Flottille 32F

unité d'hélicoptère de la Marine nationale française

Flottille 32F
Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Type sauvetage en mer
Fait partie de Force maritime de l'aéronautique navale
Garnison BAN Lanvéoc-Poulmic
Équipement 2024 : 6 H160

La flottille 32F est une flottille de l'aviation navale française créée le , mise en sommeil le et réactivé le . Spécialisée dans le sauvetage en mer et la lutte anti-sous-marine, elle fut également déployée en opérations extérieures en tant qu'unité de transport.

Historique modifier

Matelots posant devant un hélicoptère Sikorsky S-58 lors de l'inauguration de la flottille à Lartigue, en mars 1958.
Des matelots devant un Sikorsky S-58 lors de l'inauguration de la flottille à la BAN Lartigue (mars 1958)

Guerre d'Algérie modifier

En , un premier détachement fut envoyé en Algérie française, composé de cinq matelots BE[1] Aéronautique dont Pierre Erhet, Alphonse Martinez, et les matelots Leruyet et Legris qui effectuèrent leur formation sur Sikorsky S-58 à la base aérienne 141 Oran la Sénia pour préparer la venue de l'équipage basé à la BAN Fréjus Saint-Raphaël.

Dès que les 8 Sikorsky S-58, transportés à Oran sur le porte-avions Bois-Belleau, furent livrés toute la flottille, sous le commandement du Commandant Michel, des officiers Salmon et Ghesquière, rejoignit la BAN Lartigue en février 1958.

Lutte anti-sous-marine et SAR modifier

Après la fin de la guerre d'Algérie, la flottille quitte la base de Lartigue pour la BAN de Saint-Mandrier. La surveillance de l'Atlantique est dès-lors la nouvelle priorité, et la 32F rejoint Lanvéoc-Poulmic deux ans plus tard en 1964[2].

Destinée à la lutte anti-sous-marine au large de la Bretagne pour assurer la protection du goulet de Brest[3], la flottille se consacre également au sauvetage en mer à partir de la fin des années 1970. C'est un hélicoptère de la 32F qui évacue l'équipage de l'Amoco Cadiz lors du naufrage du pétrolier en 1978 au large du Finistère[2],[3]. Le , c'est à nouveau un Super-Frelon de la 32F qui évacue les marins de l'Erika, alors que le pétrolier est en train de se briser au large de la Bretagne.

La flottille embarque également sur les porte-avions Clemenceau et Foch, ainsi que sur le bâtiment-école Jeanne d'Arc pour participer à la mission éponyme[3].

Opérations extérieures modifier

Appontage d'un hélicoptère Super-Frelon sur le porte-hélicoptères Ouragan en 2003.
Appontage d'un Super-Frelon de la 32F sur le TCD Ouragan en 2003.

Devenue unité de transport opérationnelle, la 32F est déployée pour la première fois à l'étranger en 1982 avec la force multinationale de sécurité à Beyrouth. La flottille retourne au Liban en 2006 pour évacuer les ressortissants français lors du conflit israélo-libanais de 2006. C'est notamment un hélicoptère de l'unité qui transporte le Premier ministre français de l'époque Dominique de Villepin jusqu'à Beyrouth, alors que la capitale libanaise est soumise à des bombardements israéliens[2].

En parallèle des opérations extérieures, la flottille conserve ses missions de sauvetage en mer, et se voit renforcée de quatre Dauphin 365N, basés respectivement à Hyéres, La Rochelle, Le Touquet et Cherbourg depuis . Au , le regroupement des appareils de même type au sein des mêmes flottilles voit les Dauphin réintégrer la flottille 35F, tandis que les Super-Frelon de la 35F rejoignent la 32F. Un Super-Frelon reste en détachement sur la BAN Hyères afin d'assurer les missions de sauvetage en mer en Méditerranéenne[4].

En , la 32F fait partie du premier détachement d'hélicoptère français déployé en Afghanistan. En , les appareils de la 32F participent aux opérations de soutien et d'évacuation des forces françaises après l'embuscade d'Uzbin[5].

SAR et dissolution modifier

La flottille fait face à un défi avec le vieillissement des Super-Frelon, dont le remplacement se fait attendre en raison du retard du NH90[6]. En 2008, sur les sept appareils de l'unité, seuls trois sont opérationnels, les autres nécessitant des opérations de maintenance lourdes malgré des pièces de rechange rares[7]. Pour pallier le manque de disponibilité des Super-Frelons, la Marine prévoit la location d'hélicoptères pour permettre à la 32F d'assurer ses missions. Ainsi, la flottille a un temps reçu le renfort d'un Caracal de l'Armée de l'air[8],[9],[6],[10].

Le , elle reçoit le premier des deux EC225 de sécurité maritime prévus pour remplacer les Super Frelon, basés à Lanvéoc-Poulmic[11]. Le second est arrivé le 23 juillet[12], et permet à la flottille de mettre en œuvre un appareil depuis Lanvéoc et un deuxième depuis le détachement de Cherbourg. La flottille retrouve pleinement son rôle de sauvetage en mer, de lutte anti-sous-marine, et également de contre-terrorisme maritime[2]. Pour cela, la flottille maintient une alerte qui doit permettre à son appareil SAR d'intervenir en une heure de jour et en deux heures la nuit[13].

Au , avec plus de 150 000 heures de vol, elle a réalisé 3 213 missions de sauvetage permettant de secourir 2 202 personnes[14].

Elle est dissoute le , sa mission est reprise par la flottille 33F[14].

Réactivation modifier

La flottille 32F est réactivée le à Lanvéoc-Poulmic, équipée alors de trois H160 de location, faisant partie de la « flotte intérimaire ». Il est prévu que ce nombre augmente pour atteindre six machines[15]. Elle récupère ainsi, à partir de , les missions SAR confiées à la flottille 33F lors de la dissolution de la 32F en 2016, la Marine considérant que les missions de sauvetage en mer ne nécessitent pas les équipements de détection et de guerre électronique du Caïman Marine[16]. Ces missions sont assurées depuis les détachements de Lanvéoc-Poulmic, Cherbourg et Hyères. Le sixième H160FI est annoncé livré le 29 février 2024[17].

Il est prévu à cette date qu'elle soit équipée de H160M Guépard à partir de 2029[18].

Chronologie modifier

Commandants modifier

Liste des commandants de la 32F[4]
Commandant Date de prise de poste
LV Michel Pierre
LV Georges Quinio
LV Daniel Debaecker
LV Jean Pierrès
LV Pierre Brachet
LV Jean Gourmelon
CC Alain Crenn
CC Emile Sassolas
CC François Lavaine
CC Alain Rouland
CC Noël Girard
CC Pierre Brun de Saint-Hippolyte
CC Jacques Aragon
CC Hervé Palud
CC Vincent de Rocca-Serra
CC Daniel Denis
CC Jacques Febvre
CC Gérard Floc'h
CC Didier Gombert
CC Christian Bon
CC Benoit Meyruey
CC Hervé Millequant
CC Arnaud Kurzenne
CC Ludovic Guilhem-Ducléon
CC Marc Gander
CC Olivier Hastings
CF Stanislas-Xavier Azzis
CC François Chaput
CC Sébastien Bayet 29 juin 2023

Insigne et devise modifier

Rotor anti-couple d'un hélicoptère Super-Frelon de la 32F, représentant le drapeau de la Bretagne.
Rotor anti-couple d'un Super-Frelon de la 32F, décoré aux couleurs du drapeau de la Bretagne.

La flottille 32F a une devise en langue bretonne : « Evit ma vevo ar re all » (« Pour que les autres vivent »)[19],[20].

L'insigne de la flottille représente un aigle se tenant sur la cime d'une montagne, ailes déployées.


Notes et références modifier

  1. Brevet d'Equipage
  2. a b c et d Philippe Attard, « Le Super-Frelon n'est plus, la flottille 32F somnole », Ouest-France, vol. Finistère Centre, no 21880,‎ , p. 18 (ISSN 0999-2138, lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c [vidéo] Marine Nationale, Historique de la flottille 32F sur YouTube, (consulté le )
  4. a et b « Flottille 32F », sur netmarine.net (consulté le ).
  5. Olivier Mélennec, « Le marin du ciel est en quête de perfection », Ouest-France, vol. Brest, no 20196,‎ , p. 9 (ISSN 0999-2138, lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b Stéphane Jézéquel, « Super-Frelon. Le Caracal à la rescousse », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  7. Philippe Attard, « Le successeur du Super-Frelon se fait attendre », Ouest-France, vol. Brest, no 19389,‎ 14-15 juin 2008, p. 6 (ISSN 0999-2138).
  8. Olivier Mélennec, « Enfin de la relève pour les Super-Frelon », Ouest-France, vol. Bretagne, no 19851,‎ , p. 6 (ISSN 0999-2138).
  9. « Un hélicoptère EC-725 de l'Armée de l'air (escadron Pyrénées de Cazaux) a rallié aujourd’hui la BAN de Lanvéoc-Poulmic pour travailler avec la flottille 32F », sur defense.gouv.fr, Ministère de la Défense français, (consulté le )
  10. Jean-Dominique Merchet, « Un Caracal à Lanvéoc-Poulmic », sur secretdefense.blogs.liberation.fr, Libération, (consulté le )
  11. « La DGA livre le premier hélicoptère EC 225 de sécurité maritime », sur Direction générale de l'armement, (consulté le ).
  12. « La DGA livre le second hélicoptère EC 225 de sécurité maritime », sur Direction générale de l'armement, (consulté le ).
  13. « Cherbourg : 54 opérations de secours en mer en 2013 à l'actif de la flottille 32F », sur Le Marin, (consulté le ).
  14. a et b Philippe Chapleau, « Lundi 27 mai, après 58 ans de service, mise en sommeil de la flottille 32F », sur Ouest-France, (consulté le ).
  15. Marine nationale, « Réception du premier hélicoptère H160 de la flotte intérimaire », sur defense.gouv.fr, (consulté le )
  16. Jean-Marc Tanguy, « La flottille 32F de sauvetage en mer reprend du service », Le Marin,‎ , p. 6 (ISSN 1149-9877).
  17. « Le sixième et dernier hélicoptère H160FI a été livré à la Marine nationale », sur Zone Militaire, (consulté le ).
  18. « À Lanvéoc, la flottille 32F revit après une mise en sommeil de sept ans », sur Ouest-France,
  19. Jean-Laurent Bras, « Les Bretons sur tous les... fronts », ouest-france.fr, (consulté le )
  20. « Flottille 32F, symbolique », Marine nationale (consulté le )

Voir aussi modifier

Liens internes modifier

Liens externes modifier

  • « Flottille 32F », sur www.netmarine.net (consulté le )