Eurylaimidae

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Les Eurylaimidae (ou eurylaimidés) sont une famille de passereaux constituée de 7 genres et 10 espèces d'eurylaimes, que l'on trouve de l'Himalaya oriental à l'Indonésie et aux Philippines. La famille comprenait auparavant le Sapayoa du Néotropique, les Philepittidae de Madagascar et les Calyptomenidae d'Afrique et d'Asie, mais ces derniers sont désormais séparés en familles distinctes.

Étymologie

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Eurylaime et son dérivé (eurylaimidés) proviennent du nom du genre Eurylaimus qui est tiré du grec eurus « large » et laimos, « gorge ». En effet, ces oiseaux possèdent une « large gorge » avec une quinzième vertèbre cervicale surnuméraire et une grosse tête disproportionnée par rapport au reste du corps.

Description

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Ce sont des oiseaux arboricoles de taille petite à moyenne (de 13 à 28 cm de long), à large tête, de grands yeux et un bec large et aplati, de sorte que vu de dessus, il semble triangulaire. La mandibule supérieure, légèrement recourbée, recouvre totalement la mandibule inférieure.

Ils se déplacent habituellement avec lenteur, et beaucoup portent un plumage vivement coloré. Ils vivent dans les voûtes denses des forêts humides, ce qui leur permet de se cacher malgré leur plumage aux couleurs vives[1]. Le plumage des juvéniles est similaire à celui des adultes, à la différence qu'il est plus terne et que dans certains cas, les ailes et la queue sont plus courtes[2].

Habitats et répartition

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L'aire de répartition des eurylaimidés couvre la zone afrotropicale et la zone indomalaise. Leurs milieux de vie sont des forêts de plaines et de montagnes mais aussi des bois clairs et localement des zones cultivées et autres milieux ouverts.

Comportement et écologie

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Ils sont pour la plupart insectivores et carnivores. Les proies capturées comprennent des insectes, des araignées, des Chilopoda et des Diplopoda, ainsi que des lézards et des grenouilles arboricoles. Les proies sont obtenues en s'élançant d'un perchoir pour les attraper en vol, et en glanant la proie sur les feuilles et les branches en vol. Certaines espèces peuvent consommer des fruits, mais seul l'eurylaime de Grauer est principalement frugivore (qui consomme également des insectes). Ils sont généralement grégaires, de nombreuses espèces se déplaçant en groupes d'environ 20 individus.

Structure du nid

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Ces oiseaux construisent d'élégants nids habituellement suspendus à une branche surplombant un cours d'eau. La construction piriforme comporte une entrée latérale et est constituée de matériaux divers : feuilles, brins d'herbe, radicelles, etc. Dans de nombreux cas, l'extérieur est recouvert de bandes de mousse dont certaines pendent sous le nid, contribuant sans aucun doute à le camoufler et à le protéger des prédateurs qui abondent dans les forêts humides. Les eurylaimes pondent généralement deux à trois œufs.

Taxonomie et systématique

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La famille des Eurylaimidae a été introduite en 1831 (sous le nom d'Eurylaimes) par le naturaliste français René Lesson[3],[4]. Ils étaient caractérisés par une syrinx simple avec une seule paire de muscles, les doigts antérieurs étant partiellement fusionnés à la base et ayant 15 vertèbres cervicales[5]. Une étude basée sur la séquence d'ADN réalisée par Carl Oliveros et ses collègues et publiée en 2019 a déterminé les relations phylogénétiques des Eurylaimidae avec d'autres familles des Eurylaimides[6] :

Eurylaimides


Philepittidae



Eurylaimidae





Calyptomenidae




Sapayoidae (sapayoa)



Pittidae (brèves)





Une étude publiée en 2017 a déterminé les relations phylogénétiques suivantes parmi les Eurylaimidae[7],[a] :

Eurylaimidae

Eurylaime de Grauer (Pseudocalyptomena graueri)





Eurylaime psittacin (Psarisomus dalhousiae)



Eurylaime corydon (Corydon sumatranus)





Eurylaime de Steere (Sarcophanops steerii)





Eurylaime de Gould (Serilophus lunatus)



Eurylaime rouge et noir (Cymbirhynchus macrorhynchos)





Eurylaime de Horsfield (Eurylaimus javanicus)



Eurylaime à capuchon (Eurylaimus ochromalus)







La famille comprend dix espèces dont quatre sont chacune placées dans leur propre genre monotypique[8] :

Liens externes

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Notes et références

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  1. L'étude n'incluait pas l'Eurylaime de Samar, qui était autrefois considéré comme conspécifique avec l'Eurylaime de Steere

Références

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  1. McClure, H. Elliott, Encyclopaedia of Animals: Birds, London, Merehurst Press, , 158 p. (ISBN 1-85391-186-0)
  2. J. del Hoyo, A. Elliott et D. Christie, Handbook of the Birds of the World. Volume 8: Broadbills to Tapaculos, Lynx Edicions, (ISBN 84-87334-50-4, lire en ligne Inscription nécessaire)
  3. René Lesson, Traité d'Ornithologie, ou Tableau Méthodique, vol. 1, Paris, F.G. Levrault, (lire en ligne), xxv Publié dans 8 livraisons entre 1830 et 1831. Pour la date de publication, voir : E.C. Dickinson, L.K. Overstreet, R.J. Dowsett et M.D. Bruce, Priority! The Dating of Scientific Names in Ornithology: a Directory to the literature and its reviewers, Northampton, UK, Aves Press, (ISBN 978-0-9568611-1-5, lire en ligne), p. 119
  4. Walter J. Bock, History and Nomenclature of Avian Family-Group Names, vol. 222, New York, American Museum of Natural History, coll. « Bulletin of the American Museum of Natural History », , 149, 247 (hdl 2246/830, lire en ligne)
  5. Austin, Oliver Luther, Birds of the world : a survey of the twenty-seven orders and one hundred and fifty-five families, Hamlyn, , p. 195
  6. C.H. Oliveros et al., « Earth history and the passerine superradiation », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States, vol. 116, no 16,‎ , p. 7916–7925 (PMID 30936315, PMCID 6475423, DOI 10.1073/pnas.1813206116 Accès libre, Bibcode 2019PNAS..116.7916O)
  7. A. P. Selvatti, A. Galvão, A. G. Pereira, L. Pedreira Gonzaga et C.A.D.M. Russo, « An African origin of the Eurylaimides (Passeriformes) and the successful diversification of the ground-foraging pittas (Pittidae) », Molecular Biology and Evolution, vol. 34, no 2,‎ , p. 483–499 (PMID 28069777, DOI 10.1093/molbev/msw250 Accès libre)
  8. « NZ wrens, Sapayoa, broadbills, asities, pittas », sur World Bird List Version 9.2, International Ornithologists' Union, (consulté le )