Forges de Trignac

histoire industrielle de la Loire-Atlantique
Forges de Trignac
Forges de Trignac, les restes d'une cokerie
Installations
Type d'usine
forge industrielle
Fonctionnement
Date d'ouverture
1879
Date de fermeture
1943
Destination actuelle
ruines
Production
Produits
tôles de fonte et d'acier
Localisation
Situation
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Géolocalisation sur la carte : Saint-Nazaire
(Voir situation sur carte : Saint-Nazaire)

Les forges de Trignac sont les vestiges d'un ancien établissement industriel métallurgique implanté sur la commune de Trignac, dans le département français de la Loire-Atlantique.

Présentation modifier

Les forges de Trignac sont exploitées de 1879 à 1943. Durant ces années, elles s'imposent comme un des principaux établissements du bassin industriel de Saint-Nazaire aux côtés des chantiers navals. Leur histoire est marquée par une série de faillites suivies de reprises et d'importantes luttes sociales.

Historique modifier

Les forges sont fondées dans une boucle du Brivet[n 1] en 1879 à Trignac, qui n'est alors qu'un hameau marécageux de la commune de Montoir-de-Bretagne. Un quai du port de Saint-Nazaire, relié par voie ferrée aux forges, est dédié au déchargement du minerai importé d'Espagne et du charbon des mines du Kent en Angleterre ou du Pays de Galles[1].

Elles fournissent en tôles de fonte et d'acier les chantiers navals de Saint-Nazaire[n 2], alors en plein développement, pour la fabrication de la coque des paquebots[2] et fourniront ultérieurement l'acier nécessaire à la réalisation des rails du métro de Paris[3].

Elles sont à leur création exploitées par la Société des Forges de Trignac, fondée cette même année. La société des Forges de Saint-Nazaire s'implante sur le site en 1882. L'usine est rachetée en 1890 par la Société des Aciéries, Hauts-fourneaux et Forges de Trignac[2].

Sur le plan social, une cité ouvrière voit le jour, des maisons dotées de petits jardins sont proposées aux meilleurs salariés. Ces derniers sont originaires de la Brière voisine, des départements bretons, des colonies françaises ou de pays étrangers (Belgique, Espagne et Italie majoritairement)[4]. Parmi les différents conflits sociaux, celui de 1894 est le plus important, marqué par une grève dure entraînant l'arrêt complet de la production[2].

L'usine est reprise en 1907 par les Usines Métallurgiques de la Basse-Loire. Le 1er janvier 1914, le quartier de Trignac est érigé en commune, par partition du territoire de Montoir-de-Bretagne duquel il dépendait jusqu'alors et la production de l'usine atteint son apogée cette même année, renforcée par les commandes de l'armée française au début de la Première Guerre mondiale[2].

Les Forges et Aciéries du Nord et de l'Est prennent le contrôle des UMBL en 1926 mais l'activité cesse en 1932 en raison des effets de la Grande Dépression. L'Etat français finance en 1939 la remise en marche de l'usine afin de répondre aux besoins de l'armée au début de la Seconde Guerre mondiale, avant qu'elle ne soit occupée par les Allemands entre 1940 et 1942[2]. Les bombardements alliés de mars 1943 touchent les forges qui ferment alors définitivement, les Allemands préférant concentrer l'effort de guerre sur le mur de l'Atlantique plutôt que sur la réparation et la remise en service du site industriel[5]

Après-guerre, tout le matériel réutilisable est démonté et redéployé vers d'autres usines. Le site de Trignac accueille quant à lui de nouvelles activités, non industrielles. Les vestiges laissés sur place comportent une aire de stockage des matières premières, une estacade à charbon, des silos et des fours à coke, les cheminées tronquées d'un haut fourneau[2].

Galerie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. L'emplacement près d'une rivière répond aux besoins en eau importants pour refroidir les tôles de fonte et d'acier
  2. Il s'agit à l'époque des Ateliers et chantiers de la Loire et des Chantiers de Penhoët, qui fusionnent en 1955 pour former les Chantiers de l'Atlantique

Références modifier

  1. « Les Forges de Trignac », sur Marine en bois du Brivet (consulté le )
  2. a b c d e et f « Les forges de Trignac | Ville de Trignac », sur Mairie de Trignac (consulté le )
  3. « Forges de Trignac | Le bulletin des communes », sur Le bulletin des communes (consulté le )
  4. « Les forges de Trignac dans la mondialisation de la main-d'œuvre », sur Bécédia (consulté le )
  5. « Les forges en quelques dates », sur Les forges de Trignac (consulté le )

Voir aussi modifier

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