Exposition nationale des beaux-arts (Espagne)

concours annuel d'art en Espagne

L’Exposition nationale des beaux-arts était un événement qui avait régulièrement eu lieu en Espagne et particulièrement à Madrid de la deuxième moitié du XIXe siècle à la deuxième moitié du XXe. Ces expositions sous forme de concours sont instaurées par le Décret royal d'Isabelle II du . C'était la plus grande exposition officielle d'art espagnol à laquelle prenaient part des artistes vivants.

Public à l'exposition nationale des beaux-arts de 1904. Illustration de Mariano Pedrero pour La Ilustración Española y Americana.

Elles ont été initialement structurées en cinq sections : Peinture, Sculpture, Gravure, Architecture et Arts décoratifs. Cependant, la section de Peinture était la plus importante, suivie de celles de Sculpture et d'Architecture.

Ces Expositions, d'après ce qu'a établi le décret de leur fondation, devaient être des biennales[N 1], mais elle n'eurent pas de périodicité constante.

Les Expositions nationales aidèrent l'art espagnol (es) à se redévelopper. Elles étaient devenues l'un des événements socioculturels les plus déterminants du XIXe siècle dans le monde de l'art.

Proposition et origine

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L'Espagne part du constat du manque de représentation dans diverses expositions internationales et des critiques envers les beaux-arts de cette époque pour laquelle on annonçait la décadence de l'art en Espagne, principalement à cause de la disparition de l'ancien système de mécénat due à la moindre capacité acquisitive de l'Église, après le désamortissement et les changements de tendance de l'aristocratie du moment.

Dans le nouvel état libéral, les fonctions du trône devaient être substituées et transformées par l'État. En 1851, la revue parisienne L'Illustration notait le manque de représentation espagnole lors de l'Exposition internationale des beaux-arts de Bruxelles avec le titre « L'Espagne n'existe plus ! »[1].

L'implantation difficile du libéralisme en Espagne concernait également la création d'un marché pour l'art. Dans les expositions modernes qui apparaissent dans les pays industrialisés comme la France, la Belgique ou l'Angleterre, interviennent de manière décisive l'égalité des chances, aussi bien pour l'artiste que pour le public et la critique. Le modèle en ceci est le Salon de peinture et de sculpture de Paris, qui favorise la professionnalisation et la compétitivité avec ses règlements, jurés, prix et acquisitions officielles, facilite l'intervention du public connaisseur et l'apparition de la critique spécialisée comme, les rendant déterminant pour établir la hiérarchie et la qualité des artistes, qui doivent prouver ce qu'ils valent à chaque concours (alors qu'une première reconnaissance était avant suffisante pour se faire un statut).

Dans une proposition dirigée au Congrès des députés en 1851, le peintre José Galofré y Coma (es) défendit le besoin d'organiser des expositions annuelles. La proposition fut acceptée un peu plus tard par le ministre de l'Équipement, Agustín Esteban Collantes (es) : en effet, dans le préambule du Décret royal d'Isabelle II du , était justifiée la création des Exposiciones Nacionales de Bellas Artes par les arguments de Galofré et d'autres partisans de ces concours : l'importance sociale de l'art, son poids dans le patriotisme, sa capacité didactique, progressiste, sa situation déplorable du fait des changements socio-économiques, le besoin impératif de sa protection par l'État, mais sans nier sa liberté ni empêcher sa rentabilité économique.

L'objectif était de suivre le modèle étranger dans l'organisation des expositions financées par l'État. Les Expositions apparaissent donc pour protéger les arts, récompenser les œuvres et promouvoir les artistes afin qu'ils puissent recevoir des propositions privées ou publiques.

Elles restent sur cette dynamique jusqu'au début des années 1920, bien que la fréquence n'était pas constante : à certaines époques, elles se célébraient tous les deux ans ; à d'autres tous les trois ans. Il y eut de grands intervalles, causés par des guerres — comme la Guerre civile espagnole —, des commotions politiques, etc.

Les critères et les concepts établis au XIXe siècle devinrent ensuite obsolètes et la dernière exposition eut lieu en 1968.

Sections

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Toutes les Expositions ont contenu des sections de Peinture, Gravure, Sculpture et Architecture (sauf en 1929 pour cette dernière). La section d'Arts décoratifs n'a été qu'occasionnelle, puisqu'elle n'est apparue qu'à 13 occasions.

Prix et lauréats

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Cristóbal Colón en el convento de la Rábida d'Eduardo Cano (1856).
Vista de las cercanía del monasterio de Piedra de Carlos de Haes (1858).
Últimos momentos de Fernando IV el Emplazado de José Casado del Alisal (1860).
Los comuneros Padilla, Bravo y Maldonado en el patíbulo de Antonio Gisbert (1860).
Primer desembarco de Cristóbal Colón en América de Dióscoro Puebla (es) (1862).
Isabelle la Catholique dictant son testament de Eduardo Rosales (1864).
Los fusilamientos del tres de mayo en la montaña del Príncipe Pío de Vicente Palmaroli (1871).
Educación del príncipe don Juan de Salvador Martínez Cubells (1878).
Otelo y Desdémona de Antonio Muñoz Degrain (1881).
Spoliarium de Juan Luna (1884).
La invasión de los bárbaros de Ulpiano Checa y Sanz (1887).
Una desgracia de José Jiménez Aranda (1890).
Cisneros, fundador del hospital de Illescas d'Alejandro Ferrant y Fischermans (es) (1892).
¡Aún dicen que el pescado es caro! de Joaquín Sorolla y Bastida (1895).
La Charge de Ramon Casas (1904).
La Musa gitana (es) de Julio Romero de Torres (1908).
Floreal de José Pinazo Martínez (es) (1915).

Les prix remis sont des médailles de « Première classe », « Deuxième classe » et « Troisième classe », ainsi que la médaille ou prix d'honneur, également appelée « Mention honorifique ».

Lors des concours de peinture, étaient présentées entre 300 et 500 œuvres (tandis que chacune des autres sections n'en comptait qu'environ 10 % de ce chiffre).

Lauréats de la médaille de Première classe du concours de peinture

Il y a eu d'autres Expositions jusqu'en 1968, mais nous ne disposons d'aucune information pour compléter cette liste.

À noter que la peinture n'était pas la seule discipline représentée : la gravure l'était également, avec notamment le médaillé Domingo Martínez[4],[5].

Notes et références

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  1. L'article premier du décret précise effectivement :

    « Habrá cada dos años en el mes de mayo una Exposición pública de obras de Bellas Artes, en el local que al efecto señale el Gobierno. »

    « Il y aura, tous les deux ans lors du mois de mai, une exposition publique d'œuvres de beaux-arts, dans le local désigné par le gouvernement. »

  2. Voir l'article sur le sujet.

Références

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  1. Gutiérrez Burón 1992, p. 4
  2. (es) « Propuesta de premios que presenta el jurado de la esposición de bellas artes », El Museo Universal, Madrid, vol. 9, no 5,‎ , p. 3-5 (ISSN 1889-8440, lire en ligne)
  3. (es) Elvira Mas Zurita, « El Palacio del Marqués de Dos Aguas. La sala chinesca », Archivo de Arte Valenciano, Valence, Real Academia de Bellas Artes de San Carlos, no 92,‎ , p. 206 (ISSN 0211-5808, lire en ligne)[PDF]
  4. (es) « Fiche de la gravure Batalla de la Sagra de Domingo Martínez », sur cerec.mcu.es (consulté le ).
  5. (es) Manuel Ossorio y Bernard, Galería Biográfica de Artistas (lire en ligne).

Annexes

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Bibliographie

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  • (es) Bernardino de Pantorba, Historia y crítica de las Exposiciones Nacionales de Bellas Artes celebradas en España, Madrid, Alcor, (lire en ligne)
  • (es) Un siglo de arte español : (1856-1956), Madrid, Ministerio de Educación Nacional, Dirección General de Bellas Artes,
  • (es) Jesús Gutiérrez Burón, Exposiciones nacionales de Bellas Artes, Historia 16, coll. « Cuadernos de arte español », , 31 p. (ISBN 978-84-7679-199-8)
  • (es) Gregorio Cruzada Villaamil, Juicio crítico de la Exposición de Bellas Artes de 1867, Madrid, , 51 p. (OCLC 434125254)

Articles connexes

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Liens externes

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