Francine Muyumba

femme politique congolaise

Francine Muyumba est une femme politique congolaise née en à Bukavu (Sud-Kivu). Proche de l'ancien président Joseph Kabila et membre du PPRD, elle est sénatrice du Haut-Katanga depuis 2019. Elle fut également présidente de l'Union panafricaine de la jeunesse (en) de 2014 à 2019.

Francine Muyumba
Illustration.
Francine Muyumba en 2017.
Fonctions
Sénatrice du Haut-Katanga
En fonction depuis le
(5 ans, 8 mois et 17 jours)
Élection 15 mars 2019
Biographie
Nom de naissance Francine Furaha Muyumba
Date de naissance (37 ans)
Lieu de naissance Bukavu
Nationalité Congolaise
Parti politique PPRD
Diplômée de UNAM
UPC

Biographie

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Formation

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De son nom complet Francine Furaha Muyumba, elle naît en février 1987 à Bukavu dans la province du Sud-Kivu[1],[2], et grandit dans l'ancienne province du Katanga (aujourd'hui Tanganyika)[3].

Elle décroche un diplôme d'État à Kalemie, puis part étudier le droit à l'université de Namibie, souhaitant devenir juriste. Elle se désintéresse cependant de la common law enseignée dans cette université, et décide de se tourner vers le journalisme. Elle commence également à militer durant ses études, devenant la première étudiante étrangère à être placée à la tête du « Conseil représentatif des étudiants » de cette université. En 2011, elle obtient une licence en ressources humaines, science et technologie, option « études des médias / journalisme », puis rentre au Congo[3],[4].

En 2013, elle décide de reprendre ses études de droit[3], cette fois-ci à l'université protestante au Congo (Kinshasa), où elle décroche une licence en 2018[4].

Militantisme

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Francine Muyumba (à droite) en tant que présidente de l'UPJ avec la diplomate Lydia Wanyoto (en) lors d'une visite auprès de la Mission de l'Union africaine en Somalie en 2016.

Francine Muyumba s’investit au sein de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMDJ) et travaille notamment avec la « Ligue des jeunes » du parti du président Joseph Kabila, ainsi qu'avec d'autres formations politiques d'Afrique australe. En 2011, peu après être rentrée au Congo, elle s'exprime devant Kabila au nom de la diaspora du PPRD (parti au pouvoir) lors d'une réunion à la ferme présidentielle de Kingakati (banlieue de Kinshasa), où elle se fait remarquer[3].

Fin novembre 2014, elle est élue à la tête de l'Union panafricaine de la jeunesse (en) (UPJ), organisme créé en 1962[4] et chargé depuis 2009 par l'Union africaine de coordonner les organisations de jeunesse en Afrique[1],[3]. Elle est réélue pour un second mandat en décembre 2017[4].

Proche du président Joseph Kabila et de son entourage, elle déclare en 2017 au magazine Jeune Afrique qu'elle considère Jaynet Kabila, la sœur jumelle du président, comme « une grande sœur »[3]. En décembre 2018, juste avant l'élection présidentielle, Joseph Kabila, alors président sortant, l'élève au rang d'« ambassadeur », aux côtés de 25 autres personnalités, afin de la remercier de son soutien[5].

Sénatrice

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Candidate aux élections sénatoriales de 2019, elle est élue sénatrice du Haut-Katanga le 15 mars 2019, et prend ses fonctions le 5 avril lors de la rentrée parlementaire[6]. À l'âge de 32 ans, elle devient ainsi la benjamine du Sénat congolais[1], au sein duquel elle préside la Commission des relations extérieures[7]. Elle démissionne de la présidence de l'UPJ le 25 avril, afin de ne pas cumuler ce poste avec son mandat de sénatrice[8].

En tant que sénatrice, elle critique en décembre 2019 le rappel de deux ambassadeurs par le ministère des Affaires étrangères, estimant que la ministre Marie Tumba Nzeza « a agi en usurpant les compétences qui ne lui sont pas reconnues »[7], et demande l'annulation de cette décision[9].

Pendant la pandémie de Covid-19 en RDC, elle appelle le 23 mars 2020, aux côtés de trois autres parlementaires, à isoler la capitale Kinshasa du reste du pays[10]. Le 2 avril, elle annonce qu'elle va reverser 30 % de son salaire pour lutter contre la pandémie, et propose une contribution de la part du secteur des télécommunications[11].

Influence

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En octobre 2017, Francine Muyumba est classée parmi les 100 personnalités africaines les plus influentes du monde au « Mipad 2017 » (initiative soutenue par l'ONU)[3].

Controverses et polémiques

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En avril 2019, l'organisation de défense des droits de l'homme « Justicia ASBL » (basée à Lubumbashi) accuse Francine Muyumba d'avoir fait séquestrer et torturer deux militaires à son domicile entre les 11 et 16 avril, avec la complicité du général Mushimba. Les deux hommes, qui gardaient la résidence de la sénatrice, lui auraient dérobé son sac à main, dont le contenu aurait une valeur estimée à 148 000 dollars. Son avocat, Me Patrick Malamba, dément ces accusations et déclare le 27 avril au média RFI que la sénatrice s'est seulement plainte du vol auprès de la hiérarchie militaire, qui aurait sanctionné les deux hommes[12]. En mai 2019, une centaine d'organisations congolaises de défense des droits de l'homme réclament, dans un appel commun, des poursuites contre Francine Muyumba et le général Mushimba dans le cadre de cette affaire[13].

Début 2024, des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux comme quoi elle aurait rejoint l'Alliance du fleuve Congo de Corneille Nangaa[14], une coalition politico-militaire à laquelle appartient le groupe armé M23[15]. Ces rumeurs s'avèrent de fausses informations[14].

Vie privée

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Francine Muyumba est mariée depuis 2019 à Patrick Nkanga Bekonda, rapporteur du bureau politique du PPRD, ancien président de la « Ligue des jeunes » de ce même parti, ancien conseiller du président Joseph Kabila, et candidat aux élections législatives de 2018 dans la province de l’Équateur[2],[16].

Références

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  1. a b et c La Tribune Afrique, « RDC : à 32 ans, Francine Muyumba devient la benjamine du Sénat », sur afrique.latribune.fr,
  2. a et b Thierry Kasongo, « Pourquoi Francine Muyumba préfère un politicien? “Patrick NKANGA”. Est-il, un homme idéal? », sur legrandcongo.com,
  3. a b c d e f et g Trésor Kibangula, « RDC : l’ascension de Francine Muyumba, combattante pour la jeunesse », sur jeuneafrique.com,
  4. a b c et d Jules Ntambwe, « [Après 5 ans passés aux commandes] UPJ : Francine Muyumba démissionne pour se consacrer à son mandat de Sénatrice », sur laprosperite.online,
  5. Pierre Boisselet, « RDC : avant de quitter le pouvoir, Kabila a « élevé » 26 personnalités au rang d’ambassadeur », sur jeuneafrique.com,
  6. « RDC: au Sénat, une plénière inaugurale dans une ambiance particulière », sur rfi.fr,
  7. a et b « Les pro-Kabila contestent le rappel de trois ambassadeurs », sur voaafrique.com,
  8. Ibrahima Bayo Jr., « Francine Muyumba : «Ma génération a une mission, changer le paradigme africain» », sur afrique.latribune.fr,
  9. Jules Ntambwe, « [Rappel définitif de deux ambassadeurs en poste aux Nations Unies] Sénat : Francine Muyumba pour l’annulation de cette décision par le Chef de l’Etat », sur laprosperite.online,
  10. « Coronavirus en RDC : Félix Tshisekedi décrète l’état d’urgence et isole Kinshasa », sur jeuneafrique.com,
  11. « Coronavirus en RDC : La sénatrice Francine Muyumba accorde 30 % de ses émoluments à la riposte et propose la contribution des télécoms », sur actualite.cd,
  12. « Affaire Francine Muyumba en RDC: les avocats de la sénatrice montent au créneau », sur rfi.fr,
  13. Lucien Dianzenza, « Lubumbashi : des poursuites réclamées contre le général Mushimba et la sénatrice Francine Muyumba », sur adiac-congo.com,
  14. a et b « Faux ! Francine Muyumba n'a pas rejoint le Mouvement militaire de Corneille Nanga », sur Radio Okapi, (consulté le )
  15. « RDC: Corneille Nangaa lance une coalition politico-militaire dont fait partie le M23 », sur RFI, (consulté le )
  16. « Page rose : Francine Muyumba unie à Patrick Nkanga », sur pourelle.info,

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