Femmes au Vatican
Les femmes au Vatican représentent environ 5,5 % de la population. En 2013, il y environ 30 femmes citoyennes du Vatican, dont deux Sud-Américaines, deux Polonaises et trois Suissesses.
Citoyenneté
modifierAu Vatican, la citoyenneté est accordée aux employés du Saint-Siège le temps de leur mission. Cela représente un peu moins de six cents personnes. Ainsi, bien que l’État soit doté d’une constitution, la population n'est pas régulière et difficile à comptabiliser[1].
Les femmes peuvent obtenir la citoyenneté de la Cité du Vatican par mariage, en tant que baptisées catholiques[pas clair], et ce pour la durée de leur mission professionnelle au Vatican[2].
En 2013, il y environ 30 femmes citoyennes du Vatican, dont deux Sud-Américaines, deux Polonaises et trois Suissesses. La majorité des femmes viennent d’Italie[2]. Le travail qu'elles exercent peut être de nature variée. Des critiques sont parfois formulées quant au rôle subalterne qu'elles occupent[3]. Mais ce sont également des femmes qui relisent les discours des papes, dans les coulisses des décisions[4].
Droits et obligations
modifierVote et élections
modifierLa Cité du Vatican est le seul État au monde sans droit électoral ni droit de vote, y compris pour les femmes[5],[6]. En effet, aucune élection n'a lieu dans la Cité du Vatican et, par conséquent, ni les citoyens ni les résidents de sexe masculin ou féminin n’ont le droit de vote[7]. Les membres de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican, qui forme la législature de la Cité du Vatican, sont — comme pour toutes les commissions — nommés par le Pape.
Le pape, qui est chef de l’État, est élu par le Collège des cardinaux de l’Église catholique[8]. Le Collège fait partie du Saint-Siège, qui forme une entité souveraine distincte de la Cité du Vatican. Les cardinaux de l’Église catholique doivent être de sexe masculin, les cardinaux votants étant généralement toujours évêques, et seuls les hommes peuvent être élus pape[9].
En 2019, 22 % des 4 618 employés du Vatican sont des femmes, une augmentation depuis les 17,4 % de 2010[10].
Au cours de son pontificat, François procède à plusieurs nominations historiques à des fonctions occupées jusque là uniquement par des hommes, avec la volonté de féminiser les structures de l'État. Carmen Ros Nortes (en) est nommée sous-secrétaire de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique en 2018. En , il désigne trois femmes consultantes au secrétariat général du synode des évêques sur la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel[11]. En , il nomme l'avocate Francesca Di Giovanni sous-secrétaire de la Section pour les relations avec les États[12],[13]. En août de la même année, il choisit six femmes, dont l'ancienne ministre britannique Ruth Kelly, pour siéger au Conseil pour l'économie, une structure veillant à la bonne gestion des finances du Vatican[14]. En février 2021, Nathalie Becquart est nommée sous-secrétaire du synode des évêques, en mars Núria Calduch (en) devient secrétaire de la Commission biblique pontificale et, en août de la même année, sœur Alessandra Smerilli (en) est investie secrétaire du dicastère pour le service du développement humain intégral. Par ailleurs, en novembre 2021, Raffaella Petrini devient secrétaire du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican, l'organe exécutif de l'État[15].
Le , Raffaella Petrini, Yvonne Reungoat et María Lía Zervino sont les trois premières femmes nommées à la Congrégation pour les évêques[16],[17].
Divorce
modifierLa Cité du Vatican est l’un des deux États souverains qui n’autorisent pas le divorce, l'autre étant les Philippines[18]. Il est néanmoins possible de faire reconnaître la nullité d'un mariage, une procédure autrefois jugée longue et coûteuse, simplifiée en 2015 par le pape François[19],[20].
Avortement
modifierEn 2016, la Cité du Vatican est l'un des six pays du monde à interdire totalement l’avortement, même si la vie de la mère est en danger (les autres étant Malte, le Chili, la République dominicaine, le Salvador et le Nicaragua)[21],[22],[23],[24],[25],[26].
Vêtements
modifierLes femmes — et les hommes — qui visitent la basilique Saint-Pierre, la chapelle Sixtine ou les Musées du Vatican doivent porter des vêtements appropriés : les vêtements coupés bas ou sans manches, les shorts, les minijupes et les chapeaux (à l’intérieur, en ce qui concerne les hommes) ne sont pas autorisés. Les femmes peuvent ou non porter le traditionnel[pas clair] chapeau ou voile noir. Le code vestimentaire pour le public papal est un peu plus formel[27],[28]. Les femmes ne peuvent pas porter de vêtements qui ne couvrent pas les épaules et les genoux[2].
Donne in Vaticano
modifierEn , les autorités du Vatican reconnaissent l'association Donne in Vaticano (« Femmes au Vatican »), créée par Romilda Ferrauto en 2011[29]. C'est la première association exclusivement féminine de l’État. Les membres de l’association sont des journalistes, des théologiennes et des économistes[30],[31].
Presse
modifierL'Osservatore Romano — le quotidien de la Cité du Vatican — a un supplément, Femmes, Église, Monde, qui traite des problématiques concernant les femmes[32],[33].
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Women in Vatican City » (voir la liste des auteurs).
- Jean-Luc Pouthier 2017.
- (en) Alina Mrowińska, « Behind The Walls: What it's Like to Live Inside The Vatican, For a Woman », Gazeta Wyborcza/Worldcrunch, (lire en ligne).
- Isabelle de Gaulmyn 2017.
- Bénédicte Lutaud 2021.
- (en) Alli Maloney, « As Saudi Arabian women celebrate the vote, the (brief) history of global suffrage must be examined », The New York Times, (consulté le ).
- (en) Valentina Zarya, « There Is Now Only One Country Left in the World Where Women Can’t Vote », sur Fortune, (consulté le ).
- (en) Information is Beautiful, « Women Can Finally Vote Everywhere — Beautiful News », sur Beautiful News (consulté le ).
- « Comment le pape François choisit-il ses cardinaux ? », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
- « Le Pape s’oppose à la nomination de femmes cardinaux », sur Madame Figaro, MadameFigaro, (consulté le ).
- (en) « Number of women employees in the Vatican on the rise - Vatican News », sur www.vaticannews.va, (consulté le ).
- (en) Christopher White, « Pope Francis using synods to ‘build consensus’ in Church, participant says », sur cruxnow.com, (consulté le ).
- « Le pape François nomme pour la première fois une femme à un poste de très haut niveau au Vatican », sur BFMTV (consulté le ).
- « Vatican : que signifie la nomination de Francesca Di Giovanni ? », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Première au Vatican: le pape François nomme 6 femmes au Conseil pour l’Economie », sur rfi.fr, (consulté le ).
- « Le pape nomme la première femme à la tête du gouvernorat du Vatican », sur rfi.fr, (consulté le ).
- Youna Rivallain, « Yvonne Reungoat, une religieuse française nommée au Dicastère pour les évêques », La Vie, (ISSN 0151-2323, lire en ligne).
- (es) « Uma das surpresas de Francisco: María Lía Zervino no Dicastério para os Bispos », News.va, (lire en ligne).
- (en) https://www.abc.net.au/news/tasha-wibawa/10117628, « The Philippines is one of two countries where divorce is illegal, trapping women in marriages - ABC News », sur www.abc.net.au, (consulté le ).
- (en) https://www.nytimes.com/by/elisabetta-povoledo, « Pope Francis Announces Changes for Easier Marriage Annulments », sur The New York Times, (consulté le ).
- (en) Emma Green, « Thanks to Pope Francis, It's Now Easier to Get Your Marriage Officially Annulled in the Church », sur The Atlantic, TheAtlantic, (consulté le ).
- (en) Andree Gorman, « The 9 countries with the most draconian abortion laws in the world », sur Business Insider France, (consulté le ) : « Six countries — El Salvador, Malta, the Vatican, Chile, the Dominican Republic, and Nicaragua — still refuse abortions to women under any circumstances, even if it's to save her life. It means that under many circumstances, such as rape, incest, or if the fetus has a severe abnormality, women still must bring a pregnancy to term. »
- (it) « Aborto, non solo l'Alabama: in sei paesi su 10 nel mondo è illegale », sur www.ilmattino.it, (consulté le ).
- (it) Giusy Bottari, « Aborto negato: ecco i Paesi in Europa dove non è consentito », sur Pickline, Pickline.it, (consulté le ).
- (it) Elisa Murgese, « Aborto, dimmi dove vivi e ti dirò che scelte hai », sur Wired, (consulté le ).
- (it) Laura Melissari, « Come funziona il diritto all'aborto nei vari paesi del mondo », sur TPI, (consulté le ).
- « Première manifestation en Andorre pour réclamer la dépénalisation de l’avortement », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Vatican Museums - useful information for visitors », sur museivaticani.va.
- (en) « Vatican City Dress Code », Buzzle (version du sur Internet Archive).
- Article sur www.vaticannews.va : Romilda Ferrauto, décorée de l'Ordre national du Mérite
- (it) « E' nata la prima Associazione di donne in Vaticano », Radio Vaticana, (lire en ligne, consulté le ).
- « Donne in Vaticano, la 1ère association féminine au Vatican », Buzz Europa, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Pope Francis 'to appoint more women to key Vatican posts », The Telegraph, (lire en ligne).
- Gaétan Supertino, « « Donne, Chiesa, Mondo » décrypte « l’exode silencieux » des femmes dans l’Eglise », Le Monde, (consulté le ).
Bibliographie
modifier- Bénédicte Lutaud, Femmes de pape, Le Cerf, (ISBN 9782204139052, BNF 46727100).
- Jean-Luc Pouthier, « Saint-Siège et État de la Cité du Vatican : Histoire et présent », Pouvoirs, vol. 3, no 162, , p. 5 à 14 (lire en ligne).
- Isabelle de Gaulmyn, « Le gouvernement du Vatican : la réforme de la Curie », Pouvoirs, vol. 3, no 162, , p. 35 à 46 (lire en ligne).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Démographie du Vatican
- Droits LGBT au Vatican
- Privilège du blanc
- Femmes, Église, Monde
- Place des femmes dans l'Église catholique
- Abus sexuels sur les femmes dans l'Église catholique