Fort Santo Antonio

ancien comptoir colonial fortifié situé au Ghana

Fort Santo Antonio
Le fort en 2020.
Présentation
Type
Partie de
Fondation
Patrimonialité
Ghana’s material cultural heritage (en)
Patrimoine d'influence portugaise (d)
Partie d'un site du patrimoine mondial UNESCO (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
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Identifiant
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Localisation
Localisation
Nzema East Municipal District (en)
 Ghana
Coordonnées
Carte

Le Fort Santo Antonio (Fort Saint Anthony en anglais, ou Fort Saint-Antoine en français) est un ancien comptoir colonial fortifié construit par les Portugais à Axim, au Ghana. Il fut un important lieu de la traite négrière sur la côte de l'Or, et fait partie depuis 1979 des forts de la côte ghanéenne inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco[1].

Historique modifier

Le comptoir portugais (1503-1642) modifier

En 1503, les Portugais établissent un poste de traite à Axim, près du bord du fleuve Ankobra. Cette région est riche en or, et le fort représente la porte d’entrée pour une route commerciale intérieure nommée route de l’or d’Ankobra, longeant le fleuve[2].

Ce poste a dû être abandonné en raison d'attaques incessantes par les populations locales. Par la suite, les Portugais construisent, en 1515, un fort triangulaire sur un petit promontoire près de l'Ankobra (l'actuel Fort Santo Antonio)[3].

Conquis par les Néerlandais (1642-1872) modifier

Le fort néerlandais en 1709.

Le fort résiste à plusieurs attaques des Néerlandais dans la région[3] ; étant le dernier bastion portugais. Il est tout de même évacué le 8 février 1642, lors d'une attaque des Hollandais[4].

La région du fort est riche en or, et a également été une source importante de bois et de coton pour les plantations hollandaises.

Colonie britannique (1872-1957) modifier

En 1872, le fort est cédé au Royaume-Uni par les Pays-Bas, avec toutes leurs possessions coloniales de la Côte de l'Or[3].

Le fort est restauré par les Britanniques dans les années 1950, quelques années avant l'indépendance de la colonie.

Depuis l'indépendance du Ghana en 1957 modifier

Le fort sert maintenant de bureaux gouvernementaux[4].

Descriptif modifier

Plan du fort, d'une carte hollandaise, 1791.

Willem Bosman, haut responsable de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales établit la première description détaillée du fort en 1701. Il note que des modifications structurelles renforcent le fort pour faire face à la pression de la Compagnie africaine brandebourgeoise qui prend pied dans la ville voisine de Princes Town et d’Akwidaa. La forme décrite par Bosman, en 1701, est également la forme définitive du fort jusqu’à aujourd’hui[2].

Les structures portugaises originales étaient parfois construites avec de la boue et les Hollandais les ont remplacés par des bâtiments en briques. La forme triangulaire du forme est inhabituelle. Sa cour étroite est une autre caractéristique unique[2]. Il n’existait probablement qu’un seul bâtiment à l’intérieur du fort, et le second serait un ajout hollandais[5].

Dans la cour intérieure, dite de service, les deux bâtiments possèdent plusieurs salles, une cuisine, une étable, un entrepôt et des casernes[2].

Au cours des siècles, le fort est régulièrement réparé. La principale faiblesse du fort, c’est son toit inadapté aux fortes intempéries de la région. En cas de pluies importantes, les fuites y sont nombreuses et les infiltrations d’eau fissurent et dégradent les murs[2].

Après la vente du fort aux Britanniques, ceux-ci en transforment l’usage afin de le convertir en bâtiment administratif colonial. Le fort endosse plusieurs fonctions : bureaux administratifs, commissariat de police, prison, caserne[2].

Patrimoine modifier

En 1979, Fort Santo Antonio est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, avec 27 autres forts de la côte ghanéenne, sous le nom de « Forts et châteaux de Volta, d'Accra et ses environs, et des régions centrale et ouest »[6].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Forts et châteaux de Volta, d'Accra et ses environs, et des régions centrale et ouest », sur unesco.org (consulté le )
  2. a b c d e et f (en) Michel R. Doortmont, The Ankobra Gold Route: Studies in the Historical Relationship between Western Ghana and the Dutch, The Ankobra Gold Route Project, (ISBN 978-90-367-6210-6, lire en ligne), « The Dutch Forts at Axim and Butre: Buildings, people, politics », p. 63–96
  3. a b et c (en) « Fort St. Anthony (San Antonio), Axim (1515) », sur Ghana Museums, Ghana Museums and Monuments Board, (consulté le )
  4. a et b (en) Owusu-Ansah, David, Historical Dictionary of Ghana, Rowman & Littlefield, , 514 p. (ISBN 978-0-8108-7500-5 et 0-8108-7500-4, lire en ligne)
  5. (en) Arnold Walter Lawrence, Trade Castles & Forts of West Africa, Londres, Stanford University Press, (lire en ligne), p. 229-230
  6. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Forts et châteaux de Volta, d'Accra et ses environs, et des régions centrale et ouest », sur unesco.org (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Michel Deveau, L’or et les esclaves, histoire des forts du Ghana du XVIe au XVIIIe siècle, Paris, UNESCO / Karthala, , 330 p.
  • (en) William St Clair, The Door of No Return : The History of Cape Coast Castle and the Atlantic Slave Trade, New York, BlueBridge, , 282 p. (ISBN 978-1-933346-05-2)
  • (en) Albert van Dantzig, Forts and Castles of Ghana, Accra, Sedco Publishing, , 116 p. (ISBN 9964-72-010-6)

Articles connexes modifier