Faustin Kayumba Nyamwasa

Faustin Kayumba Nyamwasa
Faustin Kayumba Nyamwasa

Origine Rwanda
Allégeance FPR
Grade Général
Années de service 1988 – 2004
Commandement Chef d’état-major des armées
Chef des services de renseignement[1]
Conflits Guerre civile rwandaise
Première guerre du Congo
Deuxième guerre du Congo

Faustin Kayumba Nyamwasa est un des fondateurs du Front patriotique rwandais (FPR). Chef d'état-major de l'armée rwandaise de 1994 à 2002, proche de Paul Kagamé, il est aujourd'hui en exil et considéré comme un opposant de ce dernier. Il est recherché et poursuivi par la cour pénale internationale, pour atteinte aux droits de l'homme et autres à la suite des crimes de guerre et massacres de masse que lui en personne ou un groupe qu'il dirigeait ont commis contre les Hutus réfugiés en République démocratique du Congo (RDC).

Biographie modifier

De la rébellion au pouvoir modifier

Né au Rwanda dans les années 1962, Faustin Kayumba Nyamwasa a grandi avec les réfugiés tutsis en Ouganda. Diplômé en droit à l'université Makerere, il rejoint l'Armée de résistance nationale de Museveni, guérilla qui chasse Milton Obote de la présidence ougandaise en janvier 1986[2]. Il a participé à la fondation du FPR dans ce pays en 1988. Directeur des renseignements militaires jusqu'en 1994 avec le grade de colonel, il devient général chef d'état-major des armées rwandaises lorsque la rébellion tutsi dirigée par Paul Kagamé s'empare du pouvoir après le génocide des Tutsi au Rwanda.

Chef de l'armée rwandaise modifier

Considéré comme un des piliers du régime, il supervise les guerres du Congo au cours desquelles l'armée rwandaise pourchasse les génocidaires hutus exilés et est soupçonné d'avoir commis massacres et exactions[3].

Il serait "impliqué dans l'assassinat du Président Habyarimana. Une des sources a affirmé au professeur Reyntjens que " le coup aurait été fait par des éléments de l'APR et un ou plusieurs Libyens encadrés par le Major Rose Kabuye (...) et par le colonel Kayumba (à l'époque chef du DMI) "[4]. À côté de ce couple, il faut ajouter le nom du capitaine Ruzahaza comme ayant fait partie de cette équipe de tueurs. Après la victoire du FPR, il a été nommé chef d'État-major Adjoint de la Gendarmerie Nationale. En 1996, il a été nommé Commandant du Secteur militaire Ruhengeri-Gisenyi.

Disgrâce, exil et opposition modifier

En 2002, il redevient directeur des renseignements puis se brouille avec Kagamé. En 2004, il est nommé ambassadeur en Inde. Le 28 février 2010, il abandonne son poste et s'exile en Afrique du Sud, désormais ouvertement opposé au pouvoir[1],[5]. Le 19 juin 2010, il est victime d'une tentative d'assassinat devant chez lui à Johannesbourg et blessé par balle[6]. Sa femme Rosette Nyamwasa accuse le gouvernement rwandais d'être responsable, le ministère des affaires étrangères sud-africain parle lui d'un « pays étranger », accusant implicitement le Rwanda[7]. Hospitalisé, il est victime d'une deuxième tentative de meurtre sur son lit mais ses cinq assassins sont arrêtés par la police sud-africaine[8]. Jean-Léonard Rugambage, rédacteur en chef adjoint du journal Umuvugizi, qui enquêtait sur cette tentative de meurtre a été lui-même assassiné le 24 juin 2010, abattu devant son domicile à Kigali[9],[10],[11].

Kayumba Nyamwasa (avec Patrick Karegeya) est accusé par le gouvernement rwandais d'avoir commandité des attentats à la grenade ayant causé deux morts et une vingtaine de blessés à Kigali du 20 février au 11 août 2010, jour de la réélection de Paul Kagame à la présidence de la république[12],[13],[14]. Fin 2010, il est poursuivi par la Haute cour militaire pour « atteinte à la sécurité de l’État »[15].

Il est également recherché par la justice espagnole pour son éventuelle implication dans des « actes de génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre » au Congo[réf. nécessaire].

Selon BBC Gahuza, le 22 septembre 2011, les services de renseignements sud-africains déjouent pour la troisième fois une tentative d'assassinat de toute la famille Kayumba [16].

En mars 2014, la maison de Kayumba Nyamwasa en Afrique du Sud est mise à sac par des intrus qui s'emparent de son ordinateur et de divers documents. Les autorités sud-africaines soupçonnent des agents des services de renseignement rwandais attachés à l'ambassade, et expulsent du pays trois diplomates rwandais[17].

Fin janvier 2019, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international du gouvernement rwandais, accusé « de créer avec les autres partis d'opposition une rébellion dans l'est du Congo entre Fizi et Uvira »[18].

Notes et références modifier

  1. a et b Laurent d'Ersu, « Faustin Kayumba Nyamwasa, le général du rwandais dissident, dérange », La Croix,‎ (lire en ligne)
  2. Emmanuel Neretse, Grandeur et décadence des Forces Armées Rwandaises, Éditions Sources du Nil, , 317 p.
  3. Tanguy Berthemet, « Le régime rwandais règle ses comptes », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  4. F. Reyntjes, Rwanda. Trois jours qui ont fait basculer l'histoire, Institut CEDAF, Bruxelles, Ed. L'Harmattan, Paris, , p.44
  5. Human Rights Watch, « Rwanda: Les voix critiques réduites au silence à l’approche des élections », sur www.hrw.org, (consulté le )
  6. « Le général rwandais Kayumba blessé », Radio Canada International,‎ (lire en ligne)
  7. « Attentat manqué contre Kayumba : Pretoria accuse « un pays étranger » », RFI,‎ (lire en ligne)
  8. « Du nouveau dans l'affaire de la tentative d'assassinat du général Nyamwasa en Afrique du Sud », RFI,‎ (lire en ligne)
  9. « Rwanda : assassinat de Jean-Léonard Rugambage », Ministère français des Affaires étrangères
  10. « Le journaliste Jean-Léonard Rugambage assassiné devant son domicile de Kigali », Reporters sans frontières, 25 juin 2010
  11. « Kagame en Espagne », Le Pays, 18 juillet 2010
  12. « Encore un attentat non revendiqué à Kigali », Jeune Afrique,‎
  13. AFP, « Trois attaques à la grenade ensanglantent Kigali », Jeune Afrique,‎
  14. « Kigali est la cible de nouveaux attentats à la grenade », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  15. « La justice rwandaise à la poursuite de quatre proches de Kagamé en exil », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  16. « Kayumba Nyamwasa yari agiye kwicwa ubugira gatatu - BBC News Gahuza », sur BBC News Gahuza, (consulté le ).
  17. (en) "South Africa expels Rwanda diplomats", BBC News, 7 mars 2014
  18. « Rwanda: mandat d'arrêt international à l'encontre du général Kayumba Nyamwasa - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier