Fosse no 5 - 5 bis - 5 ter des mines de Marles

charbonnage à Auchel (Pas-de-Calais)

La fosse no 5 - 5 bis - 5 ter dite Saint-Augustin ou de la Vallée Carreau de la Compagnie des mines de Marles est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Auchel. Deux puits jumeaux nos 5 et 5 bis sont ouverts en . La fosse commence à extraire en . Le grisou y fait son apparition pour la première fois dans les travaux de la compagnie en 1878. Des cités sont construites, et un terril conique est édifié à l'est du carreau. Le puits no 5 ter est commencé en mais fonctionnel seulement à partir de .

Fosse no 5 - 5 bis - 5 ter des mines de Marles dite Saint-Augustin ou de la Vallée Carreau
La fosse no 5 - 5 bis vers 1910, le puits no 5 ter n'existe pas encore.
La fosse no 5 - 5 bis vers 1910, le puits no 5 ter n'existe pas encore.
Puits n° 5 dit Saint-Augustin
Coordonnées 50,500422, 2,477197[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service
Profondeur 670 mètres
Étages des accrochages 210, 260, 305, 420, 534 et 654 mètres
Arrêt 1963 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1969
Puits n° 5 bis ou B
Coordonnées 50,500242, 2,476773[BRGM 2]
Début du fonçage 1872
Mise en service décembre 1876
Profondeur 660 mètres
Étages des accrochages 210, 260, 305, 420, 534 et 654 mètres
Arrêt 1963 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1967
Puits n° 5 ter
Coordonnées 50,499689, 2,473578[BRGM 3]
Début du fonçage
Mise en service
Profondeur 690 mètres
Arrêt 1971 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1971
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Auchel
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Marles
Groupe Groupe d'Auchel
Groupe d'Auchel-Bruay
Unité de production UP de Bruay
Ressources Houille
Concession Marles
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2009)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 5 - 5 bis - 5 ter des mines de Marles dite Saint-Augustin ou de la Vallée Carreau
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 5 - 5 bis - 5 ter des mines de Marles dite Saint-Augustin ou de la Vallée Carreau

La Compagnie des mines de Marles est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Auchel. La fosse no 5 - 5 bis - 5 ter est concentrée sur la fosse no 2 bis - 2 ter en 1963, elle cesse alors d'extraire. Les puits nos 5 bis et 5 sont respectivement remblayés en 1967 et 1969, le puits no 5 ter, seul conservé en activité depuis la concentration pour le retour d'air et le service cesse de fonctionner en 1971 et est remblayé la même année. Son chevalement est détruit en 1976

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 5, 5 bis et 5 ter. Il ne reste rien de la fosse, mais ses cités ont été rénovées, et son terril no 14, 5 d'Auchel, est un des terrils majeurs du bassin minier. La goutte de lait est inscrite aux monuments historiques par le décret du 18 décembre 2009. Le terril no 14 et la goutte de lait ont été classés le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse

modifier

Fonçage

modifier

En 1873, on ouvre un nouveau siège composé de deux puits jumeaux, au sud du puits Saint-Firmin, le 5 - 5 bis. Le puits no 5 dit Saint-Augustin est situé à 740 mètres au sud-est du clocher d'Auchel, et à 180 mètres au nord-ouest du chemin d'Houdain[SA 1]. Le creusement s'effectue par le système Kind-Chaudron[C 1]. Le terrain ébouleux ayant causé l'effondrement du puits de la fosse no 2 a été traversé[A 1]. Le puits no 5 bis est situé 36,40 mètres[C 2] au sud-est[note 2] du puits no 5.

L'orifice des puits nos 5 et 5 bis est situé à l'altitude de 91,75[SA 1] ou 92 mètres[JC 1],[note 3], le terrain houiller est atteint à la profondeur de 135 mètres[JC 1]. La fosse est prête lorsque le puits no 5 atteint 305 mètres[A 1]. Le cuvelage du puits no 5 est en fonte de 29,20 mètres jusqu'à 117 mètres. Le puits a un diamètre utile de 3,65 mètres[SA 1] dans les collets du cuvelage, et de quatre mètres dans la maçonnerie[C 2]. Ses accrochages sont établis à 210, 260 et 305 mètres[SA 1]. Le puits B, autre nom du 5 bis, est cuvelé depuis trente mètres jusqu'à la profondeur de 115 mètres. Sa profondeur est de 270 mètres[SA 1].

Exploitation

modifier

Ces deux puits entrent en exploitation en [A 1], et rencontrent les couches de Saint-Firmin. Ils fournissent, en 1877, 45 965 tonnes et, en 1878, 93 395 tonnes. Les terrains y sont très failleux[C 1]. le grisou apparaît dans cette fosse en 1878, il n'y en avait encore jamais eu dans les mines de Marles[C 2].

La fosse et son transporteur aérien.

Le puits no 5 ter est ajouté à partir de [A 1], à 268 mètres à l'ouest-sud-ouest[note 2] du puits no 5. Le puits no 5 bis est approfondi de 420 à 534 mètres, les travaux sont terminés en [1]. Le puits no 5 ter est approfondi à 315 mètres en 1930, 336,10 mètres en 1933, 416,70 mètres en 1934 et 458 mètres en 1935[1]. Le puits no 5 ter est fonctionnel à partir de . Durant ses premières années, il assure le retour d'air des autres puits. Quelques années plus tard, les puits nos 5, 5 bis et 5 ter sont respectivement destinés à l'extraction, à l'aérage, et au service[B 1].

La Compagnie des mines de Marles est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Auchel[B 1]. La fosse no 5 - 5 bis - 5 ter est concentrée sur la fosse no 2 bis - 2 ter en 1963, elle cesse alors l'extraction. Le puits no 5 ter est le seul à être utilisé, et il assure le retour d'air et le service pour la concentration. Trente mineurs remonte dans la cage le 17 juin 1964 à 22 h 15, mais un choc se produit, les barrières de sécurité s’ouvrent et cinq d'entre eux tombent au fond du puits[B 1].

Le puits no 5 bis, profond de 660 mètres[A 1], est remblayé en 1967, le puits no 5, profond de 670 mètres, l'est deux ans plus tard. Le puits no 5 ter cesse le service et le retour d'air en 1971, et ses 690 mètres sont remblayés la même année. Son chevalement est détruit cinq ans plus tard[B 1].

Reconversion

modifier

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 5, 5 bis et 5 ter. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Hormis quelques pans de murs, il ne reste rien de la fosse[3].

Le terril

modifier
50° 30′ 16″ N, 2° 29′ 02″ E

Le terril no 14, 5 d'Auchel, situé à Auchel, est le terril conique de la fosse no 5 - 5 bis - 5 ter des mines de Marles[4]. Il n'a pas été exploité et est situé sur un plateau, il est en conséquence visible de loin, d'autant plus qu'il est haut de 103 mètres[5]. Le terril no 14 fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été classés le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco. Il constitue le site no 102[6].

Les cités

modifier

Des cités ont été construites à proximité de la fosse no 5 - 5 bis - 5 ter. La goutte de lait est inscrite aux monuments historiques par le décret du 18 décembre 2009[7]. Elle fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été classés le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle constitue le site no 103[6].

Notes et références

modifier
Notes
  1. L'inscription aux monuments historiques concerne la goutte de lait tandis que l'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la goutte de lait et le terril no 14
  2. a et b Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  3. Alfred Soubeiran indique des mesures au centimètre, alors que Jules Gosselet arrondi au mètre près.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a b c d et e Dubois et Minot 1991, p. 154
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. a et b Vuillemin 1880, p. 238
  2. a b et c Vuillemin 1880, p. 255
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1911, p. 146
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c d et e Soubeiran 1898, p. 285

Voir aussi

modifier

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

modifier

Bibliographie

modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 154. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 238. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , p. 146. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p. (lire en ligne), p. 285. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article