Acceptation des gros

Mouvement social
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L'acceptation des gros (en anglais : size acceptance ou fat acceptance) est un mouvement principalement américain visant à améliorer les conditions de vie des personnes en surpoids dans la société.

Bronskvinnorna (femme de bronze), sculpture de Marianne Lindberg De Geer (sv) illustrant la pression sociétale exercée sur les femmes quant à leur apparence physique.

Historique

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Ce mouvement est né dans les années 1970 aux États-Unis, notamment par la création de la National Association to Advance Fat Acceptance (NAAFA).

En France, une initiative similaire voit le jour en 1989, lorsqu'est créée par la comédienne Anne Zamberlan, égérie des publicités Virgin Megastore, l'association pour les personnes fortes Allegro Fortissimo[1]. Dans son ouvrage Coup de gueule contre la grossophobie, elle parle de la difficulté au quotidien des personnes à forte corpulence et pousse un cri d'alarme pour « tous ses frères et sœurs de misère »[2].

Différentes associations tentent d'alerter les pouvoirs publics et l'opinion sur la discrimination et la stigmatisation dont peuvent être victimes les personnes « fortes » au quotidien (accès à des lits et du matériel adapté dans les hôpitaux ; problèmes dans les transports, restaurants, cinémas ; discrimination à l'embauche ; insultes…). Comme les autres, cette forme de discrimination donne lieu à des souffrances. Mais faute de textes clairs et à la suite de messages confus du corps médical et des médias qui confondent parfois lutte contre l'obésité et lutte contre les personnes obèses, la grossophobie est une discrimination qui, aujourd'hui, ne semble toujours pas avoir atteint le statut d'« opinion politiquement incorrecte »[non neutre].

Point de vue critique

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L'avis exprimé par une majorité de médecins et ce qui ressort de tous les résultats d'études de santé[3] est que l'obésité constitue un risque pour la santé, dans la mesure où un surpoids trop important constitue un état de fragilité sanitaire qui peut conduire au diabète, à l'hypertension, à des problèmes cardio-vasculaires et articulatoires et, plus généralement, à des pathologies mettant en danger la vie des personnes[3] ou les handicapant au quotidien. De récentes études démontrent que l'obésité induit plus de risques pour la santé que la malnutrition, l'alcool, le tabac ou même un faible accès aux soins pour raisons économiques[4],[5],[6].

Cependant, en France et aux États-Unis, la pertinence des chiffres avancés et le bien-fondé, sur la durée, de la lutte contre l'obésité sont remises en cause par quelques professionnels de la santé, comme Paul Campos (en) dans le livre The Obesity Myth. Ces professionnels de santé affirment que les régimes amaigrissants se révèlent être des échecs à 95 % sur le long terme[réf. nécessaire][7]. Certaines études ont montré en effet qu'après plusieurs types d'intervention, au bout de 5 ans 64 % des personnes avaient repris tout le poids perdu initialement et seulement 5 % des personnes avaient maintenu leur perte de poids[8]. Des régimes trop restrictifs ou déséquilibrés sont décriés car sans efficacité notable sur le poids et parce qu'ils ont été à l'origine de complications graves et de quelques décès médicalement documentés. Des études ont montré que des programmes de réduction pondérale ont pu entraîner une réduction pondérale très modeste au bout de 7 et 11 ans, pas d'amélioration de l'espérance de vie chez les obèses en bonne santé, une faible augmentation de l'espérance de vie chez des obèses présentant des comorbidités, mais uniquement chez les femmes. Les pertes de poids durables et importantes sont rares. Par ailleurs, la répétition de régimes hypocaloriques a été mise en cause dans la fluctuation pondérale associée à une élévation de la mortalité globale et coronarienne[9].

En France, certains médecins et nutritionnistes sont regroupés au sein de l'association G.R.O.S. (Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids)[10].

La délimitation entre l'idée d'acceptation des rondeurs et la revendication de l'obésité constitue un enjeu majeur : affirmer sans nuance qu'il « est bien d'être gros » n'est en effet pas forcément souhaitable, cela constituant un risque d'encouragement au surpoids ou une perte de vigilance par rapport aux maladies favorisées par l'obésité et mettant la vie des personnes en danger[3].

A contrario, les personnes qui militent pour l'acceptation des personnes en surpoids affirment que les bénéfices de la perte de poids ne sont pas scientifiquement prouvés et considèrent que, pour ce qui concerne cette question du poids, la science est mise au service d'une volonté de contrôler une déviance, de faire disparaître un phénomène qu'une partie de la société juge dérangeant[11],[12].

Notes et références

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  1. « Allegro Fortissimo | Présentation », sur allegrofortissimo.com (consulté le ).
  2. Extrait de la quatrième de couverture.
  3. a b et c Fabien Goubet, « Obèses en bonne santé, la fin du mythe », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « L'obésité plus meurtrière dans le monde que la malnutrition », sur sante.lefigaro.fr, (consulté le ).
  5. (en-US) « Poor Dietary Habits Killing More Than Smoking », sur Food Safety News, (consulté le ).
  6. (en) Sturm, Roland et Wells, Kenneth B., « The Health Risks of Obesity », sur rand.org, (consulté le ).
  7. « Les régimes amaigrissants sont des troubles du comportement alimentaire », sur gros.org, (consulté le ).
  8. Revue Prescrire avril 2017/Tome 27 no 282. « Obésité : maigrir sans médicament ».
  9. Revue Prescrire mars 2017/Tome 27 no 281. « Obésité : maigrir sans médicament ».
  10. « G.R.O.S. », sur gros.org (consulté le ).
  11. (en) « Disney, Fatphobia, & The "Pooh Sized" Debate », Jezebel.com, (consulté le ).
  12. (en) Abigail B. Hulme, Fat as Deviance: Fat Phobia and the Social Control of Women's Bodies, Books.google.com, (lire en ligne).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Anne Zamberlan, Coup de gueule contre la grossophobie, éditions Ramsay, 1994

Articles connexes

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Liens externes

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