Forsteronia acouci est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Apocynaceae (famille des pervenches). C'est une liane ligneuse néotropicale.

Forsteronia acouci
Description de cette image, également commentée ci-après
échantillon type de Forsteronia acouci collecté par Aublet en Guyane[1]
Classification de Cronquist (1981)
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Asteridae
Ordre Gentianales
Famille Apocynaceae
Genre Forsteronia

Espèce

Forsteronia acouci
(Aubl.) A. DC., 1844

Classification APG III (2009)

Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Noyau des Dicotylédones vraies
Clade Astéridées
Clade Lamiidées
Ordre Gentianales
Famille Apocynaceae
Sous-famille Apocynoideae
Tribu Mesechiteae

Synonymes

selon tropicos :

  • Apocynum acouci Aubl. - Basionyme
  • Apocynum paniculatum Lam.
  • Forsteronia benthamiana Müll. Arg.
  • Forsteronia corymbifera (Miers) Sandwith
  • Forsteronia schomburgkii A. DC.
  • Forsteronia schomburgkii (Benth.) Müll. Arg.
  • Forsteronia viridescens S.F. Blake
  • Thyrsanthus acouci (Aubl.) Miers
  • Thyrsanthus benthamianus (Müll. Arg.) Miers
  • Thyrsanthus schomburgkii Benth.[2]

selon GBIF:

  • Apocynum acouci Aubl. - Basionyme
  • Apocynum paniculatum Lam.
  • Forsteronia benthamiana Müll.Arg.
  • Forsteronia schomburgkii (Benth.) Müll.Arg.
  • Forsteronia viridescens S.F.Blake
  • Thyrsanthus acouci (Aubl.) Miers
  • Thyrsanthus benthamianus (Müll.Arg.) Miers
  • Thyrsanthus schomburgkii Benth.[3]

Elle est connue au Suriname sous le nom de ëmapo petuku (nom générique Tiriyó)[4].

Description

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Forsteronia acouci est liane arbustive, ligneuse, le plus souvent glabre, avec une tige atteignant 2-10 cm de diamètre[4]. Son écorce est très épaisse et très liègeuse, multicouches et avec des excroissance marquées[5]. Il répand souvent un latex clair, de couleur blanc à miel en cas de blessure.

Les ramifications des tiges sont rondes, avec une écorce brun rougeâtre, portant des lenticelles. Les tiges plus âgées sont rondes ou aplaties, à l'écorce avec d'abondantes lenticelles et de grands cônes liégeux. Le motif des tiges en coupe est X-S concentrique.

Les feuilles sont simples, opposées, de forme elliptiques à étroites, mesurant 8-15 x 3-7 cm, à base arrondie (pas cordée), à apex brusquement acuminé, de texture coriace à sub-coriace, de couleur vert foncé dessus, rouge-brun terne dessous. Les nervure tertiaires sont ± parallèles et à angle droit par rapport à la nervure centrale. Le pétiole long de 0,3-0,7 cm. On observe une paires de glandes à la base de la feuille, ainsi que des domaties glabres.

L'inflorescence longue de ±10 cm, est de type panicule avec de nombreuses fleurs, très peu poilues. Le corolle est minuscule, avec un tube long de 0,1-0,25 cm.

Les fruits sont des follicules largement séparés, mesurant chacun 40-55 x 0,4-0,5 cm, reliés entre eux à l'extrémité.

Les graines ovoïdes ou aplaties, mesurent 1,5 cm de long, et portant des poils longs de ±4 cm.

Cette espèce varie beaucoup à travers son aire de répartition : ses feuilles sont plus fines, ses fleurs plus petites et plus velues dans les Guyanes, par rapport aux formes d'Amazonie[4].

Écologie

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Forsteronia acouci est une espèce peu commune qui affectionne les forêts ripicoles, et occasionnellement les formations secondaires et les lisières forestières[4].

En Guyane elle est commune dans les forêts de terre ferme, fleurit en novembre et fructifie en févier[5].

Les fleurs de Forsteronia acouci sont discrètes et les semences disséminées par anémochorie (graine portant de longues soies)[6].

Forsteronia acouci est une liane s'enroulant de façon dextrogyre[7].

Forsteronia acouci peut dominer la communauté de lianes dans certaines forêts du Costa Rica ou du Mexique[8].

La structure du pollen de Forsteronia acouci a été étudiée[9],[10].

Forsteronia acouci est la seule espèce de son genre qui a montré la capacité de se reproduire par voie végétative dans une forêt d'Amazonie centrale[11].

Forsteronia acouci est capable de survivre dans les zones dominées par le bambou Bambusa vulgaris à Trinidad[12].

Répartition

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Forsteronia acouci est présent dans les Guyanes, l'ensemble du bassin amazonien, l'Amérique centrale jusqu'au sud du Mexique[4].

Utilisation

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La cytotoxicité d'extraits de Forsteronia acouci a été testée contre des lignées cellulaires cancéreuses (sans résultats significatifs)[13].

Protologue

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Forsteronia acouci par Aublet (1775) :
Planche 107. - 1. Bouton de fleur. - 2. Fleur épanouie. - 3. Calice. - 4. Corolle vue en deſſus. Étamines. - 5. Corolle vue en deſſous. - 6. Corolle ouverte. Étamines. - 7. Étamine ſéparée. - 8. Diſque. Ovaire, Style. Stigmate.[14]

En 1775, le botaniste Aublet a décrit cette espèce sous le nom d’Apocynum acouci, et le protologue est le suivant[14] :

« APOCYNUM (Acouci) foliis oblongo-ovatis, acuminatis; floribus minimis, albis. (TABULA 107.)

Frutex caules plures, ſarmentofos, nodofos, ſuprà arbores vicinas expanſos emittens ; folia oppoſita, ovato-oblonga, in acumen longum deſinentia, glabra, integerrima, brevi petiolata, petiolis caules & ramos, amplexantibus. Flores paniculati, terminales & axillares. Corymbi oppoſiti, ad baſim squamula muniti. Corolla alba, minima. Fructus deſideratur.

Florebat Novembri.

Habitat in pratis Sinémarienſibus.

Nomen Caribæum ACOUCI ANTEGRI.


L’APOCIN Acouci. (Planche 107.)

Cet arbrisseau pouſſe de ſa racine pluſieurs tiges, dont les plus groſſes ont à leur naiſſance environ trois ou quatre pouces de diamètre. L'écorce eſt liſſe, cendrée, & rend, lorſqu'on la bleſſe, un ſuc laiteux. De ces tiges s'élèvent des rameaux grêles, flexibles, qui ſe répandent ſur les arbres voiſins.

Les feuilles ſont deux à deux, oppoſées, vertes, longues de quatre pouces, & larges d'un pouce & plus, terminées par une longue pointe. Leur pédicule eſt court ; & à l'endroit où il s'inſère eſt une très petite gaîne membraneuſe qui enveloppe les tiges.

Les fleurs viennent ſur des panicules qui naiſſent des aiſſelles des feuilles, & à l'extrémité des rameaux. Toutes les divisions & la panicule ſont oppoſées, & ont chacune à leur baſe une petite écaille.

Chaque diviſion eſt encore ſubdivifée en pluſieurs petits bouquets de trois, quatre ou cinq fleurs blanches. Les fleurs ſont très petites, & on ne peut en bien déterminer la forme qu'avec la loupe.

Le calice eſt d'une ſeule pièce partagée en cinq parties aiguës.

La corolle eſt d'une ſeule pièce partagée en cinq lanières égales, aiguës, qui débordent les diviſions du calice.

Les étamines ſont au nombre de cinq attachées à la corolle, à l'entrée de ſon petit tube, entre ſes diviſions. Les filets ſont courts, larges à leur naiſſance. Les anthères ſont oblongues, aiguës, en forme de fléche, réunies enſemble, & renferment l'extrémité du ſtyle.

Le piſtil eſt porté ſur un diſque. C'eſt un ovaire rond, cannelé, ſurmonté d'un style & d'un stigmate.

Je n'ai pas pu obſerver le fruit de cet arbriſſeau.

II croît dans les boſquets des ſavanes qui ſont à Sinémari. Il étoit en fleur dans le mois de Novembre.

Cet arbriſſeau eſt nommé ACOUCI ANTEGRI par les Galibis. »

— Fusée-Aublet, 1775.


Notes et références

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  1. (en) Bruce F. Hansen et J. Francisco Morales, « Typifications In The Genera Forsteronia And Laxoplumeria (Apocynaceae) », Darwiniana, vol. 47, no 1,‎ (lire en ligne)
  2. (en-US) « Forsteronia acouci (Aubl.) Woodson - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. (fr + en) Référence GBIF : Forsteronia acouci
  4. a b c d et e (en) Bruce Hoffman, Sofie Ruysschaert et Mark J. Plotkin, Lianas of the Guianas : Guide to the Woody Climbers in the Tropical Forests of Guyana, Suriname and French Guiana, LM Publishers, , 624 p. (ISBN 978-9460222245), p. 109
  5. a et b (en) Scott A. Mori, Georges Cremers et Carol Gracie, Guide to the Vascular Plants of Central French Guiana : Part 2. Dicotyledons, vol. 76, New York Botanical Garden Pr Dept, coll. « Memoirs of the New York Botanical Garden », , 776 p. (ISBN 978-0-89327-445-0), p. 76-77
  6. (en) Sofía Solórzano, Guillermo Ibarra-Manríquez et Ken Oyama, « Liana diversity and reproductive attributes in two tropical forests in Mexico. », Biodiversity and Conservation, vol. 11,‎ , p. 197–212 (DOI 10.1023/A:1014568105221)
  7. (en) Robyn J Burnham et Caissa Revilla-Minaya, « Phylogenetic Influence on Twining Chirality in Lianas from Amazonian Peru », Annals of the Missouri Botanical Garden, vol. 98, no 2,‎ , p. 196-205 (DOI 10.3417/2008080)
  8. (en) Iván Leonardo Ek-Rodríguez, Rosamond Coates, Santiago Sinaca-Colín et Guillermo Ibarra-Manríquez, « Liana community attributes in one of the northernmost neotropical rainforests », Bot. sci, México, vol. 100, no 2,‎ (DOI 10.17129/botsci.2955)
  9. (en) Isabella Dessaune Rodrigues, Maria Lúcia Absy, Silane Aparecida F. da Silva-Caminha, Vania Gonçalves-Esteves, Claudia Barbieri Ferreira Mendonça, Marcos Gonçalves Ferreira et Cleonice de Oliveira Moura, « Pollen morphology of 25 Apocynaceae species in the Adolpho Ducke Forest Reserve, Amazonas (Brazil) », Palynology,‎ (DOI 10.1080/01916122.2016.1146173, lire en ligne)
  10. (en) Stephan Vinckier et Erik Smets, « Morphological and Ultrastructural Diversity of Orbicules in Relation to Evolutionary Tendencies in Apocynaceae s.l. », Annals of Botany, vol. 90, no 5,‎ , p. 647–662 (DOI 10.1093/aob/mcf243)
  11. (pt) Paulo Ricardo Rodrigues Piovesan, Isolde Dorothea KossmannFerraz, Robyn J. Burnham et José Luís Campana Camargo, Lianas da Amazônia Central: relação entre abundância, propagação vegetativa e aspectos filogenéticos, Instituto Nacional de Pesquisas da Amazônia - INPA, (lire en ligne)
  12. (en) Jason S. Teixeira et Michael P. Oatham, « An Investigation into the Effect of Bamboo on the Surrounding Vegetation in the Arena Forest Reserve », Living World 2001,‎ , p. 13-20 (lire en ligne)
  13. (en) Ivana B. Suffredini, Mateus L.B. Paciencia, Antonio D. Varella et Riad N. Younes, « In vitro cytotoxic activity of Brazilian plant extracts against human lung, colon and CNS solid cancers and leukemia », Fitoterapia, vol. 78,‎ , p. 223–226 (DOI 10.1016/j.fitote.2006.11.011)
  14. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 274-275

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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