste français
Pierre Doise (d)[45],[46]
( - )

(démission)
11 ans et 5 mois divers droite
Patrice Égo (d)[47],[48],[49]
(né le )
13 ans et 6 mois Parti communiste français
Thierry Bouteman (d)
(né le )
En cours4 ans, 6 mois et 28 jours divers centre

Instances judiciaires et administratives

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La ville d'Escaudœuvres est dans le ressort de la cour d'appel de Douai, du tribunal de grande instance, du tribunal d'instance et du conseil de prud'hommes de Cambrai, et à la suite de la réforme de la carte judiciaire engagée en 2007, du tribunal de commerce de Douai.

Politique environnementale

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L'étang communal en bordure du canal de l'Escaut

La protection et la mise en valeur de l'environnement font partie des compétences optionnelles de la communauté d'agglomération de Cambrai à laquelle appartient Escaudœuvres[50].

Le territoire communal est en partie couvert par une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), un des éléments majeurs de la politique de protection de la nature et de prise en compte de l'environnent dans l'aménagement du territoire : cette ZNIEFF de type 1 « Marais de Thun-l'Evèque et bassins d'Escaudœuvres » correspond à la rive droite de l'Escaut jusqu'aux communes de Thun-l'Évêque et Thun-Saint-Martin. Elle s'étend sur 285 ha et comprend des marais avec bois hygrophiles, étangs, roselières, plans d'eau et prairies bocagères humides[51],[52].

La commune fait partie des zones prioritaires retenus par le SCoT pour la mise en œuvre de pratiques durables et de restauration des prairies humides[53].

Chaque année au printemps la municipalité organise un concours du plus beau jardin potager.

Jumelages

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Escaudœuvres est jumelée depuis 1961 avec Strassfurt en Allemagne[54].

Population et société

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Démographie

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Évolution démographique

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[55]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[56].

En 2022, la commune comptait 3 180 habitants[Note 5], en évolution de −2,96 % par rapport à 2016 (Nord : +0,23 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
6946388731 0861 2891 3821 4581 6001 677
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 6251 7701 8791 9352 1982 4112 5852 6952 763
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 8062 8412 8622 2042 5842 5852 7482 8672 847
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
3 1523 2243 9514 2344 2053 6983 4203 3823 434
2014 2019 2022 - - - - - -
3 3023 2183 180------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[57] puis Insee à partir de 2006[58].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges

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En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 32,2 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 30,6 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.

En 2018, la commune comptait 1 566 hommes pour 1 672 femmes, soit un taux de 51,64 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,77 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[59]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,7 
90 ou +
2,1 
5,9 
75-89 ans
10,4 
20,5 
60-74 ans
21,4 
20,6 
45-59 ans
19,4 
16,5 
30-44 ans
17,8 
16,2 
15-29 ans
12,5 
19,4 
0-14 ans
16,5 
Pyramide des âges du département du Nord en 2021 en pourcentage[60]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ou +
1,4 
5,3 
75-89 ans
8,1 
14,8 
60-74 ans
16,2 
19,1 
45-59 ans
18,4 
19,5 
30-44 ans
18,7 
20,7 
15-29 ans
19,1 
20,2 
0-14 ans
18 

Enseignement

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La commune d'Escaudœuvres est rattachée à la circonscription scolaire Cambrai Centre du bassin d'éducation du Cambrésis, qui dépend de l'inspection académique du Nord et de l'académie de Lille.

La commune gère deux écoles maternelles : Suzanne-Lanoy et Paul-Langevin ainsi que deux écoles élémentaires : Jean-Baptiste Lebas et Irène et Frédéric Joliot-Curie[61]. Ces établissements sont rattachés au secteur du collège Paul-Duez de Cambrai[62].

Manifestations culturelles et festivités

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Photographie montrant la médiathèque « Liberté »
La médiathèque « Liberté »

La commune compte quelques praticiens de la santé et deux pharmacies. Une maison de retraite (de statut établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), « Ma Maison », gérée par les Petites Sœurs des pauvres, est installée dans la commune[63]. Cet établissement, construit à l'origine pour devenir un collège, est offert à la congrégation en 1863 par l'abbé Servez, curé d'Escaudœuvres. En 1999 il est fermé pour raisons de sécurité et après des travaux de mise aux normes il a rouvert ses portes en 2006. Il peut accueillir 70 résidents[64].

Les Scaldobrigiens disposent de deux terrains de sport, un terrain de hockey sur gazon, un terrain de pétanque, une salle de tennis de table et un boulodrome couvert, une salle polyvalente, la salle de sports Léo-Lagrange et le stade Marceau-Dhordain[65]. Onze clubs sportifs utilisent ces équipements[66].

Les Scaldobrigiens disposent d'un lieu de culte catholique : l'église Saint-Pierre. Cette église-relais dépend de la paroisse « Saint-Vaast-Saint-Géry » qui dépend du doyenné de Cambrai de l'archidiocèse de Cambrai[67]. La messe dominicale anticipée y est célébrée tous les samedis à 18 heures[68]. L'église Saint-Géry de Ramillies lui est rattachée.

Économie

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Revenus de la population et fiscalité

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En 2009, le revenu fiscal médian par ménage était de 15 529 , ce qui plaçait Escaudœuvres au 25 024e rang parmi les 31 604 communes de plus de 50 ménages en métropole[69].

Population active

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La population âgée de 15 à 64 ans s'élevait en 2007 à 2 226 personnes (2 541 en 1999), parmi lesquelles on comptait 65,0 % d'actifs dont 54,3 % ayant un emploi et 10,7 % de chômeurs[20]. En 2007, 19,6 % des actifs ayant un emploi et résidant dans la commune travaillaient à Escaudœuvres, 71,9 % dans une autre commune du département du Nord et 8,1 % dans un autre département ou une autre région[20].

Le taux d'activité en 2007 est de 45 % pour la tranche d'âge 15 - 24 ans (France métropolitaine : 42,9 %), 86 % pour la tranche d'âge 25 - 54 ans (France métropolitaine : 89,4 %), et 33 % pour la tranche d'âge 55 - 64 ans (France métropolitaine : 41,2 %)[20].

La répartition par catégories socioprofessionnelles de la population active d'Escaudœuvres[Note 6] fait apparaître, par rapport à la moyenne de la France métropolitaine et de la communauté d'agglomération de Cambrai, une sous-représentation de toutes les catégories à l'exception de celle des « ouvriers ».

Répartition de la population active par catégories socioprofessionnelles (recensement de 2007)

  Agriculteurs Artisans, commerçants,
chefs d'entreprise
Cadres, professions
intellectuelles
Professions
intermédiaires
Employés Ouvriers
Escaudœuvres 0,00 % 4,06 % 7,52 % 21,71 % 29,44 % 35,64 %
C. A. de Cambrai 0,83 % 4,55 % 9,13 % 23,58 % 29,97 % 29,90 %
Moyenne nationale 1,78 % 5,52 % 14,62 % 23,90 % 29,09 % 24,13 %
Sources des données : INSEE[20],[70],[71]

En 2007 on comptait 1 013 emplois dans la commune, contre 1 269 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune étant de 1 213, l'indicateur de concentration d'emploi[Note 7] est de 83,5 %, ce qui signifie que la commune offre un peu moins d'emplois qu'il n'y a de Scaldobrigiens actifs. Cet indicateur a fortement baissé depuis le dernier recensement, où il était de 94,6 %[20].

La répartition par secteurs d'activité des emplois à Escaudœuvres fait apparaître l'absence d'emplois agricoles, mais aussi l'importance du secteur commerce et transports, ainsi que la faiblesse du secteur de l'administration publique, enseignement et santé. L'emploi tertiaire (commerce et services) représente 74,5 % du total à Escaudœuvres, contre plus de 75,4 % en France métropolitaine.

Répartition des emplois par domaines d'activité (recensement de 2007)

  Agriculture Industrie Construction Commerce,
transports,
services divers
Administration publique,
enseignement,
santé, action sociale
Escaudœuvres 0,0 % 14,7 % 10,8 % 51,7 % 22,8 %
Moyenne nationale 3,1 % 14,8 % 6,8 % 45,1 % 30,3 %
Sources des données : INSEE[20]

Entreprises et commerces

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La sucrerie et l'écluse sur le canal de l'Escaut

La sucrerie, nommée auparavant Sucrerie Centrale de Cambrai, bénéficie de l'importante activité agricole locale (notamment de la culture de la betterave sucrière). Elle appartient au groupe Tereos[72] qui a ouvert à Escaudœuvres en 2017 son principal centre logistique export, inauguré en 2018. Il permet d'expédier jusqu'à cinq cent mille tonnes de sucre par an dans le monde entier, dans le cadre de la stratégie d'internationalisation et d'exportation menée par le groupe[73]. En janvier 2023, l'entreprise Tereos a été lourdement condamnée pour la pollution du fleuve Escaut survenue en 2020, lors de la rupture d'une digue des bassins de décantation. Cette pollution majeure a causé la mort de plusieurs millions de poissons[74]. En mars 2023, le groupe Tereos a annoncé vouloir fermer deux de ses usines, dont celle d'Escaudœuvres[75]. En août 2023, un protocole d'accord a été signé entre Tereos et l'entreprise Belge Agristo pour la reprise du site de la sucrerie. Agristo, entreprise agroalimentaire spécialisée dans la fabrication de produits surgelés à base de pomme de terre, devrait à terme créer plus de 300 emplois.

L'entreprise Belge Campine a repris l'activité de Recylex (ex-Metaleurop), de centre de collecte et de cassage de batteries automobiles usagées[76].

La zone commerciale d'Escaudœuvres est la seconde de l'arrondissement par sa surface[77]. L'hypermarché Auchan est un des plus gros employeurs de l'agglomération cambrésienne.

Fin 2001, la Communauté d'agglomération de Cambrai aménage une zone d'activités paysagée de 16 ha au lieu-dit « Le Lapin noir », au nord de la commune.

Culture locale et patrimoine

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Lieux et monuments

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Photographie montrant l'église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre

L'ancienne église Saint-Pierre qui datait du début du XVIe siècle étant devenue trop petite en raison de l'essor industriel et démographique, on décida en 1856 la construction d'un nouveau lieu de culte. L'église fut détruite en 1858. Le nouvel édifice, construit en briques dans un style néo-roman sur les plans de l'architecte diocésain André de Baralle, fut consacré par l'archevêque de Cambrai, Mgr René-François Régnier, le 14 septembre 1862. À l'intérieur de la nef, les colonnes sont en pierre bleue de Tournai. Le chœur fut endommagé par des tirs d'obus en 1914, et l'église réparée ne fut à nouveau ouverte au culte qu'en 1922[78],[64].

La mairie date de 1884 et remplaçait elle aussi une mairie devenue trop petite. Elle occupe l'emplacement d'une partie de l'ancien cimetière près de l'église[64].

La Sucrerie Centrale de Cambrai fut créée en 1872 par l'ingénieur Jules Linard[79]. Dès l'origine, l'usine fut conçue selon un concept moderne : elle était reliée par des canalisations à un réseau de râperies implantées dans un rayon de 20 km, ce qui évitait le transport des betteraves. Cet équipement très novateur, lui valut la réputation de « plus grande sucrerie du monde ». L'entreprise a été rachetée par le groupe Béghin-Say, puis par Tereos. Au début du XXIe siècle elle est la seule sucrerie en activité du département[80],[81].

La médiathèque « Liberté » a ouvert en 1994. Elle comprend des secteurs jeunesse et adultes, une sonothèque-vidéothèque, un espace informatique, un auditorieum, deux salles de réunion et d'exposition, et propose des animations, expositions et conférences[82].

La borne à l'Aigle date de 1595 : elle marquait la limite avec Cambrai, dont les armes figurent l'aigle bicéphale du Saint-Empire. On la voit toujours rue du Marais, face au chemin de la Borne à l'Aigle[64].

Patrimoine culturel

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Le géant de Marie-Anne Cattiaux
Le géant de Marie-Anne Cattiaux

Les deux figures emblématiques de la commune sont le sanglier Scaldo et la géante Marie-Anne Cattiaux.

Le premier, né en 1989 à l'initiative de l'office municipal de la culture, fait référence au surnom des Scaldobrigiens, les « Sangliers », qui lui-même est dû à la forme de hure de sanglier prise par la commune à la suite de modifications cadastrales et territoriales.

La seconde est née en juin 1990, également sur une initiative de l'office municipal de la culture. La vie mouvementée et la fin tragique qu'elle s'est vu attribuer, ainsi que son métier de blanchisseuse, font référence à l'histoire de la commune[83].

Héraldique et logotype

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Blason initial
Blason initial

Initialement, le blason de la commune était celui des premiers seigneurs d'Escaudœuvres (XIe - XIIIe siècles), les de Roubaix, qui portaient d' « hermine au chef de gueules ».

Blason de 1980 à 1992
Blason de 1980 à 1992
Depuis 1980, le blason retenu est celui des derniers seigneurs d'Escaudœuvres (XVIIe - XVIIIe siècles), les de Villavicencio, qui portaient « de sinople aux trois fasces d'hermine ».
logo deuis 1992
logo deuis 1992

Depuis 1992, c'est ce logo qui a été choisi pour représenter la ville d'Escaudœuvres. Le soleil évoque un dicton des Cambrésiens qui voyaient toujours le soleil se lever vers Escaudœuvres, à l'est de Cambrai. Les trois colombes en forme de livres rappellent qu'Escaudœuvres a reçu la charte de « ville-lecture ». La lettre « Σ » (sigma) évoque le « E » d'Escaudœuvres en même temps que le « S » de « sucre »[84].

Pour approfondir

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Bibliographie

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  • Eugène Mannier, Études étymologiques, historiques et comparatives sur les noms des villes, bourgs et villages du département du Nord, Paris, Auguste Aubry, Libraire-Éditeur, , 277 p. (lire en ligne)
  • Denise Poulet, Noms de lieux du Nord-Pas-de-Calais, Paris, Christine Bonneton, coll. « Noms de lieux », , 232 p. (ISBN 2-86253-222-3, lire en ligne)
  • Louis Trenard (dir.) et Michel Rouche (préf. Jacques Legendre), Histoire de Cambrai, Presses Universitaires de Lille, coll. « Histoire des villes du Nord / Pas-de-Calais », , 314 p., 24cm (ISBN 2-85939-201-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

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Lien externe

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Notes et références

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  1. Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
  2. Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l'agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Cambrai comprend une ville-centre et sept communes de banlieue.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
  6. Y compris les actifs sans emploi
  7. L'indicateur de concentration d'emploi est égal au nombre d'emplois dans la zone pour 100 actifs ayant un emploi résidant dans la zone, selon la définition de l'INSEE
  1. « Réseau hydrographique d'Escaudœuvres » sur Géoportail (consulté le 21 septembre 2024).
  2. « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le )
  3. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  45. D. B., « Escaudœuvres : l’ancien maire Pierre Doise est décédé », La Voix du Nord,  : « L’ancien maire d’Escaudœuvres Pierre Doise est décédé brutalement ce mercredi après-midi, alors qu’il se promenait dans le quartier de la place Verte à Cambrai. Victime d’une crise cardiaque, les secours n’ont rien pu faire pour le sauver. [...] il avait été élu maire de la ville en 1995 après avoir assuré la fonction de conseiller municipal. Il avait siégé comme premier magistrat jusqu’en novembre 2006, date à laquelle il avait perdu son fauteuil à la suite d’une succession de démissions au sein du conseil municipal. »
  46. Antoine Ficheux, « Escaudœuvres : Pierre Doise, l’ancien maire est décédé », L'Observateur du Cambrésis (d),  : « Maire entre 1995 et novembre 2006, Pierre Doise était âgé de 73 ans. Depuis, il était toujours conseiller municipal dans un rôle d’opposant. »
  47. É. R., « Escaudœuvres : Patrice Égo retrouve son fauteuil, Guy Lefebvre finit par jeter l’éponge », La Voix du Nord,  : « L’installation du nouveau conseil municipal s’est déroulée samedi matin en mairie d’Escaudœuvres. »
  48. « Patrice Égo et Brigitte Arrestier : « Ancrer encore plus à gauche le conseil général » », La Voix du Nord,  : « Patrice Égo, 59 ans, maire d'Escaudoeuvres, vice-président de la communauté d'agglomération de Cambrai, membre du PCF et professeur, a décidé de se lancer dans la course aux cantonales. »
  49. Antoine Fichaux, « Escaudœuvres : Les contours d’un projet éolien se dessinent », L'Observateur du Cambrésis (d),  : « Pour Patrice Ego, le maire « rien n’est encore décidé. Ce n’était qu’une première réunion d’informations auprès des propriétaires terriens, à la demande de la société Valeco. »
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