Peint par Jean Fouquet, vers 1460-1465. Bois (noyer)
Nouans-les-Fontaines (Indre-et-Loire), église paroissiale BnF / Patrick Lorette
Cet extraodinaire tableau est le seul rescapé d'un genre que Fouquet dut pratiquer maintes fois, celui des grands retables d'église : on y voit ici un donateur en prière, un ecclésiastique dont nous ignorons l'identité. Ce dernier est introduit dans la scène de la Passion par un saint, que l'on peut identifier comme saint Jacques grâce à son bourdon de pèlerin et son costume rustique. Après avoir été détaché de la Croix, le Christ est posé par Joseph d'Arimathie et Nicomède sur les genoux de la Vierge. Au premier plan gisent les instruments de la Passion.
Il s'agit à la fois d'une "Pietà", et d'une "Descente de Croix" car la Vierge adossée à la poutre dressée, ne tient pas, seule et contrairement à la tradition, le Christ qui se trouve en partie dans les bras de Joseph d'Arimathie, en partie sur ses genoux, entouré de nombreux personnages.
Une des choses les plus curieuses dans ce tableau est l'absence totale de violence qui en émane. La plaie au flanc du Christ est pratiquement "cautérisée", pas une goutte de sang n'en perle, pas plus qu'il n'en coule de sa dextre alanguie. Par ailleurs, La Vierge est, comme chez Michel-Ange d'une étonnante jeunesse. Pas de signe de souffrance exagérée. Des yeux rougis de larmes, pas plus. Nous sommes donc à des années lumières et à l'opposé de l'hyperréalisme théâtralisé du baroque qui suivra la contre-réforme. Les personnages échappent aussi à toute caricature "sémitique" déjà en vogue à l'époque et présentent, non des têtes de "juifs" selon les "critères" racistes, mais de bonnes trognes tourangelles. Tout dans cette scène qui devrait être éprouvante est, contrairement à la logique théologique, d'une douceur extrême... Comprenne qui peut. Les mains de la vierge, situées au premier tiers du tableau (au deuxième tiers, celles du donateur), expriment, dans leur tétanisation, toute la douleur contenue malgré le fait qu'elles sont "mal peintes"!... La tentative de Fouquet ou de son compagnon dans son projet "expressionniste" serait vouée à l'échec, à moins que, le retable étant fait pour être vu de loin, il ait, à dessein, accentué et forcé le trait de ces mains pour le rendre plus efficace. Les autres mains, en revanche, exonérées de toute utilité dramatique, abandonnées, sont, elles, tout à fait " présentables". Il est à noter que ces personnages sont, malgré la rigueur du sujet, d'une sensualité quasi "botticellienne"...
Nous noterons (pour les amateurs d'ésotérisme de base...) que le tableau est construit, ce qui n'est pas vraiment étonnant et visible même à première vue, selon un rapport proche du nombre d'or ( largeur/sur hauteur = environ 1,6 ). Nous pourrons aussi prendre en compte juste pour l'anecdote le fait que comme dans les représentations habituelles de " La Cène" le nombre de personnages apparents de ce tableau est aussi de treize... Nous arrêterons là ces considérations car si l'on pousse un peu l'"analyse", on s'aperçoit( sans forcer ) en traçant les lignes de construction du tableau,ce qui est toujours amusant voire utile à faire, que les trois personnages principaux, s'inscrivent dans la configuration d'un diamant en "taille brillant"... comprenne encore qui peut.
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Pietà de Nouans Peint par Jean Fouquet, vers 1460-1465. Bois (noyer) Nouans-les-Fontaines (Indre-et-Loire), église paroissiale BnF / Patrick Lorette Cet extraodinaire tableau est le seul rescapé d'un genre que Fouquet dut pratiquer maintes fois, cel