Les Fingos (ou Fingoes ou Mfengu) sont une population bantoue vivant en Afrique du Sud, principalement dans les anciens bantoustans du Transkei et du Ciskei, c'est-à-dire dans la province du Cap-Oriental. Quelques-uns vivent aussi au Zimbabwe.

Fingos
Description de cette image, également commentée ci-après
Départ des Fingos (1840)

Populations importantes par région
Population totale 1 000 000 (1996)[1]
Autres
Langues xhosa
Religions christianisme

Histoire

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Les Fingos sont originaires de la province du Natal. Pendant les années 1820, lors des conquêtes menées par le chef zoulou Chaka – le Mfecane – , ils sont, comme d'autres petits groupes, refoulés vers le sud et contraints de s'installer parmi les Xhosas qui les dominent.

Lorsque de nouvelles guerres éclatent dans les années 1830, les Fingos prennent le parti des Européens contre les Xhosas, en 1835, 1846 et à nouveau en 1851-53. Le gouvernement britannique leur octroie alors des terres Xhosa au Transkei et au Ciskei, d'une part à titre de reconnaissance pour leur soutien, mais aussi pour prévenir d'éventuelles incursions Xhosa dans la colonie du Cap[2].

Sociologie

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La plupart des Fingos sont agriculteurs ou éleveurs. Néanmoins, du fait de leur déracinement, ils ont été un peu coupés de leurs traditions et beaucoup se sont montrés plutôt réceptifs au christianisme et à l'occidentalisation. C'est pourquoi un nombre significatif de Fingos ont fait des études et sont aujourd'hui hommes d'affaires, fonctionnaires, juristes ou enseignants dans les grandes villes[3].

En Afrique du Sud, leur réussite sociale a alimenté le débat qui a conduit à l'instauration de l'apartheid[1]. Quelques Mfengu influents sont également installés au Zimbabwe, où Cecil Rhodes avait conduit leurs ancêtres à la fin du XIXe siècle.

Canne anthropomorphe (Musée du quai Branly)

Les Fingos parlent une langue bantoue, le xhosa.

Notes et références

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  1. a et b J. S. Olson, « Mfengu », op. cit., p. 394
  2. J. S. Olson, « Mfengu », op. cit., p. 394 ; M. Z. Yakan, « Mfengu », op. cit., p. 531
  3. M. Z. Yakan, « Mfengu », op. cit., p. 531

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) George French Angas, The Kafirs illustrated in a series of drawings taken among the Amazulu, Amaponda and Amakosa tribes; also, portraits of the Hottentot, Malay, Fingo and other races ... together with sketches of landscape scenery, etc, J. Hogarth, Londres, 1849, 50 p.
  • (en) James Stuart Olson, « Mfengu », in The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, p. 394 (ISBN 9780313279188) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Marianne Roux, Grahamstown, Fingo village, South African Institute of Race Relations, Johannesbourg, 1970, 31 p.
  • (en) Timothy Joseph Stapleton, « Oral evidence in a pseudo-ethnicity : the Fingo debate », in History in Africa (Atlanta), no 22, 1995, p. 359-368
  • (en) Alan C. Webster, « Unmasking the Fingo : the war of 1835 revisited », in Carolyn Hamilton (dir.), Mfecane aftermath : reconstructive debates in Southern African history, Witwatersrand University Press, Johannesbourg ; University of Natal Press, Pietermaritzburg, 1995, p. 241-276
  • (en) Samuel Young, A missionary narrative of the triumphs of grace; as seen in the conversion of Kafirs, Hottentots, Fingoes, and other natives of South Africa, John Mason, Londres, 1842, 160 p.
  • (en) T. Stapleton, « The expansion of a pseudo-ethnicity in the eastern Cape : Reconsidering the Fingo exodus of 1865 », in The International Journal of African historical studies, 1996, vol. 29, no 2, p. 233-250
  • (en) Mohamad Z. Yakan, « Mfengu », in Almanac of African Peoples & Nations, Transaction Publishers, New Brunswick, N.J., 1999, p. 530-531 (ISBN 9781560004332) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Élisée Reclus, Nouvelle géographie universelle : la terre et les hommes, Hachette et Cie, 1888, p. 556-559

Articles connexes

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