Fort du Camp-des-Romains
Le fort du Camp-des-Romains, appelé brièvement fort Victor, est un fort Séré de Rivières situé sur la commune de Saint-Mihiel dans la Meuse.
Fort du Camp-des-Romains | |
Entrée, entre deux guerres. | |
Description | |
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Type d'ouvrage | fort à massif central |
Dates de construction | de 1875 à 1878 |
Ceinture fortifiée | rideau défensif des hauts de Meuse |
Utilisation | fort de rideau |
Utilisation actuelle | à l'abandon |
Propriété actuelle | État |
Garnison | 831 hommes |
Armement de rempart | 24 canons |
Armement de flanquement | 8 pièces |
Organe cuirassé | néant |
Modernisation béton spécial | non réalisée |
Programme 1900 | |
Dates de restructuration | non réalisée |
Tourelles | - |
Casemate de Bourges | - |
Observatoire | - |
Garnison | 439 hommes en 1914 |
Programme complémentaire 1908 | trois guérites blindées |
Coordonnées | 48° 52′ 34″ nord, 5° 32′ 18″ est |
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Histoire
modifierSur la côte de Gondrecourt existe un cap dit camp de César d'une superficie de 19 hectares, 575 mètres par 340, dont subsistait encore au XIXe siècle un mur de deux mètres de hauteur précédé d'un fossé [1]. Ce camp avait quatre entrées et y fut trouvé des deniers de la république, des monnaies de l'Empire ainsi que des fragments d'armes et des tessons. Après la guerre de 1870 qui a vu la perte pour la France de l'Alsace et de la Moselle, un plan de défense de la frontière est établi par le général Raymond Adolphe Séré de Rivières qui fait construire des forts pour défendre le territoire. Le fort des Paroches et celui du Camp-des-Romains défendent la ville de Saint-Mihiel et font le lien entre les places de Verdun et de Toul. Il est le plus élevé de la ligne des Hauts-de-Meuse (à 380 mètres d'altitude) et communique par optique avec celui du Rozelier à Verdun.
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Relevé du camp de César en 1884.
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Vue aérienne du camp, Le Miroir, 1915.
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Déblaiement des douves en avril 1917.
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monument commémoratif au 11e régiment d'infanterie bavarois.
Par le décret du , le ministre de la Guerre Georges Boulanger renomme tous les forts, batteries et casernes avec les noms d'anciens chefs militaires[2]. Pour le fort du Camp-des-Romains, son « nom Boulanger » est en référence au maréchal d'Empire Claude-Victor Perrin. Le nouveau nom est gravé au fronton de l'entrée. Dès le , le successeur de Boulanger au ministère, Théophile Ferron, abroge le décret[3]. Le fort reprend officiellement son nom précédent, tout en gardant le nom Boulanger à son fronton.
En 1914, la course à la mer est lancée par Falkenhayn qui décide aussi de réduire le saillant de Verdun et confie la tâche à Bruno von Mudra. À partir du et en quelques jours, les Allemands du général von Strantz s'emparent des Hauts de Meuse. La ville tombe dès le sous les bombardements du troisième corps d'armée bavarois commandé par le baron von Gebsattel.
Le fort, en grande partie désarmé, est attaqué le 24 par le 11e régiment d'infanterie bavarois, régiment von der Tann, commandé par le major-général baron Ludwig von Tautphoeus. Repoussé dans un premier temps par les 650 défenseurs qui possèdent une trentaine de canons et quatre mitrailleuses pour se défendre, mais ils ne peuvent compter sur les tirs de couverture des forts voisins de Liouville et des Paroches car il n'y a plus de communications.
Le 11e régiment bavarois est renforcé par le 6e régiment d'infanterie et des éléments du 16e régiment de pionniers. Ils sont appuyés par des obusiers de 210 mm et de 350 mm qui ont servi pour attaquer le fort de Troyon. Un nouvel assaut est donné à 5 h 30 le par huit colonnes, trois par le nord, trois par le sud-est deux par l'est. Les réseaux de barbelés sont percés par la préparation d'artillerie allemande, les troupes se trouvent rapidement sur les dessus du fort et attaquent à l'explosif et aux fumigène toutes les ouvertures du fort. À 8 h 30, un drapeau blanc est hissé par les Français au-dessus du fort.
L'acte de reddition signé entre le baron allemand et le lieutenant-colonel David Grignot pose les conditions suivantes : « la garnison est prisonnière de guerre, les officiers de tous les rangs gardent leur sabre et leurs bagages, les hommes gardent leurs sacs, la garnison sort du fort avec les honneurs militaires et les malades seront soignés d'après les règles de la Convention de Genève »[4].
Les Allemands aménagent par la suite le fort comme observatoire[5].
Pertes
modifierLe 24 septembre, les défenseurs ont perdu un homme et quelques blessés, au total cinquante morts et soixante-dix blessés.
Les Allemands ont perdu vingt-trois hommes dont un commandant et soixante treize blessés.
Conséquences
modifierLa ville de Saint-Mihiel est perdue pour les Français jusqu'à sa reprise en 1918 par les Américains, mais la tentative de prise en tenaille de la place de Verdun est stoppée, le front sur la partie orientale est stabilisé et l'axe de communication reliant Verdun à Bar-le-Duc est sauf.
Poincaré qui connaît bien la région depuis sa résidence de Sampigny demande des comptes, Joffre blâme Sarrail et une commission d'enquête statuera en janvier 1920 sur le comportement des défenseurs, qui ne méritent aucun blâme ni aucun éloge.
De nos jours, le fort est toujours propriété du Ministère des Armées et, en raison de sa dangerosité, le fort est strictement interdit d'accès.
Notes et références
modifier- C.F. Denis, lettres à la Préfecture de Bar̠-le-Duc, 3 II 1849, Archives départementales de la Meuse, 85T1.91
- Note no 5285 le du ministre de la Guerre Boulanger aux généraux commandant les régions militaires ; décret présidentiel du pour les nouvelles dénominations des forts, batteries et casernes sur proposition du ministre de la guerre, M. le général Boulanger.
- Lettre no 14980 bis le de M. le ministre de la Guerre, M. le général Ferron, abrogeant le décret présidentiel du 21 janvier.
- Acte de reddition entre Tautphoeus et Grignot, Fort du Camp des Romains, le 25 septembre 1914. Présenté dans Saint-Mihiel d'Hier à Aujourd'hui, op. cit. p. 61
- « Association Séré »