Filets biologiques

prothèses utilisées en chirurgie de la paroi abdominale.

Les filets biologiques sont des prothèses d'origine biologique utilisées en chirurgie de la paroi abdominale et en reconstruction mammaire. Ils ont connu une popularité pour la chirurgie des hernies complexes de la paroi abdominale entre 2010 et 2015, mais ils sont de moins en moins utilisés et nombre d'entre eux ont été retirés du marché en France dans les 5 dernières années. Ils sont d'origine porcine (derme porcin auquel on retire les produits immunogènes dont les cellules de l'animal pour garder essentiellement le collagène)[1].

A l'origine ils étaient présentés comme des renforts ne souffrant pas des problèmes associés aux filets permanents synthétiques, incluant surtout le risque d'infection, puis l'inflammation chronique, réaction à corps étranger, raideur et fibrose, et infection du filet[2],[3],[4]. Maintenant il a été montré que les données initiales obtenues chez des animaux d'expérimentation ne se confirment pas chez l'humain[5] et que les récidives sont extrêmement fréquentes quand la prothèse se résorbe[1]. Comparés dans différentes études aux filets synthétiques qu'ils étaient censés remplacer, ils n'offrent aucun avantage et sont beaucoup plus onéreux[6]. Ainsi, il n'y a pratiquement plus d'indication pour utiliser ces prothèses d'origine animale actuellement[7].

Dans la niche qu'occupaient les prothèses biologiques (hernies avec risque important d'infection) se présentent actuellement les prothèses lentement résorbables (dites parfois "bio-synthétiques"). Elles font l'objet de nombreuses publications mais pour l'instant aucune d'entre elles n'a été comparée dans un essai clinique aux prothèses synthétiques qui restent la référence.

Références

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  1. a et b (en) Alexandre Doussot, Fawaz Abo‐Alhassan, Sofiane Derbal et Isabelle Fournel, « Indications and Outcomes of a Cross‐Linked Porcine Dermal Collagen Mesh (Permacol) for Complex Abdominal Wall Reconstruction: A Multicenter Audit », World Journal of Surgery, vol. 43, no 3,‎ , p. 791–797 (ISSN 0364-2313 et 1432-2323, DOI 10.1007/s00268-018-4853-x, lire en ligne, consulté le )
  2. Volker Schumpelick, Robert J. Fitzgibbons, Joachim Conze-Hernia Repair Sequelae Springer 2010
  3. Parviz K. Amid, MD Radiologic Images of Meshoma: A New Phenomenon Causing Chronic Pain After Prosthetic Repair of Abdominal Wall Hernias Arch Surg. 2004;139:1297-1298
  4. Klosterhalfen B, Klinge U, Hermanns B, Schumpelick V. Pathology of traditional surgical nets for hernia repair after long-term implantation in humans Chirurg. 2000 Jan;71(1):43-51.
  5. (en) Gayan S. De Silva, David M. Krpata, Yue Gao et Cory N. Criss, « Lack of identifiable biologic behavior in a series of porcine mesh explants », Surgery, vol. 156, no 1,‎ , p. 183–189 (DOI 10.1016/j.surg.2014.03.011, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Michael J. Rosen, David M. Krpata, Clayton C. Petro et Alfredo Carbonell, « Biologic vs Synthetic Mesh for Single-stage Repair of Contaminated Ventral Hernias: A Randomized Clinical Trial », JAMA Surgery, vol. 157, no 4,‎ , p. 293 (ISSN 2168-6254, PMID 35044431, PMCID PMC8771431, DOI 10.1001/jamasurg.2021.6902, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) P. Ortega-Deballon, « Time is up for biological parietal prostheses », Journal of Visceral Surgery, vol. 159, no 4,‎ , p. 265–266 (DOI 10.1016/j.jviscsurg.2022.06.003, lire en ligne, consulté le )