Félix Fuchs

gouverneur général du Congo belge

Félix Fuchs
Illustration.
Portrait de Felix Fuchs en début de carrière (1888).
Fonctions
Gouverneur général du Congo belge

(3 ans, 7 mois et 16 jours)
Monarque Albert I
Prédécesseur Théophile Wahis
Successeur Eugène Henry

(5 ans, 3 mois et 26 jours)
Monarque Léopold II
Prédécesseur Paul Costermans
Successeur Albert Lantonnois van Rode
Biographie
Nom de naissance Félix Alexandre Fuchs
Date de naissance
Lieu de naissance Ixelles (Belgique)
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Ixelles (Belgique)
Nationalité Belge
Diplômé de Université libre de Bruxelles
Profession Avocat
Fonctionnaire
Administrateur colonial

Félix Fuchs
Gouverneurs généraux du Congo belge

Félix Fuchs , né le et mort le à Ixelles, en Belgique, est un haut fonctionnaire belge qui est le deuxième gouverneur général du Congo belge. Il occupera cette fonction du au . Précédemment, du au , et en 1907-1908, il avait déjà été en poste comme gouverneur général ad interim puis comme vice-gouverneur général, à la tête de ce qui était encore l'État indépendant du Congo.

Biographie modifier

Félix Fuchs est le deuxième fils de Louis Fuchs, architecte de jardin renommé d'origine prussienne. Il commence ses études de droit en 1876 à l'Université libre de Bruxelles et les termine en 1881 avec le titre de docteur en droit. Il devient avocat à la Cour d'appel de Bruxelles. Homme de lettres et d'art, il s'investit dans la revue du jeune barreau Palais[1]. Il envisage de présenter sa candidature à la fonction publique de l'État indépendant du Congo (futur Congo belge) et effectue un stage au ministère des Affaires étrangères. Il bénéficie de l'appui du conseiller du roi Léopold II, Auguste van Maldeghem.

Premier poste au Congo modifier

En , il obtient sa nomination au ministère des Colonies et part pour le Congo belge sur le bateau Lualaba[2]. Cette première mission lui donne l'occasion de participer à la gestion locale au sein du Comité exécutif. En , malade, il doit revenir en Europe.

Deuxième séjour modifier

Il repart la même année (1889) et est nommé commissaire pour la délimitation de la frontière entre l'État indépendant du Congo et l'Angola. En 1891, à la suite du décès inopiné de Camille Coquilhat, Fuchs est appelé à la présidence du Comité exécutif de la colonie. Il est amené a collaborer avec Théophile Wahis et en qualité de juriste complète le profil plutôt militaire de ce dernier. En 1892, il est élevé au rang de directeur général, puis en 1893 d'Inspecteur d'État. Pratiquement il est le second du vice-gouverneur et le remplace en cas d'absence. Gouverneur faisant fonction entre et , Fuchs est confronté à la situation délicate du fait que les campagnes de l'État indépendant du Congo contre les Arabo-Swahilis se transforment en guerre ouverte de 1892 à 1894. Il est plutôt favorable à la conciliation et la défensive alors que les militaires sur place dans le conflit cherchent une victoire sans concession et parmi ceux-ci Edouard Fivé. Fuchs doit alors faire face à l'inimitié des militaires Le Marinel, Francis Dhanis[3].

Janvier 1894-octobre 1895 modifier

Après un congé en Belgique, Fuchs revient au Congo, fort du soutien de Edmond van Eetvelde, proche conseiller du roi Léopold II. Sa mission est de mener une mission sur la répression des abus commis par les fonctionnaires sur les populations locales. Mais celle-ci va être différée à la suite de l'affaire Stokes-Lothaire. Charles Stokes était un marchand britannique assez connu en Afrique orientale. Il est passé sommairement par les armes, sur ordre du capitaine Lothaire, pour avoir fourni des armes et des munitions aux arabes. L'État indépendant du Congo reconnaît sa responsabilité et dédommage la famille de Stokes, mais Lothaire n'en est pas moins acquitté et cela provoque l'indignation des opinions publiques allemandes et anglaises[4],[5]. C'est Fuchs qui a été dépêché par Bruxelles en tant que juge d'appel dans le procès du capitaine Lothaire. C'est une affaire délicate où l'intérêt de l'État prédomine sur celui de la Justice. Fuchs va satisfaire l'État, Lothaire est acquitté, et mécontenter une partie de la magistrature[6].

Premier magistrat de l'EIC, État indépendant du Congo modifier

Les réformes qui suivent le procès vont faire de Fuchs le président de la Cour d'appel du Congo, le premier magistrat du Congo, de même rang qu'un vice-gouverneur. Il mène à ce titre deux missions d'inspection dans le Haut-Congo en avril- et en 1900-1902. Du au , il porte le titre de gouverneur général ad interim, et d' à , il est vice-gouverneur général à la tête de ce qui est encore l'État indépendant du Congo.

Fuchs, vice gouverneur général du Congo belge en 1914

Le Congo belge et la Première Guerre mondiale modifier

En , le roi Léopold II cède l'État indépendant du Congo à la Belgique. D' à , Fuchs est chargé du gouvernement local de la nouvelle colonie belge. Quand Théophile Wahis démissionne en 1912, il devient gouverneur général. C'est à ce titre qu'il est présent au Congo belge au début de la Première Guerre mondiale en . L'acte de la Conférence de Berlin de 1885 est toujours d'application et Fuchs doit veiller à préserver la neutralité et la libre circulation du Congo, qui ne sont pas remises en cause. Comme il est d'origine allemande, cela lui complique toutefois la tâche. Il refuse aux Allemands susceptible de porter les armes, le droit de quitter le territoire congolais. Mais l'entrée des troupes allemandes au Tanganyika met fin à la situation de paix armée. Le , les Allemands violent la garantie de neutralité par une série d'attentats le long de la frontière orientale du Congo belge. Le , Fuchs est rappelé en Belgique et, en septembre, il doit donner sa démission. Il proteste mais se soumet. Cela lui permettra, au sortir de la guerre, d'être nommé au Conseil colonial qui assiste le ministère des colonies. C'est Eugène Henry qui lui succède, en , à la fonction de gouverneur général du Congo belge [7].

Distinctions modifier

Références modifier

  1. Plasman p.1.
  2. Michel Guinand , Félix Fuchs, Gouverneur Général du Congo belge, mémoire présenté à l'ULB en 1994
  3. Plasman p.2.
  4. Barbara Emerson (trad. Hervé Douxchamps et Gérard Colson), Léopold II, le royaume et l'empire, Paris-Gembloux, Duculot, (ISBN 2-80110287-5 (édité erroné), ISSN 0180-7641, BNF 34635302)
  5. L'opinion allemande parce que Stoekes travaille pour une société allemance. Ibidem Emerson
  6. Plasman p.3.
  7. Plasman p.4.

Bibliographie modifier

Liens externes modifier