Evguéni Guéguétchkori

homme politique géorgien

Evguéni Guéguétchkori[Note 1] (en géorgien : ევგენი გეგეჭკორი (Evgueni Gueguetchkori), en russe : Евгений Петрович Гегечкори (Yevguéni Petrovitch Guéguétchkori)), né le à Martvili en Géorgie, est un homme politique russe, transcaucasien, et géorgien, membre du Parti ouvrier social-démocrate de tendance menchevique, exilé en France à la suite de l'invasion de son pays par l'Armée rouge et mort le à Paris[1].

Evguéni Guéguétchkori
ევგენი გეგეჭკორი
Illustration.
Evguéni Guéguétchkori.
Fonctions
Haut-Commissaire à la Transcaucasie (Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie)

(4 mois)
Président du Comité exécutif de la Transcaucasie

(2 mois)
Successeur Akaki Tchenkéli
Président du gouvernement en exil de la République démocratique de Géorgie

(1 an)
Prédécesseur Noé Jordania
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Martvili (Géorgie)
Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Paris
Drapeau de la France France
Sépulture Carré géorgien du cimetière de Leuville-sur-Orge
Nationalité russe, puis géorgienne, puis apatride
Parti politique Parti ouvrier social-démocrate, menchevik
Profession Avocat

Evguéni Guéguétchkori

Il fut tour à tour Haut Commissaire à la Transcaucasie, président du comité exécutif de la République démocratique fédérative de Transcaucasie (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie) et ministre de la République démocratique de Géorgie.

Biographie

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L'apprentissage politique

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En 1903, durant ses études de droit à l'Université de Moscou, il participe aux mouvements étudiants et rejoint la tendance menchévique du Parti ouvrier social-démocrate russe.

En 1905, en Géorgie, il s'implique dans la révolution.

Député de l'Empire russe (1907 à 1912)

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De 1907 à 1912, il siège sur les bancs de l'opposition à la IIIe Douma russe accordée par le tsar Nicolas II, au titre de représentant de la circonscription de Koutaîssi (Géorgie occidentale). Il lui est attribué une appartenance maçonnique au Grand Orient de l’Empire russe[2], par un historien polonais[Note 2].

Homme d'État transcaucasien (1917 & 1918)

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Après la révolution de février 1917, il est nommé au Haut-commissariat à la Transcaucasie par le Gouvernement provisoire russe, confirmé le dans ses fonctions de président de l'exécutif transcaucasien par une assemblée parlementaire transcaucasienne provisoire[3], fonctions qu'il occupe jusqu'au , date de la proclamation de la République démocratique fédérative de Transcaucasie par l'Assemblée parlementaire transcaucasienne[4]. Il est ensuite ministre du Travail, puis ministre de la Guerre, du nouvel exécutif jusqu'au 1918, date de proclamation de la République démocratique de Géorgie.

Ministre géorgien (1919 à 1921)

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Après la proclamation de la République démocratique de Géorgie, le , et l'élection de l'Assemblée constituante géorgienne, en , il est nommé ministre des Affaires dans le 3e gouvernement géorgien présidé par Noé Jordania. Il occupe également -brièvement- le poste de ministre de la Justice (laissé par son titulaire Rajden Arsénidzé pour se consacrer exclusivement au poste de secrétaire général du Parti ouvrier social-démocrate géorgien).

En mars 1921, après l'invasion du territoire géorgien par les armées de la Russie soviétique, il s'exile avec la classe politique géorgienne d'abord à Constantinople, puis à Paris.

Exilé (1921 à 1954)

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Introduit dans les milieux radicaux-socialistes par son appartenance à la franc-maçonnerie et auprès de la SFIO par l'accueil qu'il avait réservé à la délégation de la IIe internationale socialiste en Géorgie en 1919, il poursuit son travail diplomatique pour la cause géorgienne.

En 1942, ce réseau lui permet d'être informé du traitement que l'occupant allemand réserve aux Juifs en général, et aux Juifs géorgiens en particulier : grâce à l'appui de différentes personnes, à Paris (Sossipatré Assathiany et Sacha Korkia), à Vichy (Adrien Marquet) et à Berlin (Michel Kédia), non seulement les Juifs géorgiens exilés en France sont dispensés de porter l'étoile jaune, mais au total 250 familles juives de différentes origines géographiques voient leurs noms "géorgianisés" et seront sauvées de la déportation[5]. Il lui est parfois attribué par certains historiens, Françoise Thom en particulier, une entrevue secrète, à Genève, en 1952, avec Lavrenti Beria : outre le fait que ce dernier avait épousé sa nièce et que les deux hommes auraient entretenu des relations personnelles par émissaires interposés durant plusieurs décennies, une coïncidence d'agenda validerait cette hypothèse. Aucune preuve concrète n'en a jusqu'à présent été apportée.

De à , Evguéni Guéguétchkori dirige le gouvernement géorgien en exil.

Il repose au carré géorgien du cimetière de Leuville-sur-Orge[6].

Notes et références

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  1. La transcription en langue française des patronymes géorgiens a été stable jusqu’à la fin du XXe siècle : les règles constituées par l’intermédiation de la langue russe, confirmées par la Légation de la République démocratique de Géorgie en France (1921–1933) et proches de la prononciation en langue géorgienne, étaient utilisées sans exception ; elles le sont encore aujourd’hui par le ministère français des Affaires étrangères et par la plupart des universitaires français s’intéressant à la Géorgie. L’usage a progressivement changé avec l’intermédiation de la langue anglaise et la définition d’une translittération latine proche de la transcription anglaise (2002). Ainsi ევგენი გეგეჭკორი donne Evguéni Guéguétchkori en transcription française et Evgeni Gegechkori en transcription anglaise (et en translittération latine).
  2. Ludwik Hass (1918-2008), historien, spécialiste de la franc-maçonnerie, estime qu’en 1913, il existe environ 400 francs-maçons dans l’Empire russe, regroupés en 40 loges dont une à Tiflis et une autre à Koutaïssi, dans lesquelles cohabitent certains K.D., certains sociaux-révolutionnaires et certains sociaux-démocrates : Evguéni Guéguétchkori est l’un de ces derniers

Références

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  1. « Géorgie et France : Evguéni Guéguétchkori (1881-1954), homme d'Etat transcaucasien », sur Colisée (consulté le ).
  2. (en) Ludwik Hass, « The Russian masonic movement in the years 1906-1918 », sur Acta Poloniae Historica, , p. 113.
  3. Histoire de Géorgie par Alexandre Manvelichvili, Paris, 1951, Nouvelles Éditions de la Toison d'Or, page 419
  4. Histoire de Géorgie par Alexandre Manvelichvili, Paris, 1951, Nouvelles Éditions de la Toison d'Or, page 421
  5. « La Légation géorgienne en France, l'Office des réfugiés géorgiens, le Bureau des apatrides, le Conseil géorgien pour les réfugiés et l'OFPRA », sur Colisée (consulté le )
  6. Luc Méloua, « Les tombes géorgiennes du cimetière de Leuville-sur-Orge », sur Samchoblo (consulté le ).

Voir aussi

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