Félix Danjou

musicien français
Félix Danjou
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 53 ans)
MontpellierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jean-Louis Félix Danjou
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Instruments
Orgue, orgue (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Félix Danjou, né à Paris le et mort à Montpellier le [1],[2], est un organiste et compositeur français.

Cathédrale Notre-Dame de Paris

Biographie modifier

Élève de François Benoist, professeur de la toute première classe d'orgue du Conservatoire de Paris, il devint organiste de l'église Saint-Eustache de Paris (1834)[2] et de la cathédrale Notre-Dame de Paris (1840 à 1847)[2].

Il contribua pareillement et considérablement à restaurer le chant grégorien[2]. D'une part, il fonda en 1845 la Revue de la musique religieuse, populaire et classique, afin d'améliorer la qualité de la musique sacrée de l'époque ainsi que de retourner aux sources historiques. D'autre part, il effectua un voyage en Italie en cherchant des manuscrits anciens dans les bibliothèques en 1847. Notamment dans la même année, Félix Danjou découvrit un manuscrit vraiment important dans la bibliothèque de la faculté de médecins de Montpellier[3]. Il s'agit d'une notation alphabétique du XIe siècle dans laquelle tous les neumes sont accompagnés de la notation alphabétique A-P dite de Guillaume de Volpiano[4].

Il fut aussi actionnaire et principal promoteur de la manufacture d'orgues Daublaine & Callinet, grâce à laquelle il tenta d'imposer son esthétique organistique personnelle.

Demeurant à 44, rue Notre-Dame-des-Victoires, il assista, en 1860, au Congrès pour la restauration du plain-chant et de la musique de l'Église[5].

Tonaire de Saint-Bénigne de Dijon modifier

Manuscrit de Montpellier, H. 159.

Le Tonaire de Saint-Bénigne de Dijon fut découvert par Félix Danjou, le . Avant cette découverte, il avait cherché des manuscrits anciens du chant grégorien dans les archives en Italie. S'il n'avait pas effectué une déviation vers Montpellier avant de rentrer à Paris, cette pierre de Rosette musique aurait demeuré inconnue[ve 1].

Il n'est pas certain qu'auparavant, les musicologues pussent déchiffrer les neumes anciens, sans lignes. Au milieu du XVIIIe siècle, l'abbé Léopold Poisson insistait correctement que la restauration du chant doive être effectuée selon les manuscrits des IXe, Xe et XIe siècles. Toutefois, d'après Dom Eugène Cardine de l'abbaye de Solesmes, fondateur de la sémiologie grégorienne, ces neumes demeuraient indéchiffrables[ve 2]. Donc, si Danjou n'avait pas retrouvé ce précieux manuscrit, la restauration du chant grégorien serait resté difficile au XIXe siècle.

De fait, à la suite de ce découvert, le Graduel romain (édition rémo-cambraisienne) fut publié à la base de ce manuscrit, déjà en 1851. De plus, le célèbre Liber gradualis, sorti en 1883 et base de l'Édition Vaticane, aussi profitait du tonaire de Dijon[6].

écrits modifier

sources Gallica "Félix Danjou" :

  • Archives curieuses de l'histoire de France depuis Louis XI jusqu'à Louis XVIII, ou Collection de pièces rares, 27 vol., 1834-1840.
  • De l'état et de l'avenir du chant ecclésiastique en France, Paris, Parent-Desbarres, 1843.
  • Du paganisme dans la société et dans l'éducation, 4 lettres, Montpellier, 1852.
  • Exposé succinct d'un nouveau système d'organisation des bibliothèques. Publié par un bibliophile, Montpellier, 1845.
  • Manufacture d'orgues, Anciennement Maison Daublaine & Collinet, 1844.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Références bibliographiques modifier

  • Eugène Cardine, Vue d'ensemble sur le chant grégorien, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2002 (ISBN 978-2-85274-236-9) 31 p.
  1. p. 24 - 26
  2. p. 24

Notes et références modifier

  1. « Danjou Félix (1812-1866) par Yves Chartier », sur musicologie.org (consulté le ).
  2. a b c et d Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 1, Les Hommes et leurs œuvres. A-K, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-0401-0721-5), p. 255
  3. Daniel Saulnier, Des variantes musicales dans la tradition manuscrite des antiennes du répertoire romano-franc dans les Études grégoriennes, tome XXXVII (2010), p.8, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, Solesmes
  4. Félix Danjou, Découverte d'un exemplaire complet et authentique de l'antiphonaire grégorien, Revue de la musique religieuse, populaire et classique, tome 3 (1847), p.385-397,
  5. Théodore Joseph de Vroye et Xavier Van Elewyck, De la musique religieuse, , 379 p. (lire en ligne), p. 156.
  6. Pierre Combe, Histoire de la restauration du chant grégorien d'après des documents inédits, Solesmes et l'Édition Vaticane, p. 82, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 1969