Flore et Zéphire
Flore et Zéphire est un ballet en un acte, chorégraphié par Charles-Louis Didelot sur une musique du compositeur italien Cesare Bossi (en). Sa création a lieu à Londres au King's Theatre, Haymarket, le jeudi 7 juillet 1796[1]. Le ballet raconte l'histoire de Zéphyr, divinité incarnant le vent d'ouest inconstant, et de son épouse Flore, nymphe des fleurs et du printemps. Composé en 1795 pour être joué à Lyon, il est révisé en 1796 avant sa première à Londres[2]. Dans Flore et Zéphire, des « machines volantes » sont employées : les danseurs sont accrochés par des fils presque invisibles pour donner l'impression qu'ils volent. Ce ballet est célèbre pour être le premier à montrer de la danse sur les pointes[1].
Argument
modifierLa scène est sur le mont Olympe, en Grèce. Borée, le vent du nord, complote pour enlever Flore (épouse du vent d'Ouest nommé Zéphire). Par ruse, Borée sépare le couple et tue Zéphire d'une flèche. Il enlève ensuite Flore et l'emmène dans sa grotte, où elle s'évanouit de peur. Les neuf muses, en deuil, amènent le corps de Zéphire sur le mont Olympe. Après la cérémonie funèbre, Zéphire revient à la vie. Alors, les muses attachent Flore au poignet de Zéphire afin qu'ils ne soient plus séparés et Borée est puni.
Contexte
modifierEn 1795, Didelot crée le ballet La Métamorphose pour Lyon, et, en 1796, il révise son œuvre sous le titre Flore et Zéphire. Ce ballet est créé à Londres au King's Theatre en 1796. Ce spectacle représente le début d'une ère brève mais marquante d'un point de vue du ballet, appelée pré-romantique[2].
Le pré-romantisme dans le ballet appartient notamment au genre anacréontique. Ce dernier se focalise sur un traitement léger des sujets classiques, là où le classicisme se montre plus sobre. Ce style se popularise à la fin du dix-huitième siècle, alors qu'une mode du classicisme grec et romain se développe à la cour de Louis XVI[2]. Le ballet préromantique préfigure le mouvement romantique en Europe.
Représentations
modifierLes rôles de Zéphire, Flore et Cupidon sont respectivement tenus par Didelot, son épouse Rose et Hilligsberg. Lors de la première à Londres, la machinerie scénique de l'ingénieur Liparotti utilise des fils à contrepoids pour équilibrer, soutenir et faire voler les danseurs solistes[1],[3]. Ainsi, les ballerines, après s'être mises sur les pointes, s'élèvent au moyen de ces fils pendant plusieurs minutes. Les ballerines demandent des augmentations salariales pour rémunérer leur danse dans les airs[4].
Le principal apport à l'art du ballet par ce spectacle est la danse sur les pointes. On pense alors que les danseuses sont aidées par les machines, qui les soutiennent alors qu'elles sont dans cette position. Maria Danilova, Geneviève Gosselin et Fanny Bias, interprètes de Flore, sont réputées pour leur danse sur les pointes[5].
Accueil ultérieur
modifierFlore et Zéphire constitue l’œuvre la plus durable de Didelot et est reprise dans une variété de versions pendant cinquante ans[1]. En 1799, le succès de ce ballet conduit la Cour russe à inviter Didelot à devenir directeur de plusieurs théâtres officiels du Tsar. Didelot accepte la proposition.
En 1808, il rebaptise le ballet Zéphire et Flore pour une production de Saint-Pétersbourg mettant en vedette Louis Duport, célèbre danseur français[2]. En 1830, Marie Taglioni fait ses débuts à Londres dans le rôle de Flore[3] et, en 1834, Jules Perrot et Marie Taglioni dansent ces rôles[1],[note 1],[6].
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Zéphyr couronnant Flore, Louis de Boullogne
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Flore et Zéphyr Jacopo Amigoni, 1700
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Zéphyr couronnant Flore, Jean-Frédéric Schall
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Zéphyr et Flore, Jan Bogumił Plersch (pl), 1778
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William-Adolphe Bouguereau, Flore et Zéphyr, 1875
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Flore et Zéphire » (voir la liste des auteurs).
Notes
modifier- Taglioni est la ballerine la plus associée par le public avec la technique des pointes. C'est aussi le cas dans La Sylphide, ballet de son père Filippo Taglioni créé pour elle.
Références
modifier- Kirstein 1984, p. 130–131
- Greskovic 2005, p. 28–30
- Craine 2002, p. 324
- Garfunkel 2002, p. 24–25
- Lee 2002, p. 189
- Greskovic 2005, p. 30
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Lincoln Kirstein, Four Centuries of Ballet : Fifty Masterworks, New York, Dover Publications, , 290 p. (ISBN 9780486246314).
- (en) Debra Craine et Judith Mackrell, The Oxford Dictionary of Dance, Oxford University Press, , 527 p. (ISBN 9780198604006).
- (en) Trudy Garfunkel, On Wings of Joy : The Story of Ballet from the 16th Century to Today, , 167 p. (ISBN 9780759228627).
- (en) Carol Lee, Ballet in Western Culture : A History of Its Origins and Evolution, New York and London, Routledge, , 368 p. (ISBN 9780415942577).
- (en) Robert Greskovic, Ballet 101 : A Complete Guide to Learning and Loving the Ballet, Limelight Editions, , 634 p. (ISBN 9780879103255).
Article connexe
modifierLiens externes
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