Français : Sainte Marane et sainte Cyre

Tableau exposé par l'artiste à Paris au Salon de 1844 (numéro 1117 du livret) avec la description suivante :

«Ces deux vierges étaient deux soeurs nées vers le commencement du Ve siècle à Berée, en Syrie, d'une famille illustre dans le pays. Occupées de leur salut, elles mirent toute leur gloire à mépriser le siècle présent et à ne vivre que pour l'éternité. Pour s'en rendre la voie plus facile, elles quittèrent la maison paternelle, et allèrent s'enfermer dans un petit enclos de murailles hors les portes de la ville. Ce fut dans ce lieu que ces victimes innocentes de la pénitence commencèrent un sacrifice qui dura autant que leur vie ; elles firent bâtir, à côte de leur petit enclos, une cellule pour celles de leurs servantes qui voulurent les suivre et marcher sur leurs traces dans la carrière d'une mortification si rigoureuse. Il y avait à cette maison une fenêtre qui donnait sur l'enclos des deux soeurs, et c'était par-là qu'elles examinaient les actions de celles qui avaient voulu les imiter, et les animaient au service de Dieu. / Il n'est guère possible de pousser plus loin les rigueurs de la pénitence que le firent ces deux soeurs ; elles n'avaient ni cellules ni toit ; elles demeuraient tout le jour exposées aux injures de l'air ; elles recevaient seulement un peu de nourriture, c'est-à-dire du pain et de l'eau, par la petite fenêtre dont il est parlé. Voilà la manière dont elles vécurent, et dans laquelle elles ont passé quarante-deux ans. Une vie si admirable les a rendues l'ornement de leur sexe et l'exemple de celles qui se proposent d'arriver au comble de la perfection.» / (Vies des Saints, tome II.)