Frédéric Maton

musicien, et maître de chapelle belge

Frédéric Maton est un musicien belge, prêtre catholique (chanoine), pédagogue et maître de chapelle, né à Soignies le 6 février 1827 et décédé à Tournai le 2 janvier 1893.

Frédéric Maton
Le chanoine Frédéric Maton
Fonctions
Directeur de l'École Saint-Grégoire (Tournai) Directeur de Maîtrise de Cathédrale
Biographie
Naissance

Soignies
Décès
(à 65 ans)
Tournai
Nationalité
Formation

Conservatoire Royal de Bruxelles

Université Catholique de Louvain
Activité
Musicien, pédagogue, maître de chapelle
Autres informations
A travaillé pour

École Saint-Grégoire (Tournai)

Maîtrise de la cathédrale de Tournai
Religion
Prêtre catholique (chanoine)
Maître
François-Joseph Fétis
Genre artistique
Musique classique
Distinction
Chevalier de l'ordre de Léopold
Archives conservées par
Académie de Musique Saint-Grégoire (Tournai)
Académie de Musique Saint-Grégoire

Biographie modifier

Frédéric Maton naît à Soignies le 6 février 1827. Ses premières études le mènent au Conservatoire Royal de Bruxelles d'où, brillant élève de François-Joseph Fétis, il ressort diplômé[1]. Ensuite appelé au sacerdoce, il entre au Séminaire ainsi qu'à l'Université catholique de Louvain pour obtenir le grade de Licencié en théologie.

En 1864, il devient Directeur de la Maîtrise de la Cathédrale Notre-Dame de Tournai (l'une des plus réputées de Belgique à l'époque), mettant au programme des œuvres de Haydn, Mozart, Beethoven, Cherubini, Weber, comme cela se pratiquait alors au cours des liturgies solennelles.

Naît alors, en 1867 à Ratisbonne (en Allemagne), le Mouvement Cécilien – inspiré par l'abbé Franz Xaver Witt – qui se fixe pour objectif de remettre à l'honneur le chant grégorien tombé en désuétude, de revenir à la polyphonie vocale telle que pratiquée à la Renaissance par l'École de Palestrina et, plus largement, de susciter la création d'un répertoire musical inspiré de la tradition chrétienne.

C'est ainsi que, dans le dernier tiers du XIXe siècle jusqu'au début du siècle suivant, de nombreuses Écoles de Musique Sacrées sont créées, héritières des Écoles cathédrales du Moyen Âge : en à Ratisbonne (Regensburger Domspatzen), à Paris (Schola Cantorum); à Rome (Institut pontifical de musique sacrée), à Malines (Institut Lemmens).

C'est dans ce cadre que l'abbé Maton, devenu chanoine en 1865, se rend plusieurs fois à Ratisbonne afin de se mettre à "l'École de Franz Witt". Dans ses pérégrinations, il est accompagné par l'abbé Victor Durez (1848-1894) – musicien également – qui lui succédera à la tête de la Maîtrise de la cathédrale.

De retour à Tournai leur vient l'idée d'y fonder une école de musique sacrée : l'École Saint-Grégoire. Placée sous le patronyme du Pape Grégoire Ier, réformateur de la liturgie romaine et promoteur du chant qui porte son nom (chant grégorien).

Celle-ci naît en 1880 à Tournai, en étant associée à l'École Saint-Luc (fondée par les Frères des Écoles Chrétiennes en 1877).

Destinée à former les choristes, l'École Saint-Grégoire ne tarde pas à se doter de cours d'orgue et d'harmonie (en 1882).

Elle suscite l'intérêt et les vifs encouragement de musiciens tels Peter Benoît, Edgar Tinel[2] et César Franck, lors de son célèbre passage à Tournai en 1890 avec le Quatuor Ysaÿe[3].

En 1891, Mgr Isidore-Joseph du Rousseaux, évêque de Tournai, confie la direction de l'École Saint-Grégoire à l'abbé Joseph-Jules Dedoncker (charge qu'il conserve jusqu'en 1946). L'École acquiert alors un statut diocésain (et n'est plus reliée à l'École Saint-Luc, comme à l'origine).

Le Chanoine Frédéric Maton décède à Tournai le 2 janvier 1893.

En 1987, l'École Saint-Grégoire prend le nom d'Académie de Musique Saint-Grégoire.

Distinction modifier

Notes et références modifier

  1. Vraisemblablement en composition (les archives ne mentionnent pas le titre du diplôme).
  2. Edgar Tinel compose sa Messe en l'honneur de Notre-Dame de Lourdes pour le chanoine Durez.
  3. Cf. Joël-Marie Fauquet, César Franck, Paris, Fayard, 1999, p. 667.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Abel Delzenne : Le chanoine Nicolas Joachim 1872-1945 : un maître de chapelle de la cathédrale de Tournai. Contribution à l'histoire musicale de la cathédrale de Tournai, Louvain, Presses de la Bibliothèque Centrale de l'Université, 1973.
  • Abel Delzenne : Le Chanoine Joseph Dedoncker, un demi-siècle de dévouement à la cause de la musique religieuse, in : revue Musica Sacra n°2, 49e année, Bruges, Desclée De Brouwer; 1947-48.
  • Stéphane Detournay : Saint-Grégoire, un anniversaire et une histoire (en deux parties), in : Le Courrier de Saint-Grégoire no 61 et 62, revue de l'AMSG, 2017-18/I et II.
  • Stéphane Detournay : Le Chanoine Abel Delzenne, musicien au service de l'Église, in : Le Courrier de Saint-Grégoire no 91, revue de l'AMG, 2020-21/IV.
  • Stéphane Detournay : L'Académie de Musique Saint-Grégoire à Tournai, in : L'orgue francophone n°63/64, revue de la FFAO, 2022.
  • Joël-Marie Fauquet : César Franck, Paris, Fayard, 1999.
  • Fr. J. Madulf : La Maîtrise de la Cathédrale de Tournai, ce qu'elle fut, ce qu'elle est, in : Musica Sacra, t. XXVII et XXVIII, Bruges, Desclée de Brouwer, 1930-31.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier