Eugène Laurent Renard

Enseignant et journaliste belge (1784-1852)

Eugène Laurent Renard, né le à Liège, où il meurt le , est un publiciste belge. Il est aussi professeur d'archéologie et d'histoire de l'art à l'Académie royale des beaux-arts de Liège de 1842 à 1852.

Eugène Laurent Renard
Fonction
Enseignant
Archéologie
Histoire de l'art
Académie royale des beaux-arts de Liège
-
Édouard Lavalleye (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
LiègeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Belge Drapeau de la Belgique
Activités

Biographie

modifier

Né le à Liège, Eugène Laurent Renard est le fils de Jean-Mathieu Renard, ancien président de l'Administration centrale du département de l'Ourte, et de Marie-Agnès Jaspar[1],[2],[3]. Il fait ses études à l'école centrale du département de l'Ourthe puis il travaille de 1806 à 1810 à la grande filature de laine de Pierre Henri de Thier située à Hodimont[2],[3]. Jusqu'en 1827 il continue de travailler pour différentes maisons industrielles, dont celles de David et de Biolley, et à ce titre il voyage souvent en Hollande[2],[4]. Il revient à Liège en 1827 et il y reprend l'ancienne librairie de P.-J. Collardin, « qui jouissait du privilège d'imprimeur de l'université de Liège »[2],[5]. Il épouse Barbe de Sartorius (1794-1864)[6] en [7] et il a cinq enfants : « Lucien, ingénieur ; Fernand, antiquaire et éditeur de plusieurs publications liégeoises ; Hyacinthe, industriel ; Camille, professeur à l'université, et Jules qui, sous l'anagramme Bruner, s'est acquis une grande réputation de caricaturiste spirituel, notamment au Charivari »[8]. Il cède la librairie-imprimerie à ses enfants en 1848[2],[5].

C'est seulement à partir de 1830 qu'il entre « dans la carrière politique et littéraire »[5]. Partisan du gouvernement hollandais, « il prêche la patience aux Wallons trop francisés » et fait partie du comité consultatif constitué par la ville de Liège afin de « donner plus de poids et de popularité aux mesures qu'elle aurait à prendre »[5],[9]. Bien qu'il reconnaisse certains abus, Renard ne croit pas « à la réalité des griefs que l'on élève » contre le royaume uni des Pays-Bas et pense qu'il est possible de les redresser pacifiquement[5],[9]. Il considère la révolution belge comme une faute, observant que les Pays-Bas avec « ses colonies et sa marine, ses capitaux et son génie commercial » complète avantageusement la Belgique, plutôt industrielle[9],[10]. Avec plusieurs industriels liégeois qui sont de la même la opinion, il fonde en 1831 le journal l'Industrie qui défend « l'ancien ordre de choses contre les attaques des patriotes »[9],[11]. Au fur et à mesure que l'indépendance se consolide, le journal perd de nombreux abonnés et Renard cède finalement ses parts en 1835 à Mr Lafontaine, « contre le remboursement des sommes dépensées »[12],[13].

Proche du parti libéral et plus spécialement encore des loges maçonniques, il combat « avec verve le parti catholique, véritable auteur, selon lui, du divorce de 1830 »[14],[15]. Il fonde la revue la Voix du peuple en 1844, qui ne paraît qu'un an, puis le Travail en 1848[14],[15]. Selon Ulysse Capitaine, Renard « était doué d'une promptitude de conception remarquable et d'un esprit essentiellement assimilateur »[16],[17]. Il est nommé professeur d'archéologie et d'histoire de l'art à l'Académie royale des beaux-arts de Liège le , nomination ratifiée par le roi Léopold Ier le [16],[17],[18]. « Jusqu'à sa mort, le professeur est populaire et brillant en cette chaire. Un de ses élèves, le sculpteur Charles Honoré, démontre toute la fécondité de cet enseignement dans un mémoire couronné en 1850 par l'Académie des Beaux-Arts de Liège (Mémoire sur le cours d'archéologie et d'histoire moderne) »[16].

Il meurt le à Liège[1],[2],[3]. La rubrique nécrologique du journal L'Indépendance belge remarque le que « jamais vie ne fut mieux remplie que la sienne ; comme citoyen, il défendit avec un rare talent dans le journal le Travail, la forme de gouvernement que la Belgique s'est donnée en 1839 ; comme professeur, il fit la guerre la plus rude au matérialisme et à la servilité en fait d'art, et ses efforts n'ont pas été stériles »[19].

Notes et références

modifier
  1. a et b « Décès Laurent Eugène Renard le 23 octobre 1852 à Liège », sur Archives Ouvertes (consulté le )
  2. a b c d e et f Stecher 1907, p. 51.
  3. a b et c Capitaine 1853, p. 75.
  4. Capitaine 1853, p. 75-76.
  5. a b c d et e Capitaine 1853, p. 76.
  6. « Décès Barbe De Sartorius le 26 mai 1864 à Liège », sur Archives Ouvertes (consulté le )
  7. « Mariage Laurent Eugène Renard & Barbe de Sartorius le 14 septembre 1834 à Liège », sur Archives Ouvertes (consulté le )
  8. Stecher 1907, p. 55.
  9. a b c et d Stecher 1907, p. 52.
  10. Capitaine 1853, p. 76-77.
  11. Capitaine 1853, p. 77.
  12. Stecher 1907, p. 52-53.
  13. Capitaine 1853, p. 77-78.
  14. a et b Stecher 1907, p. 53.
  15. a et b Capitaine 1853, p. 78.
  16. a b et c Stecher 1907, p. 54.
  17. a et b Capitaine 1853, p. 80.
  18. Bosmant 1930, p. 75.
  19. « Nécrologie », L'Indépendance belge, vol. 22e année, no 300,‎ , p. 2 (lire en ligne)

Annexes

modifier

Bibliographie

modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes

modifier