Frison oriental

langue germanique

Frison oriental
Seeltersk
Pays Allemagne
Région Basse-Saxe
Nombre de locuteurs 2 000 [1]
Classification par famille
Codes de langue
IETF stq
ISO 639-3 stq
Étendue Langue individuelle
Type Langue vivante
Linguasphere 52-ACA-ca
Glottolog sate1242
ELP 3052

Le frison oriental ou frison saterlandais (seeltersk) est une langue parlée dans la région du Saterland (Basse-Saxe, Allemagne). En langue locale il est appelé Seeltersk. Il fait partie des langues anglo-frisonnes.

Spécificités modifier

La langue partage avec le bas allemand certains traits linguistiques tels que l'absence de consonnes affriquées ou la loi des nasales spirantes ingvaeoniques ; en revanche elle se différencie de cette dernière notamment par des voyelles plus longues et à timbre variable (diphtongues et triphtongues plus fréquents), la lettre o et une rareté de consonnes intervocaliques.

Vocabulaire à consonance typique modifier

frison saterlandais bas allemand allemand anglais frison occidental français
Bjoor[2] Beer Bier beer bier bière
Boark Bork Rinde bark bylje écorce
Boone Bohn Bohne bean bean haricot
Brood Broot Brot bread brea pain
Foar Vadder Vater father heit père
Hiering Heern Hering herring hjerring hareng
Koai Slötel Schlüssel key kaai clé
Kool Kool Kohl cole koal chou
Loum Lamm Lamm lamb laam agneau
Muur Mudder Mutter mother mem mère
Nail Nagel Nagel nail neil ongle
Noose Neese Nase nose noas nez
Oai Ei Ei egg aai œuf
Oapel Appel Apfel apple apel pomme
oold oolt alt old âld vieux
rood root rot red read rouge

Histoire modifier

Frison oriental modifier

L'ancien frison oriental était jadis parlé en Frise orientale, la région située entre les rivières Lauwers et Weser, dans l'État allemand de Basse-Saxe, ainsi que deux petits districts à l'Est, autour de Wurster et de Würden. L'ancien frison oriental était divisé en deux groupes de dialectes : le frison Weser à l'Est et le frison de l'Ems à l'Ouest. À partir des années 1500, l'ancien frison oriental a progressivement cédé à la forte pression exercée par les dialectes bas allemands qui l'entouraient. Aujourd'hui, le vieux frison oriental n'est plus parlé sur le territoire historique de la Frise orientale, mais un grand nombre d'habitants de cette région se considèrent toujours comme Frisons, là où le substrat frison est toujours présent à travers les dialectes bas allemands.

Frison du Saterland modifier

  • Aire de répartition.
  • Le dernier vestige de l'ancien frison oriental est un dialecte parlé dans la région méridionale du Saterland dans l'ancien État libre d'Oldenbourg. Le Saterland, qui aurait été colonisé par les Frisons de l'Est au XIe siècle, est entouré de landes et collines longtemps infranchissables. Les villages construits sur des crêtes sablonneuses ressemblaient à des îlots. Les habitants pouvaient jusqu'au XIXème siècle, presque uniquement être atteints par bateau via la rivière Sagter Ems (Seelter Äi) ou dans de rares cas de conditions météorologiques via les landes asséchées ou gelées[3]... ce qui a facilité la préservation de la langue au fil des siècles. De plus, le saterlandais a toujours eu un prestige supérieur au bas allemand parmi les habitants de la région. Enfin, après la guerre de Trente Ans, le Saterland est devenu une partie de l'évêché de Münster ; en conséquence, il a été rendu à l'Église catholique, ce qui a entraîné son isolement du reste de l'aire frisonnante à partir de 1630.

    Nombre de locuteurs modifier

    Un panneau bilingue.

    Aujourd'hui, les estimations du nombre de locuteurs varient légèrement. Le Seeltersk est parlé par environ 2250 personnes (sur une population d'environ dix mille) et comme langue maternelle par un peu moins de la moitié de la population (la grande majorité étant des personnes âgées), le Seeltersk est en grave danger d'extinction. Tout du moins, plusieurs rapports suggèrent que le nombre de locuteurs augmente parmi les jeunes générations et que certains d'entre eux élèvent leurs enfants dans la langue.

    Dialectes modifier

    Il existe trois dialectes mutuellement intelligibles, correspondant aux trois principales villes du Saterland : Ramsloh (Roomelse), Scharrel (Schäddel) et Strücklingen (Strukelje). Le dialecte Ramsloh jouit désormais d'un statut de langue normalisé, car une grammaire et une liste de mots sont basées sur ce dernier.

    Statut modifier

    Le gouvernement allemand n'a pas engagé de mesures concrètes pour la préservation du Seeltersk. La plupart des travaux visant à assurer la préservation de cette langue sont effectués par le Buund Seelter ("Saterland Alliance"). Avec le frison septentrional et cinq autres langues, le Seeltersk a été inclus dans la partie III de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires par l'Allemagne en 1998. Depuis environ 1800, le Saterland a suscité l'intérêt d'un nombre croissant de linguistes. Au cours du siècle dernier, une petite littérature s'est développée à son sujet. Le Nouveau Testament de la Bible y a également été traduit.

    Example de texte modifier

    Uus Foar in ’n Heemel,

    läit hilliged wäide dien Noome.

    Läit kuume dien Riek.

    Läit geböare dien Wille,

    as in ’n Heemel so uk appe Äide.

    Uus deegelke Brood reek uus dälich.

    Un ferreek uus uus Skeeld.

    so as wie uk do ferreeke,

    do juun uus skeeldich sunt.

    Stjuur uus nit in Fersäikenge,

    man erlööse uus fon dät Kwoode.

    Dan dien is dät Riek un ju Kroasje

    un ju Heerligaid in Eeuwigaid.

    Amen

    Notes et références modifier

    • Fort, Marron C. (1980): Saterfriesisches Wörterbuch. Hamburg: Helmut Buske.
    • Kramer, Pyt (1982): Kute Seelter Sproakleere - Kurze Grammatik des Saterfriesischen. Rhauderfehn: Ostendorp.
    • Stellmacher, Dieter (1998): Das Saterland und das Saterländische. Oldenburg.
    1. Ethnologue [stq].
    2. « Dictionnaire multilingue », sur majstro.com
    3. (de) Johann Gottfried Hoche, Reise durch Osnabrück und Niedermünster in das Saterland, Ostfriesland und Groeningen [« Voyage through Osnabrück and Neumünster into the Saterland, East Frisia and Groeningen »], Leer, Theodor Schuster, , reprint éd. (1re éd. 1800) (ISBN 3-7963-0137-1), p. 130

    Voir aussi modifier

    Articles connexes modifier

    Liens externes modifier