Le vitrail au plomb contient une figure de saint dans chacun des quatre panneaux en forme de lancette. Il s'agit, de gauche à droite, de Maurice, Sébastien, Catherine et Barbara, qui ont tous souffert le martyre. Dans chacune des lettres de tête apparaît une paire de figures juvéniles, qui doivent être comprises de manière allégorique comme l'innocence des martyrs. Dans les champs centraux, les saints se tiennent dans une gestuelle parfois mouvementée et suggèrent avec leurs attributs l'histoire de leur martyre. Au-dessus de Maurice, Sébastien et Catherine flottent des figures lumineuses d'anges et d'âmes de défunts. Des corbeaux d'un noir profond passent. Mehoffer suggère ainsi la lutte entre le bien et le mal. Avec la grande tour derrière Barbara, Mehoffer fait référence à sa patrie : elle représente la tour Schreiner de Cracovie. Les images de la ligne inférieure sont particulièrement excitantes. Elles représentent la mort des martyrs de manière incroyable. Les quatre saints, peints dans une nudité parfaite sur du verre blanc, sont mis en scène au moment de leur agonie : Saint Maurice, dont la gorge est tranchée par une épée et dont le sang rouge se répand sur la poitrine ; Saint Sébastien, transpercé par des flèches, ce qui provoque également un flot de sang sur sa poitrine rebondie ; Sainte Catherine, tombant de la roue la tête en bas, les seins nus, et Sainte Barbara, allongée sur le côté, les jambes repliées sur le sol. Chacune des saintes figures est accompagnée d'une figure féminine qui, pour les protagonistes masculins, se blottit de manière particulièrement étroite et affectueuse contre le martyr, se penche sur lui ou, dans le cas de Maurice, entoure son torse des deux mains. L'érotisme sous-jacent de ces images est évident, ce qui a donné lieu à de vives discussions en public.

La fenêtre est entièrement consacrée au style Art nouveau. Celui-ci puise son inspiration dans les formes du monde végétal et animal. Les figures sont souvent stylisées afin d'utiliser un langage formel composé de lignes ondulées. Le monde des fleurs est dominant. De couleur dorée, il s'étend entre la partie centrale et la partie inférieure de la fenêtre. S'y ajoutent des fleurs fantaisistes et colorées qui ressemblent à des papillons ou dont les pétales ressemblent à des lèvres. Outre les formes des fleurs, les couleurs sont également symboliques. Le tapis de fleurs sur lequel reposent les corps des martyrs symbolise les graines bénies du christianisme. Le rouge et le violet expriment la mort et le deuil. Dans cette œuvre, Mehoffer a exploité toute la palette en opposant les couleurs les plus vives aux tons les plus doux. Malgré ces tensions, l'unité de l'ensemble est préservée.