Chiffre (papillon)
Fabriciana niobe
Le Chiffre (Fabriciana niobe, anciennement Argynnis niobe) est une espèce paléarctique de lépidoptères (papillons) de la famille des Nymphalidae et de la sous-famille des Heliconiinae.
Description
modifierPapillon
modifierL'imago du Chiffre est un papillon de taille moyenne (environ 44 mm d'envergure). Le dessus des ailes a un fond fauve orangé orné de nombreuses taches noires, notamment une série de chevrons submarginaux, une série de taches postdiscales rondes, puis des dessins discaux et basaux plus linéaires. Le revers des ailes antérieures est similaire au dessus, mais avec l'apex jaunâtre, tandis que le revers des ailes postérieures a une ornementation où alternent le jaune et le roux, avec des tirets noirs, de nombreuses taches nacrées (remplacées par du jaunâtre chez la forme eris), une série de taches postdiscales brun-roux pupillées de bleu argenté, et un point jaune souvent pupillé de noir à la base de la cellule discoïdale.
-
Dessus d'un mâle.
-
Dessus d'une femelle.
-
Revers de la forme nominale.
-
Revers de la forme eris.
Confusions possibles
modifierL'ornementation du dessus des ailes du Chiffre ressemble à celle de plusieurs autres espèces de Nacrés, tout particulièrement le Grand nacré et le Moyen nacré, qui peuvent le côtoyer. Il s'en distingue principalement par son ornementation différente au revers de l'aile postérieure.
Chenille
modifierSa chenille est de couleur jaune et noir.
Biologie
modifierPhénologie
modifierLe Chiffre vole en une génération, entre fin mai et août en fonction de la localisation et de l'altitude[1].
Il hiverne au stade de chenille formée dans l'œuf[1].
Plantes hôtes
modifierLes plantes hôtes sont des violettes, notamment Viola canina, Viola odorata, Viola hirta, Viola palustris, Viola tricolor et Viola riviniana[1],[2].
Les œufs sont pondus sur la végétation, près des plantes hôtes.
Distribution
modifierLe Chiffre est répandu dans une grande partie de l'Europe (excepté l'Angleterre et le Nord de la Scandinavie), de l'Asie Mineure à l'Ouest de l'Iran, dans l'Ouest de la Sibérie, et dans la partie tempérée de l'Asie jusqu'au Japon[2].
En France métropolitaine, il est principalement présent dans le Sud et l'Est, au sud d'une ligne passant par les Deux-Sèvres, le Loir-et-Cher, l'Yonne et la Meuse, et il est absent de Corse[1],[3]. En Belgique, il est très rare et considéré comme « en danger critique »[4].
Systématique
modifierL'espèce actuellement appelée Fabriciana niobe a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758, sous le nom initial de Papilio niobe[5]. De nombreuses sources la citent encore sous le nom d’Argynnis niobe, mais une étude de phylogénétique moléculaire a récemment conduit à la replacer dans le genre Fabriciana[2].
Synonymes
modifier- Papilio niobe Linnaeus, 1758 — protonyme
- Argynnis niobe (Linnaeus, 1758)
- Papilio herse Hufnagel, 1766
- Papilio pelopia Borkhausen, 1788
- Papilio cleodoxa Esper, 1789
- Argynnis eris Meigen, 1829
Sous-espèces
modifierSelon FUNET Tree of Life (27 septembre 2019)[2] :
- Fabriciana niobe niobe (Linnaeus, 1758) — de l'Europe centrale à l'Ouest de la Sibérie.
- Fabriciana niobe gigantea (Staudinger, 1871) — dans le Sud de l'Europe et le Caucase.
- Fabriciana niobe orientalis (Alphéraky, 1881)
- Fabriciana niobe tekkensis (Christoph, 1893)
- Fabriciana niobe ornata (Staudinger, 1901)
- Fabriciana niobe mohmandorum (Fruhstorfer, 1912)
- Fabriciana niobe voraxides (Reuss, 1921)
- Fabriciana niobe changaica Reuss, 1922
- Fabriciana niobe intermedia Reuss, 1925
- Fabriciana niobe valesinoides Reuss, 1926 — en Corée.
- Fabriciana niobe kurana (Wyatt & Omoto, 1966) — en Afghanistan.
- Fabriciana niobe shiva (Wyatt & Omoto, 1966) — en Afghanistan.
- Fabriciana niobe demavendis (Gross & Ebert, 1975) — dans le Nord de l'Iran.
- Fabriciana niobe khusestana (Gross & Ebert, 1975) — dans l'Ouest de l'Iran.
- Fabriciana niobe barkhatovi Gorbunov, 2001
- Fabriciana niobe kunlunensis Lang, 2010
Noms vernaculaires
modifier- En français : le Chiffre[6] ou le Nacré niobé[réf. souhaitée].
- En anglais : Niobe fritillary[2].
- En allemand : Mittlerer Perlmuttfalter[7].
Protection
modifierL'espèce n'a pas de statut de protection particulier en France[8].
Références
modifier- Tolman et Lewington 1997
- FUNET Tree of Life, consulté le 27 septembre 2019
- Lépi'Net.
- Stéphane Claerebout, Clé de détermination photographique des papillons de jour de Belgique, 2010, Cercles des Naturalistes de Belgique ASBL, éditeur responsable: Léon Woué, D/2008/3152/224b, ISSN 0773-9419, p. 71.
- Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Editio decima, reformata. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 1-824.
- MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 27 septembre 2019
- (de) Lepiforum.
- INPN — Statuts.
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Lépi'Net.
- (de) Lepiforum.
- (en) Moths and Butterflies of Europe and North Africa.
- (en) euroButterflies.
- (en) Référence FUNET Tree of Life : Fabriciana niobe
- (fr) Référence INPN : Fabriciana niobe (Linnaeus, 1758) (TAXREF)
- (en) Référence Fauna Europaea : Argynnis (Fabriciana) niobe (Linnaeus, 1758) (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Argynnis niobe (Linnaeus, 1758)
Bibliographie
modifier- Tom Tolman et Richard Lewington (trad. de l'anglais), Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, Paris, Delachaux et Niestlé, , 384 p. (ISBN 978-2-603-01649-7)