Eugène Louis Bucquoy

uniformologue français
Eugène Louis Bucquoy
Le capitaine Eugène Louis Bucquoy, dans les années 1920. Photographie parue dans le n° 158 du Carnet de la Sabretache.
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Nancy (France)
Nationalité
Activités
Autres activités
Œuvres principales
Les uniformes du Premier Empire

Eugène Louis Bucquoy est un uniformologue français, né le à Perpignan et mort le à Nancy. Il est connu pour avoir supervisé la publication de la série des uniformes du Premier Empire, décrivant l'ensemble des tenues militaires portées sous la période du Consulat et de l'Empire.

Biographie modifier

Eugène Louis Bucquoy naît le à Perpignan. En 1887, alors qu'il est encore jeune, il déménage à Nancy où son père, médecin militaire, a reçu son affectation. Il se passionne pour les uniformes dès l'âge de 11 ans et commence à réunir des documents relatifs à ce sujet ; par ailleurs étudiant au lycée Henri Poincaré, il y décroche son baccalauréat lettres et sciences avec mention[1].

Entré en 1899 à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, Bucquoy en sort avec le grade de sous-lieutenant. C'est à ce moment que le tout nouvel officier, en possession de quelque 3 000 documents uniformologiques, se consacre à l'élaboration de sa thèse sur les gardes d'honneur du Premier Empire, thèse qui lui vaut une certaine notoriété et l'incite à continuer ses recherches dans cette voie[1]. Membre de la Sabretache depuis 1902, il passe lieutenant dans la gendarmerie nationale en 1908.

Les uniformes du Premier Empire modifier

Officier à cheval au premier plan et au fond, un trompette.
Officier supérieur et trompette des lanciers polonais de la Garde impériale, par Bronisław Gembarzewski. Carte tirée de La Garde impériale : troupes à cheval, second volume de la collection des « uniformes du Premier Empire ».

La même année, il s'attelle à la publication de cartes postales représentant les uniformes du Consulat et du Premier Empire, totalisant 3 500 figures qui seront rééditées dans les années 1970 par les éditions Grancher. L'historien Frédéric Masson, auquel Bucquoy a fait part de ses premiers travaux, écrit en 1917 :

« Le lieutenant Bucquoy, partant d'une idée plus scientifique, mais qu'on eût pu croire irréalisable, tant elle exigeait de science, publiait isolément toutes les tenues usitées, durant la période du Consulat et de l'Empire, dans un corps de troupes, et il n'allait point chercher les plus connus, ceux dont les artistes ont le plus fréquemment reproduit les uniformes. Il débutait par des corps dont on ne savait à peu près rien et dont, à l'exemple de Job, il révélait les aspects divers et parfois surprenants. »

— Extrait de la préface de La Garde impériale : troupes à pied, volume 1 de la série des « uniformes du Premier Empire ».

Pour mener son projet à bien, il s'assure la collaboration des illustrateurs et artistes les plus réputés[2]. Parmi les premiers sollicités, Pierre Benigni, Ernest Fort, Henri Feist et Henry Ganier-Tanconville, bientôt rejoints par d'autres[3].

Commandant et conférencier modifier

Il est mobilisé en septembre 1914 et participe à la Première Guerre mondiale. Il en ressort capitaine, titulaire de la croix de guerre et de la Légion d'honneur[4].

En 1920, en garnison à Sélestat, en Alsace, il y fonde la Société d'études des uniformes de France, dont la revue Le Passepoil perdure jusqu'en 1950. Nommé chef d'escadron, il prend la tête de la gendarmerie de l'Aube et, parallèlement à cela, expose ses œuvres à la Société artistique du même nom[5]. En outre, il rédige ou co-rédige plusieurs ouvrages militaires : c'est ainsi qu'en 1935, il publie, avec le concours du peintre Maurice Toussaint, Les Uniformes de l'Armée Française - Terre, Mer, Air. Il prend sa retraite peu après et s'installe à Nancy, « assuré de pouvoir consacrer tout son temps à ses recherches ». Ces dernières aboutissent à la parution du Grand Livre d'Or de la Gendarmerie et aux Fanfares et Musiques des Troupes à cheval pendant la Seconde Guerre mondiale[6]. Bucquoy, désormais célèbre, devient un conférencier renommé[7].

Il meurt le à l'âge de 79 ans, après avoir publié le Bréviaire du collectionneur d'uniformes, dans lequel il prodigue des conseils aux générations à venir et fait part de ses souvenirs[7].

Œuvres modifier

  • Eugène Louis Bucquoy, La Garde impériale : troupes à pied, Paris, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire », , 127 p..
  • Eugène Louis Bucquoy, La Garde impériale : troupes à cheval, Paris, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire », , 210 p..
  • Eugène Louis Bucquoy, Dragons et Guides, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire » (réimpr. 2000) (1re éd. 1980), 183 p. (ISBN 2-7339-0681-X).
  • Eugène Louis Bucquoy, La Cavalerie légère, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire », , 189 p..
  • Eugène Louis Bucquoy, Les Cuirassiers, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire », , 198 p..
  • Eugène Louis Bucquoy, Gardes d'honneur et troupes étrangères, Paris, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire », , 205 p..
  • Eugène Louis Bucquoy, L'Infanterie, Paris, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire », , 294 p..
  • Eugène Louis Bucquoy, État-major et service de santé, Paris, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire », , 134 p..
  • Eugène Louis Bucquoy, La Maison de l'Empereur, Paris, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire », , 125 p..

Notes et références modifier

  1. a et b Bucquoy 1977, p. 17.
  2. Bucquoy 1977, p. 18.
  3. Bucquoy 1953, p. 87.
  4. Pigeard 2013, p. 3 et 4.
  5. Bucquoy 1977, p. 18 et 19.
  6. Bucquoy 1977, p. 19.
  7. a et b Pigeard 2013, p. 4.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Léon Bucquoy, « Biographie du commandant Bucquoy », dans Eugène-Louis Bucquoy, La Garde impériale : troupes à pied, Jacques Grancher, , 127 p..
  • Eugène Louis Bucquoy, Bréviaire du collectionneur d'uniformes : renseignements, conseils, souvenirs, Imprimeries Humblot, , 131 p. (lire en ligne).
  • Alain Pigeard, « Eugène Louis Bucquoy », L'écho des curieux, Souvenir napoléonien,‎ , p. 3-4 (lire en ligne).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier