Famille Geoffroy
La famille Geoffroy (dont l'orthographe varie entre Geffroy, Geoffroy et Geoffroi selon les registres) est une famille de la noblesse française originaire de Bretagne, dont la filiation remonte à 1432[1],[2]. Elle fut maintenue noble pendant la réformation de 1670 et apparut aux montres de l'évêché de Léon en 1443 et 1502[3].
Famille Geoffroy | |
Blasonnement | D'or au pin de sinople terrassé, accolé au pied d'un cygne d'argent ; l'écu timbré d'un casque de chevalier orné de ses lambrequins. |
---|---|
Devise | Amat nemus et fugit urbes |
Branches | Lesteno, Brégouharn, Locmaria |
Allégeance | Royaume de France
Duché de Bretagne |
Titres obtenus | Chevaliers, Seigneurs, Écuyers |
Preuves de noblesse | |
Montres | 1443, 1502 |
Réformation de la noblesse | 1670 |
modifier |
Histoire
modifierArrêté et emprisonné en 1420 sur ordre de Marguerite de Clisson dans le cadre de la Guerre de Succession de Bretagne, le duc Jean V fut libéré par une armée dirigée par l'amiral de Bretagne Jehan de Penhoët à l'issue du siège de Champtoceaux. Hervé Geoffroy se trouvait parmi les hommes d'armes réunis sous les ordres de l'amiral[4],[1]. Douze ans plus tard, le 21 Septembre 1432, le duc Jean V anoblissait Hervé Geffroy et sa descendance en la cathédrale de Quimper[5].
Descendance d'Hervé Geoffroy
modifierAu fil du XVe siècle, les membres de la famille s'illustrent en faits d'armes, notamment en intégrant les gardes rapprochées des ducs de Bretagne. On compte par exemple Mathurin Geoffroy, seigneur de la Villeneuve, fils d'Hervé, parmi les archers du duc Arthur III. Le fils de Mathurin, Hervé II, seigneur de la Villeneuve et de Coëtquelven, comparut quant à lui à la montre de l'évêché de Léon en 1502 tandis que son frère Louis comptait parmi les 100 gentilshommes de la duchesse Anne en 1488[1],[6].
Les fils d'Hervé II, Jean et Guillaume, fondèrent respectivement les branches de la Villeneuve et de Lesteno.
Branche de la Villeneuve
modifierIl est su de Jean Geoffroy (1550-?), écuyer et sieur de Kermarquer, fils d'Hervé II, qu'il reçut 200 écus en compensation de ses blessures au combat en tant qu'homme d'armes des ordonnances du roi. Son fils François (1602-?), seigneur de la Villeneuve, intégra à son tour une compagnie de cinquante lanciers des ordonnances[1].
Les petits-fils de François, Robert-Hyacinthe (1649-?), seigneur de Kermarquer, du Courtilio, du Rolas et de Rocheglas et Bernard son frère, font enregistrer les armes de la famille à l'armorial général du roi en 1696[2].
De son mariage avec Tiphaine du Hellan, Robert Hyacinthe est père de :
- Hervé Geoffroy, officier au régiment de Conti, tué en 1744 sans postérité.
- Jean-Jacques Geoffroy (1697-?), seigneur du Courtilio, conseiller-secrétaire du roi puis contrôleur des guerres pour les galères de Lorient.
Branche de Lesteno
modifierLes descendants de Guillaume, avocat de la Cour, s'implantent dans le paysage juridique du Morbihan et du Finistère tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles. On retrouve ainsi deux petits-fils de Guillaume à Auray : Jean-Jacques Geoffroy (1650-?), notaire royal en cette ville et son frère Joachim Geoffroy (1661-1724) sieur de Lesteno, conseiller du roi et son procureur en la juridiction de la police d'Auray[7]. Le fils de Joachim, Jean Joachim Geoffroy (1704 - 1762), assume lui aussi la charge de notaire royal dans la même juridiction[8].
De Jean Joachim sont issus :
- Joseph Marie Geoffroy de Lesteno (1733-1810), sieur de Lesteno, greffier et notaire à Auray. Il est nommé le 27 mai 1784 receveur du bureau de recettes des consignations pour la ville et juridiction de Lorient et de ses dépendances par Antoine-Joseph de la Cour, receveur général des Consignations du Parlement de Bretagne[9].
- Gildas François Joachim Geoffroy (1737-1771), sieur du Quesquero, notaire, procureur au siège royal d'Auray.
- Marie Louis Bruno Geoffroy de Locmaria (1743-1815), sieur de Locmaria, payeur général de la Marine à Lorient[10].
- Joachim Michel Geoffroy de Brégouharn (1740-1812), commissaire civil, trésorier des Invalides de la Marine pour les Iles de France et de Bourbon pour le compte de la Compagnie des Indes. Il fonde la branche des Brégouharn.
Île Maurice
modifierÀ l'aube de la Révolution, les Geffroy de Lesteno s'installent à l'Île de France (aujourd'hui Île Maurice) en la personne de Vincent Jacques Marie Geffroy de Lesteno. Fils aîné de Joseph Marie Geoffroy et de Marie Marguerite Joséphine Frogerays de Saint-Mandé, Vincent Jacques Marie quitte Lorient à bord de la Rosalie pour accoster sur l'île le 21 Septembre 1786. Il fut officier d'artillerie dans les compagnies de Louis XVI en 1787, employé au Trésor des Invalides en 1788, puis trésorier principal et comptable de la République aux Isles de France et de Réunion de 1794 à 1801, et commissaire civil au Grand-Port en 1825[11].
De Vincent Jacques Marie Geffroy de Lesteno sont issus :
- Louis François Vincent Numa Geoffroy (1800-1869), Magistrat à la Cour de Flacq, puis à Rivière Noire, Juge suppléant aux Assises lors du procès du Grand-Port en 1834[11].
- Herman Louis Geoffroy, (1806-1845) avocat, lauréat du Collège Royal en 1823[12] et éditeur du Courrier de Maurice de 1823 à 1828. Il fut le secrétaire d'Adrien d'Epinay lors de sa mission à Londres en 1830 concernant le statut de l'esclavage sur l'île[13],[14],[15]. En 1835, Herman Geffroy est arrêté et emprisonné pendant trois mois par le pouvoir colonial anglais, qui gouverne l'île depuis 1810. Pour cause, selon John Jeremie, la découverte d'une lettre prouvant sa participation dans les conspirations de propriétaires français contre le gouvernement local britannique. Herman est finalement exilé à Calcutta où il deviendra professeur de droit à l'Hindu College. L'un de ses élèves, Grinsh Ghunder Ghose, décrit la personnalité atypique d'Herman Geffroy : « Son nom indique qu'il était d'origine française, bien qu'il appartînt au barreau anglais. [...] en 1834, nous le trouvons employé comme professeur de droit au Hindu College. Mais son addiction à la coupe insidieuse ruina à jamais ses perspectives de succès en tant qu'avocat. [...] il arrive souvent qu'un avocat sans clientèle soit facilement transformé en un enseignant ingénieux. M. Geoffroy se vit ainsi proposer par Gour Mohan la direction de son séminaire nouvellement établi, avec un salaire de 100 roupies par mois, logement inclus — une offre qu'il accepta avec empressement vu sa situation pitoyable. Les compétences linguistiques de M. Geoffroy étaient exceptionnellement élevées. Il possédait une connaissance approfondie non seulement du grec et du latin, mais aussi de la plupart des langues européennes modernes, y compris l'espagnol, le portugais et même le romain moderne ou grec moderne, puisqu'il pouvait réciter mot pour mot l'original romain de la célèbre chanson de Byron intitulée "Maid of Athens." Il possédait également le pouvoir remarquable [...] de traduire instantanément en anglais n'importe quel livre français qu'il était en train de lire. »[16]
Héraldique
modifierSelon Louis de Magny : « En 1696 noble Robert Hyacinthe Geffroy, Seigneur du Courtillo et du Rolas, et noble René Geoffroy, Écuyer, Seigneur de la Villeneuve, ont fait enregistrer leurs armes à l'Armorial général du Roi [...] D'or au pin de sinople terrassé, accolé au pied d'un cygne d'argent ; l'écu timbré d'un casque de chevalier orné de ses lambrequins »[2].
-
Selon Louis de Magny
-
Selon Charles d'Hozier
-
Armes de Joachim Geoffroi (d'Hozier)
L'Armorial général du Roi, dressé par Charles d'Hozier en 1696, présente une version différente de la description de Magny, sans terrasse : « d'or au pin de sinople, un cygne d'argent passant au pied ». Par ailleurs, les armes de Joachim Geoffroi, sieur de Lesteno (arrière grand-père de Vincent Jacques Marie) y sont décrites comme suit : « de sinople à la tour d'or ».
Possessions
modifierLes Geoffroy tinrent les fiefs et autres seigneuries de : Lesteno, Rocheglas, Kermarquer, Courtilio, Rolas, Crec'hanpuncze, Coëtquelven, la Villeneuve, la Roche et Kervas.
Alliances
modifierFamilles de Guernisac, de May, de la Tullaye, Frogerays de Saint-Mandé, Le Père de la Butte, de Quintin, Caiez d'Épinay, Koenig.
Références
modifier- Louis de Magny, Nobiliaire Universel, Paris, Archives de la Noblesse, , 241 p. (lire en ligne), p. 92
- Louis de Magny, Armorial de la France, Paris, Archives de la Noblesse, , 162 p. (lire en ligne), p. 41
- Montre de l’évêché de Léon faite à Lesneven le 25 septembre 1503, Archives départementales du Finistère, (lire en ligne)
- Hervé Torchet, « Documents médiévaux bretons - Montre de l'amiral de Penhoet pour la libération du duc (1420) »
- René Blanchard, Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne, Société des bibliophiles bretons, , 286 p. (lire en ligne), p. 36
- Mickael Le Bars, « MONTRE DE L’ÉVÊCHÉ DE LÉON FAITE À LESNEVEN LE 25 SEPTEMBRE 1503 »
- Registre d'actes de mariages de la paroisse Saint-Goustan d'Auray, Auray,
- Registre des actes de décès de la paroisse de Saint-Gildas d'Auray, 619 p. (lire en ligne), p. 63
- François Jégou, « L’atelier de l’historien François Jégou »
- Registre des actes de décès de la ville de Lorient, Lorient, , 73 p., p. 16
- Société de l'Histoire de l'Île Maurice, Dictionnaire de biographie mauricienne, La Société,
- Antoine Chelin, Maurice, une île et son passé, (lire en ligne)
- (en) John Jeremie, Recent Events at Mauritius, Kessinger Publishing, 1835, 2009, 158 p. (lire en ligne), p. 71
- (en) EARLY IMPRINTS AND PRIVATE PUBLICATIONS 1768 - 1954 (lire en ligne)
- (en) The Bengal Obituary (lire en ligne), p. 288
- (en) Manmathanath Ghosh, The life of Grish Chunder Ghose, the founder and first editor of The Hindoo Patriot and The Bengalee, Calcutta, (lire en ligne)