Firmament
Le firmament est une strate du ciel. Cette représentation, conceptualisée durant l'Antiquité, envisage la voûte céleste comme une demi-sphère, visible en tout point du globe et divisée en strates.
Firmament | ||
gravure de Johannes Hevelius dans l'ouvrage Prodromus Astronomia, volume III: Firmamentum Sobiescianum, sive Uranographia, table 56: Southern Hemisphere, 1690. | ||
Définition | Concept utilisé durant l'Antiquité pour désigner une strate de la sphère céleste | |
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Date d'apparition | Antiquité | |
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Étymologie
modifierFirmament vient du latin ecclésiastique : firmamentum qui signifie « soutien ; chose solide ». Il s'agit d'exprimer la solidité de la voûte céleste[1].
Le mot est utilisé, dans la Vulgate, pour traduire un mot de l'hébreu ancien : רקיע. Dans la Septante, cela a été traduit par un autre mot en grec ancien : στερέωμα / stereōma. Initialement le mot renvoie à l'idée de quelque chose d'étendu et de mince telle une lame ou une plaque de métal battu[2].
Le mot firmament védique « varunas », vient du mot sanskrit « var » qui signifie « couvrir ». C'est, par traductions successives du grec puis du latin, ce qui a donné le mot « ciel ». L'idée du firmament, c'est donc de qualifier ce qui recouvre la terre[2].
Présentation
modifierAntiquité
modifierC'est un concept de l'astronomie utilisé à partir de l'Antiquité. Les Égyptiens et les Chaldéens envisageaient le firmament comme étant une coupole placée au-dessus de la terre. Pour les Égyptiens il pouvait s'agir d'un plafond, plat. Tandis que les Chaldéens l'envisageaient comme une coupole de métal forgée par le dieu Mardouk[2].
Chez les Grecs et les Romains, on se représentait le firmament comme une voûte de cristal[2].
Durant l'Antiquité, dans le système géocentrique de Ptolémée, le firmament est la huitième sphère de l'espace céleste. Au-delà du firmament, se trouverait l'empyrée.
Le mot se retrouve dans les anciennes cosmologies, mais aussi dans la cosmologie biblique pour désigner l'espace céleste, où sont placées les étoiles fixes[3].
Bible
modifierDans le premier livre de la Bible, la Genèse, c'est un concept qui sert à qualifier la voute céleste, l'espace où les astres sont fixés, et d'où, par des écluses construites par Dieu, les eaux supérieures tombent et rejoignent les eaux inférieures sur lesquelles repose la Terre[1]. Le firmament est alors considéré comme un grand réservoir dont les écluses peuvent s'ouvrir pour inonder la terre. Ici, ce n'est pas une description scientifique, il ne s'agit pas d'expliquer les phénomènes naturels. C'est une description imagée, pour être comprise du plus grand nombre. Dans d'autres passages de la Genèse, la voûte céleste est comparée à une étoffe, à une tenture, un rideau[2].
Le firmament, dans la conception biblique, est là où se trouvent les étoiles, mais il se situe au-dessus des oiseaux : il est donc situé au dessus de l'atmosphère[2].
Autres significations
modifierLe mot désigne également la voûte des cieux, l'idée d'une ascension sociale, voire un espace cosmique spirituel[3]. C'est aussi un nom de personne béni par Dieu.
Iconographie
modifierLe concept de firmament a inspiré des représentations graphiques, de l'ordre scientifique et religieux.
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Le firmament au-dessus de Saturne dans le système de Ptolémée (1539).
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création de l'eau et du firmament, Bestiaire d'Aberdeen (XIIe siècle)
Notes et références
modifier- Olivier de La Brosse, Antonin-Marie Henry et Philippe Rouillard 1989, p. 302 (« firmament »).
- H. Lesètre et F. Vigouroux 1899.
- « Firmament, subst. masc. », sur Centre national de ressources textuelles et lexicales
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Olivier de La Brosse (dir.), Antonin-Marie Henry (dir.) et Philippe Rouillard (dir.), Dictionnaire des mots de la foi chrétienne, Paris, les Éd. du Cerf, (1re éd. 1968) (BNF 36637573)
- H. Lesètre et F. Vigouroux (dir.), Dictionnaire de la Bible, t. 2 : O-F, Letouzey et Ané, (BNF 39191830), « firmament », p. 2279-2282
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) James F. Driscoll, « Firmament », Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, vol. 6, 1909, en ligne sur www.newadvent.org