Friedrich Löffler

médecin et bactériologiste allemand

Friedrich August Johannes Loeffler (né le à Francfort-sur-l'Oder, décédé le à Berlin) est un médecin prussien, hygiéniste et bactériologiste. Il est connu pour ses travaux sur la diphtérie, sur des agents pathogènes en médecine vétérinaire, tout en étant aussi un précurseur de la virologie.

Friedrich Löffler
Friedrich August Johannes Loeffler
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Friedrich LoefflerVoir et modifier les données sur Wikidata
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Friedrich August Johannes LoefflerVoir et modifier les données sur Wikidata
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Biographie

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Après avoir étudié la médecine à l’université de Wurtzbourg et au Friedrich-Wilhelm-Institut de Berlin où il rejoint le Pépinière-Corps (de) Suevo-Borussia, il devient le collaborateur de Robert Koch à l'Office impérial de santé (Kaiserliches Gesundheitsamt).

En 1888, Loeffler devient professeur d’hygiène et d’histoire de la médecine à l’université de Greifswald, puis à Berlin.

En 1897, il est chargé de mission par le gouvernement allemand sur la fièvre aphteuse qui entraîne des pertes économiques considérables dans l'élevage[1].

Le 19 juillet, il reçoit la boucle de Corps Guestfalia Greifswald[2].

Sur l'île de Riems, il fonde en 1910 le premier institut de recherche virologique scientifique, mais le quitte quand il est appelé en 1913 à la direction du Robert Koch-Institut. L'institut sur l’île de Riems est rebaptisé en 1952 Friedrich-Loeffler-Institut.

Löffler décède en 1915 à Berlin à l'âge de 62 ans. Il est enterré dans l'ancien cimetière de Greifswald (de). L'un de ses fils est l'orthopédiste Friedrich Loeffler (de).

Travaux

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Les conditions essentielles permettant de démontrer qu'un microorganisme X est la cause d'une maladie Y sont connues sous le nom de postulats de Koch. Cependant, c'est son collaborateur Loeffler qui énonça clairement, dès 1883, trois conditions nécessaires à propos de la diphtérie[3] :

  1. L'agent doit être constamment présent dans ses aspects caractéristiques dans les tissus malades.
  2. L'agent apparemment responsable doit être isolé et pousser en milieu de culture pure.
  3. L'agent de la culture pure doit provoquer expérimentalement la maladie.

Diphtérie

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Il est le premier à avoir isolé et cultivé, en 1884, le bacille de la diphtérie découvert par Theodor Klebs en 1883. Ayant constaté que, chez les animaux morts à la suite d'une inoculation de ce bacille, les microbes restaient proches du point d'inoculation, il conclut que le bacille « doit sécréter un poison, une toxine, qui, elle, ne reste pas in loco, mais envahit tous les organes vitaux du corps »[4]. Cette toxine pressentie par Loeffler fut isolée par Roux et Yersin en 1888[5].

Toutefois, Loeffler constate aussi que la bactérie n'est pas toujours cultivable à partir d'un cas clinique typique, et qu'on peut la trouver dans la gorge de sujets sains. Ce dernier point l'amène à décrire en 1887 des souches non virulentes de bacilles diphtériques[6]. De 1890 à 1893, Koch développera et présentera le concept de « porteur sain »[7].

Autres agents bactériens

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Il découvre les agents de la morve du cheval (1882)[8], et du rouget du porc (1885)[9].

Hypothèses virales

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En collaboration avec Paul Frosch, Loeffler montre en 1898 que toutes les bactéries précédemment isolées comme agent causal de la fièvre aphteuse ne sont en fait que des agents contaminants accidentels. Les véritables agents de cette maladie sont si petits qu'ils passent à travers les filtres bactériens[1]. Contenus dans le produit de filtration, ils sont capables, après dilutions répétées, de se multiplier en reproduisant la maladie[10]. Les dilutions répétées ayant permis d'éliminer l'hypothèse d'une toxine[11].

La même année, par des moyens similaires, Beijerinck découvre l'agent responsable de la mosaïque du tabac, plus petit que les bactéries. Ces deux résultats marquent le début d'une nouvelle discipline, la virologie[1],[10].

En outre, dès 1898, Loeffler et Frosch envisagent l'hypothèse que les agents de maladies infectieuses que l'on cherche en vain, comme la variole, la vaccine, la rougeole, la peste porcine, etc. pourraient appartenir au même groupe d'organismes minuscules[7].

Éponymie

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  • Bacille de Loeffler ou de Klebs-Loeffler : Corynebacterium diphteriae (agent de la diphtérie).
  • Bacille de Schuetz-Loeffler : Malleomyces mallei devenu Burkholderia mallei (agent de la morve).
  • Bleu de Loeffler : colorant utilisé en bactériologie, composé de 3 parties de solution alcoolique concentrée de bleu de méthylène et de 10 parties d'une solution aqueuse fraîche de potasse à 1/10 000.
  • Coloration de Loeffler : coloration des cils bactériens utilisant la fuschine.
  • Milieu de Loeffler : un milieu de culture solide (3 parties de sérum liquide et 1 partie de bouillon nutritif glucosé à 1 %) pour le diagnostic rapide du bacille diphtérique.
  • Mordant de Loeffler : colorant histologique constitué par un mélange de 100 ml de solution d'acide tannique à 20%, 50 ml de solution saturée de sulfate ferreux et 20 ml de solution alcoolique saturée de fuschine basique[12].

Bibliographie

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Notes et références

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  1. a b et c Tania Louis (postface Étienne Klein), La folle histoire des virus, Humenscience, coll. « Comment a-t-on su ? », , 353 p. (ISBN 978-2-3793-1194-9), chap. 2 (« Lever le voile sur les virus »), p. 71-72.
  2. Paulgerhard Gladen, Corpstafel des Corps Guestphalia et Suevoborussia, Kirchberg, , 185, Nr. 1497
  3. W.F. Bynum, The rise of science in medicine, 1850-1913., Cambridge University Press, , 614 p. (ISBN 978-0-521-47524-2, lire en ligne), p. 130.
    dans The Western Medical Tradition, 1800 to 2000, University College London.
  4. Cité d'après Patrick Berche, Une histoire des microbes, Paris, John Libbey Eurotext, 2007, p. 216. La publication de 1884 de Loeffler est : Loeffler, F.: « Untersuchung über die Bedeutung der Mikroorganismen für die Entstehung der Diphtherie », dans Mitteilungen des kaiserlichen Gesundheitsamtes 2 (1884) 421-499.
  5. Patrick Berche, Une histoire des microbes, Paris, John Libbey Eurotext, 2007, pp. 216-217.
  6. (en) Kenneth F. Kiple, The Cambridge World History of Human Disease, Cambridge, Cambridge University Press, , 1176 p. (ISBN 0-521-33286-9), p. 682.
  7. a et b Bernardino Fantini (trad. de l'italien), La microbiologie médicale, Paris, Seuil, , 422 p. (ISBN 2-02-022141-1), p. 133-134.
    dans Histoire de la pensée médicale en Occident, vol. 3, Du romantisme à la science moderne, M.D. Grmek (dir.).
  8. Kenneth F. Kiple 1993, op. cit., p. 1126.
  9. Thesaurus - Index, vol. 3, Encyclopaedia Universalis, , p. 2602.
    article « Rouget, médecine vétérinaire ».
  10. a et b (en) Lise Wilkinson, Animals & Disease, An introduction to the history of comparative medicine., Cambridge/New York/Port Chester etc., Cambridge University Press, , 272 p. (ISBN 0-521-37573-8, lire en ligne), p. 197-198.
  11. Bernardino Fantini 1999, op. cit, p. 135-136.
  12. A. Manuila, Dictionnaire français de Médecine et de Biologie, Masson, 1970-1975
    en 4 volumes. Voir articles correspondants.

Liens externes

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