Esclarmonde de Foix (dame de L'Isle-Jourdain)

dame de l'Isle-Jourdain, parfaite cathare
Esclarmonde de Foix
(dame de L'Isle-Jourdain)
Nom de naissance Esclarmonde de Foix
Alias
La Grande Esclarmonde
Naissance après 1151
Décès
Pays de résidence Occitanie
Activité principale
personnalité cathare
Ascendants
Conjoint
Jourdain, seigneur de l'Isle-Jourdain

Esclarmonde de Foix, née après 1151 et morte en 1215, surnommée La grande Esclarmonde, est une femme cathare figure centrale du catharisme.

Famille modifier

Elle est la fille de Roger-Bernard Ier, comte de Foix et de Cécile, fille de Raimond Ier Trencavel, vicomte de Carcassonne, de Béziers et d’Albi. Elle est la sœur du comte Raymond-Roger de Foix. En 1175, elle épouse Jourdain de l'Isle-Jourdain seigneur de l'Isle-Jourdain. De leur union naissent 6 enfants[1] :

Vie spirituelle modifier

Elle devient veuve en octobre 1200. À partir de ce moment, elle se tourne vers l'Église cathare. Elle reçoit le consolament en vue de devenir parfaite des mains de l'évêque Guilhabert de Castres en 1204 à Fanjeaux, avec trois autres grandes dames (Aude de Fanjeaux, Fays de Durfort, Raymonde de Saint-Germain) et en présence de son frère. Dès lors, elle n'a de cesse de mener une fervente propagande en faveur du catharisme[1],[2].

Elle s'installe à Pamiers. C'est peut-être à elle que l'on doit l'initiative de faire rebâtir la forteresse de Montségur. Elle participe au colloque de Pamiers de 1207 qui faisait suite au « colloque de Montréal » de 1206. C'est le dernier débat contradictoire entre les Cathares d'une part et l'Église catholique romaine d'autre part, représentée par Dominique de Guzmán, futur Saint-Dominique et fondateur de l’ordre dominicain ainsi que par Diego, évêque d'Osma.

Lors du colloque de Pamiers, frère Étienne de la Miséricorde s'opposa à Esclarmonde en ces termes : « Madame, allez filer votre quenouille, il ne vous sied pas de parler en de telles réunions… ».

Son rôle est assez controversé :

  • Pour les catholiques, elle répandit l’hérésie en Ariège et contraignit les habitants à respecter les règles de vie cathare ;
  • Pour d'autres, son impulsion permit d'ouvrir de nombreux hôpitaux, écoles et foyers où furent dispensés l'enseignement cathare (ce qui lui valut son surnom de grande Esclarmonde).

Une tradition qui s'appuie sur un remaniement de la Chanson de la croisade albigeoise lui attribue l'initiative de la reconstruction avant la croisade du Château de Montségur qui lui aurait appartenu en propre[3].

Prénom modifier

Son nom en occitan Esclarmonda de Fois signifie clarté du monde[1]. Sa biographie est parfois difficile à cerner car plusieurs femmes nobles de l'époque et de la région portent ce prénom rare[2] comme Esclarmonde de Péreille.

Postérité modifier

En 1911 est formé un comité pour l’érection d’un monument à la grande Esclarmonde. Une souscription publique est lancée qui reçoit le soutien de nombreuses personnalités. Mais l'église catholique s'y oppose notamment par l'évêque de Pamiers Martin-Jérôme Izart. C'est la Première Guerre mondiale qui met un terme au projet[2].

À sa mémoire, l'Université de Winnipeg (Manitoba) crée en 1978 une bourse d'études intitulée Esclarmonde de Foix Memorial Travel Scholarship[4].

Notes et références modifier

  1. a b et c « Erection d'un monument à la grande Esclarmonde de Foix », sur chemins-cathares.eu via Wikiwix (consulté le ).
  2. a b et c « Esclarmonde », sur regardsdupilat.free.fr (consulté le ).
  3. René Nelli, Les Cathares : L'éternel combat, Paris, Grasset, coll. « Histoire des personnages mystérieux et des sociétés secrètes », , 287 p., p. 244
  4. « UW-International Relations », sur archive.org (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Simone de Coincy-Saint Palais, Esclarmonde de Foix, princesse cathare, Toulouse, Privat, 1957.
  • Michel Roquebert, « L'épopée cathare. 1198-1212 : L'invasion ». Toulouse, Privat, 1970.
  • Helene Luise Köppel, « Die Ketzerin vom Montségur », Aufbau-TB-Verlag, Berlin, 2002, (ISBN 3-7466-1869-X)
  • Guillaume de Puylaurens, Chronique, éd. J. Duvernoy, Paris, Éditions CNRS, 1976
  • Krystel Maurin, Les Esclarmonde : la femme et la féminité dans l'imaginaire du catharisme, Toulouse, Privat, 1995.
  • Anne Brenon, Les Femmes Cathares, Paris, Éditions Perrin, 1992 et 2004.

Liens externes modifier