Féminationalisme

association entre une idéologie féministe et nationaliste

Le féminationalisme ou fémonationalisme est un concept inventé par la chercheuse Sara R. Farris pour désigner l'instrumentalisation par les nationalistes, néolibéraux, islamophobes et fémocrates (« nationalisme fémocratique »[1]) d'un discours féministe à des fins électorales, islamophobes, racistes, xénophobes[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9] pour constituer les femmes migrantes en une « armée régulière de travailleuses »[10] dans les tâches de care[11],[10]. Elle le définit en ces termes : « la mobilisation contemporaine des idées féministes par les partis nationalistes et les gouvernements néo-libéraux sous la bannière de la guerre contre le patriarcat supposé de l'Islam en particulier et des migrants du Tiers Monde en général »[11],[10].

Conceptualisation

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La chercheuse Sara R. Farris forge le concept pour décrire les processus par lesquels certains pouvoirs[pas clair] invoquent opportunément des revendications féministes afin de justifier des positions racistes, xénophobes et aporophobes, d'amasser plus de voix aux élections[3] et de soutenir un projet politico-économique exploitant les femmes migrantes[11]. D'une part les femmes racisées sont posées en victimes que les États occidentaux, présentés comme des « démocraties sexuelles », viendraient « sauver », d'autre part les hommes racisés et les populations immigrées non-occidentales sont dépeintes comme particulièrement sexistes tandis que les sociétés occidentales seraient au contraire respectueuses des orientations sexuelles (homonationalisme) et de l’égalité de genre (fémonationalisme)[2],[12],[5],[13],[7],[9].

Histoire

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Françoise Vergès note que « les bases du fémonationalisme des années 2000 sont posées dès les années 1960 »[1].

Bibliographie

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  • (en) Sara R. Farris, « Femonationalism and the “Reserve” Army of Labor Called Migrant Women », History of the Present, vol. 2, no 2,‎ , p. 184-199
    • traduction Marie-Gabrielle de Liedekerke, « Les fondements politico-économiques du fémonationalisme », Contretemps, 2013,
  • Sara R. Farris, Au nom des femmes. « Fémonationalisme ». Les instrumentalisations racistes du féminisme, Syllepse, , 270 p.
  • Sara R. Farris (trad. Stella Magliani-Belkacem), « Néolibéralisme, femmes migrantes et marchandisation du care », Vacarme, no 65,‎ , p. 107-116 (DOI 10.3917/vaca.065.0107, lire en ligne)
  • Patricia Roux, Lavinia Gianettoni et Céline Perrin, « L’instrumentalisation du genre : une nouvelle forme de racisme et de sexisme », Nouvelles Questions féministes, vol. 26,‎ , p. 92-108 (DOI 10.3917/nqf.262.0092, lire en ligne)
  • Françoise Vergès, Un féminisme décolonial, La Fabrique Éditions, , chap. II (« L’évolution vers un féminisme civilisationnel du XXIe siècle »), p. 67-127
  • B. Chamouleau et P. Farges, « Nation », dans Juliette Rennes, Encyclopédie critique du genre, Paris, La Découverte, (DOI 10.3917/dec.renne.2021.01.0479), p. 479-488

Notes et références

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  1. a et b Françoise Vergès, Un féminisme décolonial, La Fabrique Éditions, , 152 p. (ISBN 978-2-35872-174-5 et 9782358721974, DOI 10.3917/lafab.verge.2019.01 Accès payant), chap. II (« L’évolution vers un féminisme civilisationnel du XXIe siècle »), p. 67-127
  2. a et b Marta Dell’Aquila, « Sara R. Farris, In the Name of Women’s Rights.The Rise of Femonationalism », Archives de sciences sociales des religions, no 192,‎ , p. 202–204 (ISSN 0335-5985, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) Farris, « Femonationalism and the "Regular" Army of Labor Called Migrant Women. », History of the Present, vol. 2, no 2,‎ , p. 184–199 (DOI 10.5406/historypresent.2.2.0184, JSTOR 10.5406/historypresent.2.2.0184)
  4. Sara R. Farris, Au nom des femmes: fémonationalisme : Les instrumentalisations racistes du féminisme, Syllepse, (ISBN 9782849509630, lire en ligne)
  5. a et b (en) Treacher, « A feminism for the 21st century », Socialist Resistance,‎ (lire en ligne)
  6. (en) Socialistisk Arbejderparti (Denmark), « Global Migration », International Viewpoint,‎ (lire en ligne)
  7. a et b (es) Maroño, « ¿Un feminismo de derechas? », El Orden Mundial,‎ (lire en ligne)
  8. Edna Bonhomme, « The Disturbing Rise of 'Femonationalism' », The Nation,‎ (lire en ligne)
  9. a et b (es) Icíar Gutiérrez, « Cuando la extrema derecha recurre al feminismo para adornar su discurso xenófobo », eldiario.es,‎ (lire en ligne)
  10. a b et c Sarah R. Farris et Stella Magliani-Belkacem, « Néolibéralisme, femmes migrantes et marchandisation du care », Vacarme, vol. 65, no 4,‎ , p. 107 (ISSN 1253-2479 et 2107-092X, DOI 10.3917/vaca.065.0107, lire en ligne, consulté le )
  11. a b et c Amélie Le Renard et Élisabeth Marteu, « Introduction », Sociétés contemporaines, vol. 94, no 2,‎ , p. 5 (ISSN 1150-1944 et 1950-6899, DOI 10.3917/soco.094.0005, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Dina Bader, « Sara R. Farris : In the Name of Women’s Rights. The Rise of Femonationalism », Nouvelles Questions Féministes, vol. 37, no 1,‎ , p. 144 (ISSN 0248-4951 et 2297-3850, DOI 10.3917/nqf.371.0144, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Sara R. Farris, In the Name of Women's Rights : The Rise of Femonationalism, Durham, Duke University Press, (ISBN 978-0-8223-7292-9, lire en ligne)

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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Essais en langue étrangère

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  • (en) Sara R. Farris, In the Name of Women's Rights: The Rise of Femonationalism, Duke University Press, , 272 p. (ISBN 978-0822372929)

Liens externes

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