Vranck van Borselen
Vranck van Borselen (Francon de Borsele) (né vers 1396 - mort le à Brielle), était un noble zélandais.
Rencontre avec Jacqueline de Hainaut
modifierFrancon de Borselen[1] était seigneur de Voorne, de Zélande et Maartensdijk (où se trouvait son château principal), seigneur de Zuylen, 'stahouder' de Hollande et de Zélande pour les comtes de Hollande (les comtes de Hollande étaient, à cette époque, les ducs de Bavière-Straubing, comtes de Hainaut : la Hollande était un héritage en provenance de l’ancienne Maison d’Avesnes comte de Hainaut, XIIIe-XIVe s.). Il le fut également pour Philippe le Bon après que Jacqueline de Bavière eut transmis la régence de ses terres à ce dernier (traité de Delft, 1428). La comtesse s’étant installée, dès 1429, à Goes en Zélande, Frank devint son « geôlier » chargé par le duc de la surveiller. Jacqueline et Frank tombèrent amoureux l’un de l’autre : il déboursa de ses propres deniers pour suppléer aux besoins de la comtesse.
Conflit avec le duc de Bourgogne
modifierToutefois, Philippe le Bon ayant appris qu’ils s’étaient mariés secrètement (un soir de , vers 23 h., l’union avait été célébrée et bénie secrètement par le chapelain Albrecht, dans la chapelle Ste-Marie du Binnenhof à La Haye)[2], Francon van Borselen tomba en disgrâce : Philippe le Bon le fit incarcérer au château de Rupelmonde et le condamna à mort pour félonie. La comtesse avait en effet promis de ne pas se remarier sans l'accord du duc de Bourgogne selon une des clauses du traité de Delft de 1428[3]. Cependant, avant de mettre sa menace à exécution et, par l’intermédiaire de la comtesse douairière du Quesnoy (en Hainaut), Marguerite de (Valois) Bourgogne, mère de Jacqueline, Philippe le Bon proposa un nouveau marché : il laissait le choix à Jacqueline, - soit elle lui cédait à titre définitif tous ses États, épargnant la vie de son nouvel époux, - soit il exécuterait Frank van Borselen. Jacqueline choisira sans hésiter la première proposition et un nouveau traité sera signé à La Haye, le , par lequel elle délaissa tous ses États, titres et droits, à son cousin Philippe, épargnant en contrepartie son quatrième époux, d’une exécution. Elle et son époux ne conserveront que le titre de « comtesse et comte d’Ostrevant » [4] et recevront en compensation de Philippe le Bon, une modeste rente annuelle ponctionnée sur les revenus du comté d’Ostrevant (en Hainaut)[5]. Par cette renonciation de ses titres et de ses États, Jacqueline mit ainsi un terme à une certaine forme d’autonomie séculaire de ses comtés et seigneurie accumulés et gouvernés par ses aïeux. Ses États étant dorénavant fondus dans une centralisation d’États dits « États bourguignons ». Le couple sera relégué en Hollande méridionale au château de Teylingen, domaine des comtes de Hollande.
Veuvage et dernières années
modifierFrank, avec le temps, obtint à nouveau quelques faveurs de Philippe le Bon : il sera régulièrement envoyé en mission par son souverain.
Jacqueline décéda de la phtisique dans son château de Teylingen en Hollande, le 8 (9 ?) . Vranck van Borselen lui offrit de somptueuses funérailles[6].
Vranck van Borselen vécut encore à Teilingen où il mourut en 1470. Il semble être rentré définitivement en grâce auprès du duc de Bourgogne puisqu’il devint en 1445 chevalier de l’ordre de la Toison d'or. Il ne se serait jamais remarié. Il fut enseveli à Sint-Maartensdijk, sur l’île de Tholen en Zélande.
Au début de leur mariage, les nouveaux époux vécurent au château familial van Borselen à Voorne (Oostvoorne) durant quelques semaines. C’est ainsi que le château fut prénommé le château de Jacqueline (Jacobaburcht (nl)).
Notes et références
modifier- Joseph Jean De Smet, Histoire de Belgique, 1847 : « A peine le duc en eut-il connaissance , qu'il fit conduire de Borselen à la forteresse de Rupelmonde , publiant ... de la princesse avec Francon de Borselen. » Cependant Jacqueliné de Bavière avoit commencé de nouvelles intrigues avec Francon de Borselen, que Philippe-le-Bon avoit fait gouverneur de Hollande et ..
- « Jacqueline de Bavière », T. 2, Chez les Frères van Cleef, à La Haye et Amsterdam, 1833, p. 241. NOTE : ni les archives, ni l’histoire n’offrent sur ce mariage de document authentique. Cependant, l’ouvrage Levensbeschrijving van eenige voorname, Mannen en Vrouwen, uit echte stukken, fait mention au Vol. Ve de ce mariage, qui aurait été célébré à La Haye. Or, il s’avère que Frank et Jacqueline se trouvaient bien à La Haye à cette époque.
- Sury, Geoffroy G., « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut, XIVe - XVe s. », (2nd Ed.), Geoffroy G. Sury, Edit., Brussels, © 2010, p. 189-190 : - Quelques clauses du traité de Delft (1428) entre Jacqueline de Bavière et son cousin, Philippe le Bon: Le 3 juillet 1428, Jacqueline, ayant perdu beaucoup d’amis (même son 3e époux Humphrey ne donna plus signes de vie), assiégée à Gouda pour préserver ses droits contre Jean III duc de Bavière, son oncle, se vit contrainte, après négociations par l’intermédiaire de diplomates (*1) de signer avec son cousin et adversaire (Philippe le Bon, duc de Bourgogne) le traité de Delft (1428), par lequel, elle renonce partiellement à ses droits et à ses États, à savoir : - elle reconnaît Philippe le Bon comme « ruwaert », c'est-à-dire, tuteur et héritier de ses États (les comtés de Hainaut, Zélande, Hollande, ainsi que de la seigneurie de Frise), si elle venait à décéder sans descendance ; - elle s’engage à ne pas lever d’armées ; - elle s’engage à ne pas quitter ses terres ; - elle s’engage à ne pas se remarier sans autorisation. En compensation, elle reçoit en apanage, le comté d’Ostrevant (en Hainaut.) et les rentes y afférentes. Ce traité de paix donnait les « pleins pouvoirs » à Philippe le Bon, qui les exerça aussitôt en Hainaut en nommant de nombreux officiers, fidèles à sa cause (*2), écartant ceux qui étaient restés attachés à Jacqueline. NOTES : -(*1) A Valenciennes, le 6 novembre 1428, Jacqueline duchesse de Bavière, etc., ordonne au receveur général du Hainaut de payer à ses conseillers, le seigneur de Hainin et Jacquemart Hanekart, et à son secrétaire Jean Grenier, la somme de 78 livres 15 sous tournois, montant des frais qu’ils ont engagés en allant en ambassade à Bruges auprès du duc de Bourgogne (Philippe le Bon) avec Louis de Montfort et d’autres. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, n° d’ordre (cote) 1528, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, pp. 322-323. (Or. sur pch. ; 1 sc.) -(*2) A Valenciennes, le 20 septembre 1428, Philippe (le Bon), duc de Bourgogne, etc., hoir du comté de Hainaut, fait savoir qu’en vertu des pouvoirs que lui donne le traité de paix conclu avec la duchesse (Jacqueline) de Bavière, il renouvelle la nomination de maître Gérard Durot, son secrétaire, comme receveur général des mortemains de Hainaut. Une mention dorsale indique que le bénéficiaire a prêté serment entre les mains du chancelier de Bourgogne, le 30 septembre suivant. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, n° d’ordre (cote) 1515, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 320. (Vidimus du 27/09/1429, relatant un parchemin de Valenciennes, en date du 20/09/1428.)
- Geoffroy G. Sury, « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut, XIVe - XVe s. », (2e éd.), G. G. Sury, Edit., Bruxelles, © 2010, p. 191, 198 : - A Malines (Mechelen), le 2 juin 1434, Philippe (le Bon), duc de Bourgogne, autorise Francon de Borssele (Vranck van Borselen) à porter à vie le titre de « comte d’Ostrevant » et lui accorde de même, la jouissance, après le décès éventuel de son épouse, la duchesse Jacqueline de Bavière, comtesse de Hollande, d’Ostrevant, et de Ponthieu, dame de Zuid-Beveland, de Voorne, de Zuilen, et de Sint Maartendijk, de la pension annuelle de 500 clinquarts qui revient à cette dernière sur les revenus de l’Ostrevant (Hainaut). In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, n° d’ordre (cote) 1647, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 348 (Vidimus du 14/04/1437 relatant un parchemin du 2/06/1434 à Malines.) - En date du 12/4/1433, la comtesse (Jacqueline de Bavière), par un acte officiel sur parchemin et scellé de son sceau, transporte à son cousin, le duc de Bourgogne (Philippe le Bon), le Hainaut, la Hollande, la Zélande et la Frise. (A.D.N. à Lille, Chambre des Comptes à Lille, série B.299, parchemin no 15618 au sceau appendu de Jacqueline.)
- Geoffroy G. Sury, « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut, XIVe - XVe s. », (2nd Ed.), G. G. Sury, Edit., Brussels, © 2010, p. 191 : - A Haarlem, 15 avril 1433, Philippe (le Bon), duc de Bourgogne, de Lothier, de Brabant et de Limbourg, comte de Flandre, d’Artois, de Bourgogne, de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de Namur, ordonne à Guy Guilbaut, son conseiller, trésorier et gouverneur général des finances, de payer annuellement à Jacqueline de Bavière, en exécution des termes du traité relatif au transport des comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de la seigneurie de Frise, la somme de 500 écus de Bourgogne, dits clinquarts, à prendre sur les revenus du comté d’Ostrevant. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, n° d’ordre (cote) 1617, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 341. (Vidimus du 3/05/1434 relatant un parchemin du 15/04/1433 à Haarlem.) ; - A Sint Maartensdijk, 2 décembre 1434, la duchesse Jacqueline de Bavière, comtesse de Hollande, de Ponthieu et d’Ostrevant, donne quittance au duc de Bourgogne, d’une somme de 500 écus d’or, dits Philippus de Bourgogne, montant de la première annuité de la rente qu’elle perçoit sur les revenus d’Ostrevant. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, n° d’ordre (cote) 1670, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 352. (Or. sur pch. ; sc. ébréché.) ; - A Brielle, le 22 juin 1438, Frank de Borssele (van Borselen) comte d’Ostrevant, seigneur de Voorne, de Zuilen, de Sint Maartensdijk et d’Hoogstraten, donne quittance au receveur général de Hainaut d’une somme de 250 philippus, montant d’un terme semestriel de la rente annuelle qui lui revient sur le comté d’Ostrevant. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, n° d’ordre (cote) 1720, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 363. (Or. sur pch. ; sc. ébréché.)
- J.F. Le Petit, « La grande chronique de Hollande, Zélande, West frise, Overyssel et Goreningen jusqu’à la fin de l’année 1600 », 2 vol. in folio – T. 1, Imp. J. Canin, Dordrecht, 1601, p. 358.