François-Nicolas Chifflart
François-Nicolas Chifflart né à Saint-Omer le [1] et mort à Paris le [2] est un peintre, dessinateur et graveur français.
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Il est réputé entre autres pour avoir illustré l'œuvre de Victor Hugo.
Biographie
modifierOrigines et études
modifierFrançois-Nicolas Chifflart est le fils d'Antoine-Omer Chifflart, serrurier à Saint-Omer. C'est aux côtés de ce dernier qu'il s'initie à la gravure sur métaux. Il est d'ailleurs remarqué pour ses talents de graveur-ciseleur et embauché par Louis Fiolet, le plus important fabricant de pipes de faïence de la ville[3].
Il commence à dessiner très jeune à l'école municipale de dessin de Saint-Omer. En 1844, il entre à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Léon Cogniet. Sa sœur Célonie Sophie épouse en 1855 à Paris 5e Alfred Cadart, originaire de Saint-Omer. Sur les conseils de celui-ci, il se lance dans l'édition d'estampes à Paris[4].
L'artiste
modifierChifflart obtient le premier grand prix de Rome de peinture historique en 1851 avec Périclès au lit de mort de son fils, après avoir obtenu le troisième prix l'année précédente pour Zénobie sur les bords de l'Araxe[5]. Mais sa révolte affichée envers l'académisme du temps lui vaut d'être mis à l'écart. Il se tourne alors de plus en plus vers la gravure et le dessin.
Ses gravures pour Faust, exposées au Salon de 1859, sont admirées par Baudelaire et Théophile Gautier ; le premier s'enthousiasme pour sa technique, « miracle, il a une originalité » écrit-il alors, pressentant son talent[6]. La même année, son beau-frère, Alfred Cadart, publie un album photographique signé Robert Jefferson Bingham, reproduisant ses premières gravures[7].
De 1862 à 1867, il profite de l'atelier de gravure de la rue de Richelieu installé par Alfred Cadart et la Société des aquafortistes dont il est membre dès le départ : il produira plus de 200 eaux-fortes, jusqu'en 1882 (il cesse de graver après cette date), auprès de sa propre sœur, devenue entre-temps la Veuve Cadart, et qui avait poursuivi l'activité de gravure[6]. Durant cette période féconde, on compte l'album Improvisations sur cuivre contenant quinze planches et un frontispice. Il rencontre alors Victor Hugo, qui juge son travail « vraiment beau et grandiose »[6], et il commence avec lui une nouvelle carrière d'illustrateur avec Les Travailleurs de la Mer (édition de 1869), gravées par Fortuné Méaulle, et Notre-Dame de Paris. Au total, il illustre la plupart des œuvres et jusque pour les éditions posthumes. Ses gravures ont un style jugé déroutant, fantastique et puissant, que l'on assimile au romantisme noir tardif[6].
Lors du Salon de 1863, Ernest Chesneau cite « entre autres œuvres intéressantes, un David vainqueur, composition mouvementée de M. Chifflard »[8].
Cependant, en tant que peintre, il perd une partie de sa riche clientèle parisienne quand il se met à critiquer l'empire autoritaire de Napoléon III et se rapproche d'Hugo et des mouvements républicains.
Sous la Troisième République, il survit grâce à ses illustrations pour Hugo[6]. Il collabore aussi à des périodiques comme Le Monde illustré, L'Artiste, L'Art…
François Chifflart meurt à Paris le .
Une rue de Saint-Omer porte son nom.
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Le Choléra sur Paris (1865), gravure, éd. Cadart.
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Illustration pour Les Travailleurs de la Mer (1869) de Victor Hugo, édition Hetzel.
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L'Arte (1876), eau-forte pour L'Art.
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Fontispice aux Contes d'Edgar Poe (1884), dessin.
Collections publiques
modifier- France
- Beauvais, musée départemental de l'Oise : Hercule combattant le lion de Némée, dessin[9].
- Brest, musée des Beaux-Arts[10] : Paysage : ouvriers à la carrière, huile sur toile, 22,7 × 42,3 cm.
- Clermont-Ferrand, musée d'Art Roger-Quilliot : Cavalier gaulois, après 1850, huile sur toile.
- Dijon, musée Magnin :
- La Maisonnette sur la falaise ;
- Paysage d'Italie.
- Nemours, château-musée de Nemours : La Mélancolie, 1876, eau-forte, 40,7 × 28,6 cm[11].
- Orléans, musée des Beaux-Arts :
- Portrait du peintre Léon Cogniet (1794-1800), vers 1845, huile sur toile, 55,5 x 46 cm[12].
- Périclès au lit de mort de son fils, Répétition de l'esquisse pour le concours du Prix de Rome de 1851, huile sur toile, 38 x 36 cm[13].
- Autoportrait présumé, vers 1845-1850, huile sur toile, 40 x 32,5 cm[14].
- Paris :
- département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France.
- École nationale supérieure des beaux-arts :
- Zénobie sur les bords de l'Araxe, 1850, troisième prix de Rome, huile sur toile
- Périclès au lit de mort de son fils, 1851, huile sur toile
- maison de Victor Hugo : La Conscience, 1877, fusain, gravé par Joliet.
- Saint-Omer, musée de l'hôtel Sandelin :
- Académie d'homme, 1845, fusain, homme jambe gauche sur un muret, les deux bras ballants vers la droite ;
- Académie d'homme, 1845, dessin ;
- Jeunes romaines s'entretenant, vers 1850, fusain ;
- Paysage de la campagne romaine au troupeau de chèvres, vers 1850, fusain ;
- Hercule assis, vers 1865, fusain, lavis et gouache ;
- Paysage rocheux, fusain.
- Royaume-Uni
- Guernesey, Hauteville House : estampes des Travailleurs de la mer, 1869.
Illustrations d'ouvrages
modifierChifflard a participé à l'illustration de nombreux ouvrages en collectif, dont principalement :
- Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer, 70 compositions gravées par Fortuné Méaulle, Paris, Jules Hetzel et Albert Lacroix, 1869 ; réédition en 1883[15].
- La Chanson de Roland : Texte critique, accompagné d'une traduction nouvelle et précédé d'une introduction historique par Léon Gautier, eaux-fortes originales et d'après Valentin Foulquier, Tours, A. Mame et fils, 1872.
- Edgar Poe, Histoires extraordinaires, suivi de Nouvelles Histoires extraordinaires, Paris, Albert Quantin, 1884, deux volumes, portrait de Poe (tome 1) et frontispice (tome 2) par Chifflart ; il s'agit de la première édition illustrée de Poe, dessins de Daniel Vierge, gravés en eau-forte principalement par Wögel et Abot.
Salons
modifier- 1859 : gravures pour Faust.
- 1863 : David vainqueur, huile sur toile.
Expositions
modifier- 1972 : catalogue d'exposition par C. Chabert et P. Georgel, Saint-Omer, musée de l'hôtel Sandelin.
- 1993 : François Chifflart, graveur et illustrateur, du au , Paris, musée d'Orsay.
- 2015 : François Chifflart peintre, dessinateur et graveur audomarois,, été 2015, Saint-Omer, musée de l'hôtel Sandelin.
Iconographie
modifier- Le musée de l'hôtel Sandelin à Saint-Omer conserve un buste en marbre[Par qui ?] à son effigie.
Notes et références
modifier- Archives du Pas-de-Calais, acte de naissance n°211, vue 1144 / 1324 (l'acte indique en marge par erreur son décès le 19/3/1901 au lieu du 20 mars).
- Archives de Paris, acte de décès no 605 dressé le , vue 21 / 31.
- Champfleury, Bibliographie céramique : nomenclature analytique de toutes les publications faites en Europe et en Orient sur les arts et l'industrie céramiques depuis le XVIe siècle jusqu'à nos jours, Albert Quantin, 1881, 352 p.
- Valérie Sueur, « L’éditeur Alfred Cadart (1828-1875) et le renouveau de l’eau-forte originale », in Europeana Newspapers, (en ligne sur Gallica).
- Notice biographie sur le catalogue Cat'zArts, Paris, ENSBA.
- J. Bailly-Herzberg (1986), pp. 68-69.
- Laure Boyer, « Robert Jefferson Bingham, photographe du monde de l'art sous le Second Empire », Études photographiques, no 12, , p. 22, note 29.
- Ernest Chesneau, L'art et les artistes modernes en France et en Angleterre, 1 vol., Didier, Paris, 1864, p. 161.
- Notice de l'œuvre sur photo.rmn.fr.
- Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.
- « Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais - », sur rmn.fr (consulté le ).
- Éric Moinet, Le Temps des passions. Collections romantiques des musées d'Orléans, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 2-910173-07-0), n°48
- Éric Moinet, Le Temps des passions. Collections romantiques des musées d'Orléans, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 2-910173-07-0), n°49
- Éric Moinet, Le Temps des passions. Collections romantiques des musées d'Orléans, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 2-910173-07-0), n°50
- catalogue.bnf.fr.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Robert Jefferson Bingham, Œuvres de Chifflart, grand prix de Rome, 1re série, Paris, Éditeur Alfred Cadart, 3 rue Saint-Fiacre, 1859. — Contient des lithographies, gravures et photographies.
- Louis Noël, François Chifflart, peintre et graveur français (1825-1901) : sa vie, son œuvre, Lille, Vandroth-Fauconnier, 1902.
- Charles Revillion, Recherches sur les peintres de la ville de Saint-Omer, Saint-Omer : H. d'Omont, 1904, pp. 43-62 (lire en ligne).
- Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, Paris, Arts et métiers graphiques / Flammarion, 1985.
- Valérie Sueur, François Chifflart, graveur et illustrateur, [catalogue d'exposition], collection « Les dossiers », Paris, musée d'Orsay, 63 p. (ISBN 9782711829200).
- (en) « François-Nicolas Chifflart », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Didier Rykner, « Des dessins de Chifflart acquis parle Musée de l'hôtel de Sandelin » sur le site de La Tribune de l'art, .
- Texte de Baudelaire sur le Salon de 1859, dans Wikisource (p. 308 pour Chifflart).
- Site consacré à l'artiste sur chifflart.fr.