Faisceau de His

Faisceau de fibres localisé à l'intérieur du muscle cardiaque avec la capacité de conduire des influx nerveux
Faisceau de His
Schéma de l'activation électrique du cœur et tracé E.C.G correspondant
Détails
Système
Identifiants
Nom latin
fasciculus atrioventricularis
MeSH
D002036Voir et modifier les données sur Wikidata
TA98
A12.1.06.005Voir et modifier les données sur Wikidata
TA2
3955Voir et modifier les données sur Wikidata
FMA
9484Voir et modifier les données sur Wikidata

Le faisceau de His ou faisceau atrioventriculaire est un faisceau de cellules musculaires cardiaques spécialisées dans la conduction électrique. Il transmet les impulsions électriques des atria (oreillettes) aux ventricules, induisant la contraction des muscles cardiaques des ventricules. Il fait suite au nœud atrioventriculaire.

Coupe schématique verticale du cœur montrant le nœud sinusal (en bleu) et le faisceau de His (en rouge). Le faisceau nait près du sinus coronaire, subit une légère dilatation pour former le nœud AV. Le nœud AV s'amincit pour former le faisceau de His, qui passe dans le septum interventriculaire et se divise en deux branches, une branche gauche et une branche droite. Ces dernières se terminent par les fibres de Purkinje. La distribution finale ne peut être complètement représentée sur ce diagramme.

Ces fibres musculaires spécialisées du cœur doivent leur nom au cardiologue suisse Wilhelm His Jr., qui les a découvertes en 1893, aidé par les travaux de Walter Gaskell.

Par extension, le His désigne :

  • le faisceau lui-même ;
  • la traduction électrique de son activité (onde H) ;
  • l'exploration électrophysiologique destinée à trouver cette dernière (faire un His).

L'adjectif s'y rapportant est hissien : faisceau hissien, conduction hissienne, bloc hissien…

Anatomie modifier

La partie séparant les atria des ventricules est un anneau fibreux, ne laissant pas passer l'influx électrique : il s'agit de l' anneau mitral à gauche et de l’anneau tricuspidien à droite. La conduction électrique ne peut donc se faire qu'au niveau du septum inter-ventriculaire par l'intermédiaire du faisceau de His. Cette structure reste indiscernable par la simple vue du muscle cardiaque.

Le faisceau, qui fait suite au nœud atrioventriculaire, débute en haut par un tronc qui se sépare rapidement en branche droite et branche gauche, se dirigeant chacune vers son ventricule. Ces branches se terminent par les fibres de Purkinje.

Physiologie modifier

La contraction de la cellule musculaire est provoquée par une dépolarisation électrique (inversion de la polarité électrique de la membrane cellulaire par un système d'ouverture et de fermeture de canaux permettant l'entrée et la sortie de certains ions). Cette dépolarisation naît du nœud sino-atrial, se propage de proche en proche dans les atria avant de parvenir au nœud atrioventriculaire puis au faisceau de His qui permet de transmettre l'influx électrique aux ventricules grâce au réseau de Purkinje.

Exploration modifier

La dépolarisation du His est de trop faible amplitude pour être détectée par un électrocardiogramme. Sa détection nécessite de monter une sonde directement à son contact au cours d'une exploration électrophysiologique : une ponction d'une grosse veine (le plus souvent veine fémorale) sous anesthésie locale permet de monter une sonde sous contrôle radiographique et de positionner son extrémité au niveau de l'orifice tricuspidien, entre l'atrium droite et ventricule droit. L'enregistrement montre alors la présence d'une onde H située entre l'onde A de la dépolarisation des atria et l'onde V de la dépolarisation des ventricules. On peut alors mesurer le temps AH (de l'onde A à l'onde H) et HV (de l'onde H à l'onde V).

Pathologie modifier

Voir aussi article troubles de la conduction cardiaque.

Une lésion du faisceau de His peut se traduire par un bloc atrio-ventriculaire plus ou moins complet : le cœur est lent (bradycardie) et le patient peut faire une lipothymie (simple malaise) ou une syncope (perte de connaissance brutale). Elle peut également se manifester par une fatigue, un essoufflement à l'effort. Le bloc peut être permanent ou paroxystique. L'ECG est caractéristique dans le premier cas mais peut être normal dans le second cas. On complète l'exploration par un Holter cardiaque (enregistrement de l'ECG pendant 24h), et si besoin par une exploration électrophysiologique. Cette dernière permet de distinguer le bloc supra hissien avec un HV normal et un AH augmenté, par lésion haute du faisceau de His. Ce type de bloc est peu dangereux car le cœur ne se ralentit jamais beaucoup. Au contraire, en cas de bloc infra-hissien (HV prolongé), le cœur peut faire de grandes pauses conduisant à des syncopes.

Dans certains cas, il existe d'autres voies de conduction inter atrio ventriculaire : faisceau de Kent, faisceau de Maheim, conduisant à des accès de tachycardies (cœur trop rapide) et dont l'évaluation doit être faite dans un service spécialisé.

Voir aussi modifier