Francisco Camps
Francisco Enrique Camps Ortiz, né le à Valence, est un homme politique espagnol, membre du Parti populaire (PP) et ancien président de la Généralité valencienne, de 2003 à 2011.
Francisco Camps | ||
Francisco Camps, en . | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Président du Parti populaire de la Communauté valencienne | ||
– (7 ans, 2 mois et 22 jours) |
||
Élection | ||
Réélection | ||
Prédécesseur | Eduardo Zaplana | |
Successeur | Alberto Fabra | |
Président de la Généralité valencienne | ||
– (8 ans, 1 mois et 1 jour) |
||
Gouvernement | Camps I, II, III | |
Législature | VIe, VIIe et VIIIe | |
Coalition | PP | |
Prédécesseur | José Luis Olivas | |
Successeur | Alberto Fabra | |
Député au Parlement valencien | ||
– (11 ans, 9 mois et 22 jours) |
||
Élection | 25 mai 2003 | |
Réélection | 27 mai 2007 22 mai 2011 |
|
Circonscription | Valence | |
Législature | VIe, VIIe et VIIIe | |
Groupe politique | PP | |
Délégué du gouvernement dans la Communauté valencienne | ||
– (5 mois et 1 jour) |
||
Président du gouvernement | José María Aznar | |
Ministre | Jesús Posada Javier Arenas |
|
Prédécesseur | Carmen Mas | |
Successeur | Juan Cotino | |
Premier vice-président du Congrès des députés | ||
– (2 ans et 3 jours) |
||
Président | Luisa Fernanda Rudi | |
Législature | VIIe | |
Prédécesseur | Enrique Fernández-Miranda | |
Successeur | Margarita Mariscal de Gante | |
Député aux Cortes Generales | ||
– (2 ans et 3 jours) |
||
Élection | ||
Circonscription | Valence | |
Législature | VIIe | |
Groupe politique | Populaire | |
Successeur | Inmaculada Martínez Cervera | |
– (10 mois et 28 jours) |
||
Élection | ||
Circonscription | Valence | |
Législature | VIe | |
Groupe politique | Populaire | |
Successeur | Fernando Coquillat Durán | |
Secrétaire d'État aux Administrations territoriales | ||
– (1 an, 2 mois et 9 jours) |
||
Ministre | Ángel Acebes | |
Prédécesseur | Jorge Fernández Díaz | |
Successeur | Gabriel Elorriaga | |
Conseiller à la Culture, à l'Éducation et à la Science de la Généralité valencienne | ||
– (1 an, 10 mois et 30 jours) |
||
Président | Eduardo Zaplana | |
Gouvernement | Zaplana I | |
Prédécesseur | Marcela Miró | |
Successeur | Manuel Tarancón | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Francisco Enrique Camps Ortiz | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Valence (Espagne) | |
Parti politique | AP, puis PP | |
Diplômé de | Université de Valence | |
Profession | Juriste | |
|
||
|
||
Présidents de la Généralité valencienne Délégués du gouvernement dans la Communauté valencienne |
||
modifier |
Il commence sa vie politique dans les années 1990, au niveau municipal, au sein de l'exécutif de la mairie de Valence, dirigé par Rita Barberá. Il est ainsi conseiller délégué à la Circulation, puis premier adjoint à la maire, délégué aux Finances, entre 1991 et 1996.
Cette année-là, il obtient un siège de député de Valence au Congrès des députés. Il y renonce en 1997, quand Eduardo Zaplana en fait le conseiller à la Culture et à l'Éducation de son premier gouvernement de la Généralité valencienne. Il retourne au niveau national en 1999, comme secrétaire d'État aux Administrations territoriales.
Après avoir retrouvé, aux élections de 2000, son siège de député, il devient premier vice-président du Congrès. Il quitte les Cortes Generales en avril 2002, après avoir été nommé délégué du gouvernement dans la Communauté valencienne. À peine trois mois plus tard, le Parti populaire en fait son chef de file pour les élections régionales de 2003.
Ayant remporté la majorité absolue lors de ce scrutin, au cours duquel il est élu député régional de Valence, il est investi président de la Généralité valencienne. À partir de 2004, il cumule cette fonction avec celle de président régional du PP. En 2007, puis 2011, il remporte deux nouveaux mandats, chaque fois avec la majorité absolue au Parlement valencien.
Il démissionne de l'ensemble de ses responsabilités — excepté son siège de député — en juillet 2011, après avoir été mis en examen dans une affaire de financement illégal du Parti populaire. Alberto Fabra lui succède, et il est acquitté en janvier 2012. Il est ensuite mis en cause dans une dizaine d'autres affaires, son parcours se soldant par une mise hors de cause dans 90 % des cas.
Biographie
modifierJeunesse et formation
modifierAprès avoir passé son enfance à Borbotó, un quartier de Valence, il étudie dans un collège jésuite, puis obtient une licence de droit à l'université de Valence. C'est au cours de son cursus universitaire qu'il se rapproche de la vie politique, en adhérant aux Nouvelles générations (NNGG) de l'Alliance populaire (AP) en 1982.
Les débuts locaux
modifierLe , il se présente aux élections municipales à Valence, sur la liste du Parti populaire (PP), conduite par Rita Barberá. Élu conseiller municipal, il est nommé adjoint à la Circulation. Après les élections de 1995, il est promu premier adjoint au maire, chargé des Finances et du Patrimoine, ainsi que porte-parole du groupe PP et de la commission municipale des Finances.
Député national et conseiller régional
modifierLors des élections générales anticipées du 3 mars 1996, il prend la tête de liste du PP dans la province de Valence et coordonne la campagne du parti dans la Communauté valencienne. Au Congrès des députés, il devient porte-parole de son groupe parlementaire à la commission des Infrastructures. Il est contraint de démissionner à la suite de sa nomination comme conseiller à la Culture, à l'Éducation et à la Science de la Généralité valencienne par Eduardo Zaplana, le .
Le retour aux responsabilités nationales
modifierIl renonce à ses fonctions régionales le , après avoir été nommé secrétaire d'État pour les Administrations territoriales, sous la direction du nouveau ministre Ángel Acebes. Il se présente, l'année suivante, aux élections générales du 12 mars 2000, toujours comme tête de liste du PP dans la province de Valence, et revient alors au Congrès des députés, dont il est désigné, le 5 avril suivant, premier vice-président, sous la présidence de Luisa Fernanda Rudi.
Implantation régionale en deux temps
modifierIl quitte à nouveau le Congrès, le , du fait de sa nomination comme délégué du gouvernement dans la Communauté valencienne. Le 10 juillet suivant, le président de la Généralité valencienne, Eduardo Zaplana, est nommé ministre du Travail et remplacé par José Luis Olivas. Cependant, c'est Francisco Camps qui est désigné chef de file du parti pour les élections régionales de 2003, ce qui l'amène à quitter son poste administratif le .
Président de la Généralité valencienne
modifierLors de ce scrutin, il obtient 47,9 % des suffrages exprimés et 48 députés sur 89, soit un recul d'un siège et moins d'un point. Le suivant, à 40 ans, Francisco Camps est investi président de la Généralité valencienne par le Parlement valencien. Le , il succède à Zaplana comme président du PP de la Communauté valencienne (PPCV)[1]. Candidat à sa propre succession aux élections régionales de 2007, il remporte 53,2 % des voix, un record régional, et 54 sièges sur 99. Cette domination est confirmée au scrutin de 2011, lorsqu'il recueille 50,6 % des suffrages et 55 élus.
Un des suspects de l'affaire Gürtel
modifierAu début de l'année 2009, le juge d'instruction Baltasar Garzón, de la cour nationale d'Espagne, décide la mise en examen de Francisco Camps pour sa supposée implication dans le réseau de corruption de « l'affaire Gürtel », conformément au rapport du parquet anti-corruption[2]. Toutefois, ce dernier dispose de l'immunité parlementaire en sa qualité de député régional, et Garzón doit se dessaisir au profit du tribunal supérieur de justice de la Communauté valencienne (TSJCV). Il alors de nouveau mis en examen pour « corruption », pour l'acceptation supposée de cadeaux, en l'espèce des costumes d'une valeur de 12 000 euros[3], et auditionné par le juge chargé du dossier cinq jours plus tard[4]. Alors que le TSJCV avait maintenu les charges retenues, les poursuites sont finalement abandonnées le [5].
Toutefois, environ un mois et demi plus tard, le journal El País révèle plusieurs rapports de police, non admis comme preuve par les juges valenciens, qui démontrent que Camps était parfaitement au courant du réseau de corruption[6]. Sous pression de la direction nationale, Camps décide finalement, début octobre, de se séparer de Ricardo Costa, secrétaire général du PPCV et porte-parole de son groupe au Parlement régional, lui aussi mis en cause dans l'affaire Gürtel[7].
Au mois de , le Tribunal suprême ordonne au TSJCV de rouvrir son information judiciaire contre le président de la Généralité, toujours pour corruption, pour avoir reçu, en sa qualité de représentant public supposé du réseau de corruption, douze costumes et quatre cravates, entre autres, d'une valeur de 14 000 euros[8],[9]. Malgré cela, le président du PP, Mariano Rajoy, accepte que Camps soit de nouveau candidat en 2011[10], et la direction du parti approuve les listes présentées à cette occasion, dont neuf candidats sont mis en examen dans ce dossier[11].
Démission de la présidence de la Généralité
modifierLe magistrat chargé de l'affaire au TSJCV annonce finalement, le , que Camps sera bien jugé pour corruption, estimant qu'il dispose des preuves suffisantes pour aller au procès[12]. L'affaire pourrait alors être jugée pendant la campagne des prochaines élections législatives, et met en difficulté la direction nationale du PP car celle-ci avait passé un accord avec les socialistes en vue de renforcer les sanctions pénales dans ce type d'affaire[13]. Alors que le PSOE réclame à Mariano Rajoy qu'il force le président de la Généralité à la démission[14], ce dernier, soutenu notamment par la maire de Valence, Rita Barberá, fait savoir qu'il compte bien terminer son mandat, même en cas de condamnation, la porte-parole du gouvernement régional affirmant que « ni le gouvernement régional, ni les Valenciens » ne partagent la position du juge[15]. À la surprise générale[16], il fait savoir, le 20 juillet, après un silence de cinq jours, qu'il compte démissionner, tout en clamant son innocence, afin de ne pas mettre en difficulté le PP et Mariano Rajoy[17].
La direction du PPCV, réunie en urgence quelques heures plus tard, choisit pour le remplacer Alberto Fabra[18], maire de Castellón de la Plana. Le , il est acquitté des charges qui pesaient contre lui, de même que Ricardo Costa, par cinq voix contre quatre au sein du jury populaire[19].
Affaires judiciaires
modifierIl est impliqué dans diverses affaires judiciaires, surtout après avoir quitté la présidence de la Généralité. Par exemple, il est mis en cause dans l'enquête judiciaire sur l'organisation du grand Prix automobile d'Europe 2008 à Valence[20]. En outre, certains mis en examen de la trame valencienne de l'affaire Gürtel ont indiqué que le PP « se finançait avec de l'argent sale »[21]. Ces déclarations ont été très utiles pour les enquêtes du procureur sur les fédérations provinciales du PP[22],[23].
Il s’est trouvé impliqué jusque dans 10 affaires judiciaires. En novembre 2021, toutes sauf une, liée à l’affaire Gürtel, ont été classées sans donner lieu à des poursuites contre lui[24].
Vie privée
modifierMarié, il est père de trois enfants.
Notes et références
modifier- (es) « Camps, elegido presidente del PP valenciano y Ripoll, secretario general », La Vanguardia, le
- (es) « La fiscalía implica al presidente valenciano, Francisco Camps, en la trama corrupta », El País, le
- (es) « La Justicia imputa a Camps por aceptar sobornos del empresario Francisco Correa », El Correo, le
- (es) « Camps: «Estoy muy satisfecho por haber contado todo lo que ha pasado estos meses» », ABC, le
- (es) « El TSJ exculpa a Camps al no ver relación entre 'regalos' y contratos », El Mundo, le
- (es) « Los 'pinchazos' apuntan a que Camps estaba al tanto de la trama de financiación », El País, le
- (es) « Camps destituye a Ricardo Costa tras las presiones de Génova », El País, le
- (es) « El Supremo reabre la causa contra Camps por los regalos de la trama "Gürtel" », Las Provincias, le
- (es) « La Fiscalía pide 41.250 euros de multa para Camps por 'un delito continuado de cohecho' », El Mundo, le
- (es) « Rajoy reafirma a Camps como candidato del PP en Valencia », ABC, le
- (es) « Génova aprueba la lista de Camps con nueve implicados por corrupción », El Mundo, le
- (es) « Camps será juzgado por recibir trajes de la 'trama Gürtel' », Público, le
- (es) « El juez Flors sostiene que Camps mintió y le sentará en el banquillo », El País, le
- (es) « El Gobierno valenciano ve la apertura de juicio como una “cuestión de trámite” », El País, le
- (es) « Camps se plantea agotar el mandato aunque el juicio acabe en condena », El País, le
- (es) « Camps se plantea pagar la multa y seguir en el poder con antecedentes penales », El País, le
- (es) « Francisco Camps dimite pero se declara inocente », Público, le
- (es) « El alcalde de Castellón, Alberto Fabra, sucederá a Camps », Público, le
- (es) « El jurado declara a Camps y Costa no culpables por la mínima », Público, le
- « Un scandale de corruption lié au Grand Prix d'Europe de Valence? », sur Motorinside
- « Espagne: le PP se finançait avec de l'argent au noir », sur La Libre
- « Escándalo en Alicante: el PP podría usar asociaciones 'tapadera' para ocultar su dinero »
- « Fiscalía ya rastrea el dinero de las cuotas a las asociaciones del PP »
- (es) Alberto Caparrós, « El calvario judicial de Francisco Camps se acerca al final con nueve casos archivados de diez imputaciones », ABC, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (es) José Antonio Piqueras et Javier Paniagua, Diccionario biográfico de políticos valencianos 1810-2005, Valence, Institució Alfons el Magnànim/Fundación Instituto de Historia Social, , 586 p. (ISBN 978-84-95484-80-2, lire en ligne), p. 120
Articles connexes
modifier- Gouvernement Camps I, II et III
- Élections au Parlement valencien de 2003, 2007 et 2011
- Mariano Rajoy
- Affaire Gürtel