François-Simon Sirus-Pirondi

médecin français

François-Simon Sirus-Pirondi (1811 - 1908) fut un médecin français, professeur à l'École de médecine et chirurgien en chef des Hôpitaux à Marseille.

François-Simon Sirus-Pirondi
Sirus Pirondi (1811 - 1908)
Biographie
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Distinctions

Né à Reggio, duché de Parme, alors département français, le 28 octobre 1811, il meurt le 11 janvier 1908 à l’âge de 96 ans. Docteur en médecine de la Faculté de Montpellier en 1833, François Sirus Pirondi vint se fixer à Marseille, où il exerça pendant soixante-quinze ans. Il est enterré au cimetière saint-Pierre de Marseille à sa mort en janvier 1908.

Famille

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Les Pirondi s’établissent à Marseille au début du XIXe siècle, à la suite de la condamnation à mort par contumace en Italie de Prospero Pirondi, le père de Sirus, du fait de sa participation à la lutte contre la tutelle autrichienne et sa recherche par la police autrichienne. Laissant sa famille à Marseille, Prospero Pirondi suit la légion italienne qui combat en Espagne aux côtés des Français sous les ordres de Charles Albert et devient chirurgien en chef de la division transalpine. Il rentre à Marseille en juin 1828 où il lie au milieu des exilés, faisant de sa maison un point de rencontre des réseaux de Giuseppe Mazzini en France et entretenant au fil des ans une correspondance avec divers patriotes (dont Pietro Maroncelli et Daniele Manin). Médecin spécialiste de l'hygiène, Prospero Pirondi est un fidèle de la cause garibaldienne et au début des années 1860, il passe une partie de son temps à dénoncer au nouveau gouvernement italien les activités des militants de la cause bourbonienne qui, après la réunification italienne, avaient trouvé refuge à Marseille[1]. Il est député du royaume de Sardaigne.

Sirus Pirondi se marie à Montpellier avec Idalie Jame d'où Marie Pirondi.

La famille Pirondi est liée aux Pighetti de Rivasso et aux Berlier de Vauplane

Carrière

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Au cours de ses années de profession, Sirus-Pirondi fut chirurgien en chef; consultant des hôpitaux de Marseille dès 1849; professeur de clinique chirurgicale à l'École de médecine dès 1851 et ce, jusqu'à se retraite et son honoriat dès 1858.

En 1833, dans une première publication sur la tumeur blanche du genou, qui eut deux éditions de son vivant, Sirus Pirondi y développait une idée hardie déjà pour l'époque que l'affection articulaire n'est le plus souvent qu'une manifestation locale d'un état général ou diathésique.

Les maladies des voies urinaires furent l’un de ses sujets de prédilection. On lui doit un Précis théorique et pratique des maladies des voies urinaires publié en 1877, en collaboration avec le Dr Pauchon. Il étudie aussi les maladies de l'oreille, mal connues à l'époque, d'où il sort, en 1873, un petit traité élémentaire. La chirurgie usuelle lui fournit aussi l'occasion de publier, en quatre séries, de nombreuses observations.

Chirurgien, Sirus Pirondi est aussi hygiéniste. Membre du Conseil d'hygiène des Bouches-du-Rhône depuis 1855, délégué du Conseil sanitaire de Marseille depuis 1862, il y participait d'une manière active on lui doit des rapports sur les questions les plus diverses.

Au point de vue de l'hygiène, les plus importantes de ses publications sont la Relation historique et médicale de l'épidémie cholérique de 1854 à 1855 (1859), et plus tard une Étude sommaire sur l'importation du choléra (1865). L'auteur y indique les mesures à prendre pour que les quarantaines soient efficaces.

Sirus Pirondi s'intéresse aussi de bonne heure à la question du vaccin animal sur lequel il publiait en 1865 un travail où il recommandait d'y avoir recours en toutes occasions.

Membre correspondant national de l'Académie nationale de médecine pour la division de pathologie chirurgicale[2], membre correspondant de l'Académie nationale de chirurgie[2], membre l'Académie de médecine de Rome[2] et membre de la société d'enseignement supérieur[3]. Il est secrétaire général de la quatorzième session du Congrès scientifique de France en 1846[4].

L’un de ses élèves est Constantin Oddo qui recueille ses cours et publie avec lui divers travaux.

Le Comité médical des Bouches-du-Rhône a créé un prix "Sirus Pirondi".

Musique

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Sirus Pirondi est sans doute l’un des premiers amateurs et admirateurs de Richard Wagner à Marseille. Ils se sont rencontrés lors de la visite de Wagner à Marseille en 1866. Leur proximité ne devait pas être que de façade si l’on en croit la dédicace que Wagner apposa au dos de l’une de ses photographies de Steinberg : « A monsieur Pirondi, Richard Wagner, toujours encore au doigt souffrant. Genève 8 févr. 66 »[5]. Dans ses mémoires, Armand de Pontmartin raconte que "Sirus Pirondi chantait Verdi et Wagner, sur scène, avec son ami Ivanov, accompagné de l'orchestre de la ville de Marseille. C’était un excellent musicien, un « beau chanteur, possédant une voix chaude de baryton qu’il maniait avec habilité rare, ce qui lui procura le plaisir de chanter avec les plus grands artistes de son époque, tels que Tamberlick, la Malibran, … »[6].

Décorations

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  • Chevalier de la Légion d'honneur[7],

Publications

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  • De la Tumeur blanche du genou, et de la manière de la guérir, spécialement par le muriate de baryte, Paris (1836).
  • Une visite aux Hôpitaux de Turin, imp. Carneau (Marseille) (1847).
  • Des Maladies quégné à Marseille, depuis le 1er décembre 1852 jusqu'au 30 novembre 1853, rapport présenté à la Société impériale de médecine, impr. de Vial (Marseille) (1854).
  • Relation historique et médicale de l'épidémie cholérique : qui a régné à Marseille pendant l'année 1854, (Paris) (1859).
  • Étude sommaire sur l'importation du choléra et les moyens de la prévenir, imp. J.-B. Baillière et fils (Paris) (1865).
  • Considérations sommaires tendant à faciliter la révision du régime quarantenaire, impr. de Barlatier-Feissat (Marseille) (1886).
  • Étude étiologique sur l'ulcère des pays chauds, impr. de Barlatier-Feissat (Marseille) (1887).
  • Notes sur la naupathie et son traitement, impr. de Barlatier et Barthelet (Marseille) (1889).
  • Nouveau coup d'épée dans l'eau à propos d'hygiène, éd. Barlatier et Barthelet (Marseille), (1893).

Sources

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  1. Hubert de Vauplane, Famille Berlier, une histoire provençale, Paris, Jourdan, (ISBN 2874667218)
  2. a b et c « "Sirus Pirondi", Comité des travaux historiques et scientifiques »
  3. « Liste des membres de la Société d’Enseignement Supérieur », Revue internationale de l'enseignement,‎ t.5, janvier - juin 1885, p. 694 - 696 (lire en ligne)
  4. Congrès scientifique de France - Quatorzième session, Paris, Librairie Derache, (lire en ligne), p. 542
  5. « Richard Wagner. Reproduction photographique... », sur De Baecque et Associés (consulté le ).
  6. A. de Pontmartin, Mes Mémoires : seconde jeunesse, Paris, Calman Levy, , 395 p., p. 293
  7. « Base Léonore »

Bibliographie

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  • Index des membres, des associés et des correspondants de l’Académie de médecine, 1820-1990, p. 194, Éloge par J. Bucquoy le 28 janvier 1908.
  • G. Beltrami, Notice nécrologique, Le Petit Marseillais, 12 janvier 1908, p. 3.
  • Hubert de Vauplane, Famille Berlier, une histoire provençale, préface Frédéric d'Agay, éd. Jourdan, 2022 (ISBN 2874667218).

Liens externes

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