Frohsdorf
Le château de Frohsdorf est situé à Lanzenkirchen, au sud de Wiener Neustadt en Autriche. Le bâtiment représentatif, de style baroque, est principalement connu pour avoir été, durant environ un siècle, la résidence des descendants du roi de France Charles X en exil.
Château de Frohsdorf | ||
Nom local | Schloss Frohsdorf | |
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Période ou style | Baroque | |
Début construction | 1547 | |
Fin construction | 1550 | |
Propriétaire initial | Christoph Teufel | |
Coordonnées | 47° 44′ 43″ nord, 16° 15′ 16″ est | |
Pays | Autriche | |
Région historique | Basse-Autriche | |
Subdivision administrative | District de Wiener Neustadt-Land | |
Localité | Lanzenkirchen | |
Géolocalisation sur la carte : Autriche
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Historique
modifierLe lieu de Chrotendorf est cité pour la première fois vers l'an 1158, en tant que part de l'héritage du comte Ekbert III de Formbach-Pitten, petit-fils du margrave Ottokar II de Styrie. Le manoir était d'alors un fief de l'abbaye de Göttweig et a été acheté par le chevalier Matthäus Teufel en 1514. Il fut dévasté par les troupes ottomanes pendant le siège de Vienne en 1529 et reconstruit en style Renaissance sous l'égide de Christoph Teufel à partir de 1547 ; en 1659, il devient propriété de la maison de Hoyos. Le complexe a été ravagé encore une fois pendant le second siège de Vienne par l'Empire ottoman en 1683. La famille Hoyos fait alors construire le palais baroque qui fut terminé vers l'année 1715.
Cette demeure se compose de quatre corps de bâtiment, formant un carré autour d'une cour fermée, entourés de fossés secs bordés par une balustrade. L'une des façades comporte une excroissance abritant la chapelle. Cette demeure est entourée par un vaste parc.
A partir de 1805, le domaine sert de cantonnement aux soldats de l'empire français et pillé. La famille de Hoyos le vend ensuite.
En 1817, il est acheté par Caroline Bonaparte, princesse Murat.
En 1819, elle le revend au général russe Aleksandr Yermolov, ancien favori de l'impératrice Catherine II[1].
En 1839, son fils Mikhail Yermolov vend le château à Pierre-Louis, duc de Blacas, mort cette même année, qui le lègue à la dauphine, comtesse de Marnes, veuve du dauphin de France, comte de Marnes en le désignant comme résidence du prétendant légitimiste au trône de France, le comte de Chambord (« Henri V »), petit-fils du Roi Charles X [2].
La famille royale s'y installe. En 1851 le comte de Chambord en hérite de la comtesse de Marnes, sa tante, qui l'a élevé[3]. Il aime à pratiquer la chasse sur le domaine.
La vie s'y déroule à l'époque du prince suivant une étiquette royale. Le duc de Lévis assume le rôle d'un ministre de la Maison du roi. À ses côtés, le « gentilhomme de service » tient lieu de chambellan. Il introduit les visiteurs admis en audience, répond à une partie du courrier et accompagne le prince en voyage.
Les gentilshommes de service sont des membres de la noblesse française, qui viennent de France à tour de rôle auprès du Prince, afin d'exécuter leur service [4].
La comtesse de Chambord est entourée de deux dames d'honneur. L'entourage des princes compte aussi deux chapelains, un médecin et le fidèle secrétaire Moricet, ancien combattant de la dernière guerre de Vendée, qui mourra nonagénaire en 1881.
À cette époque, le château de Frohsdorf est le pôle d'attraction en Autriche d'une colonie française fidèle aux descendants de Charles X.
Au premier étage du château on peut voir la plaque que fit sceller le comte de Chambord dans la chambre où mourut la comtesse de Marnes : Ici élevant son âme à Dieu, Marie-Thérèse de France a exhalé son dernier soupir avec sa dernière prière. Le , à 11 heures 1/4 du matin. Le comte de Chambord décédera également à Frohsdorf, le .
Une statue, toujours visible, de Jeanne d'Arc, commandée par la duchesse des Cars au sculpteur Rinaldi, en 1833 et offerte au prince, figure dans le hall d'entrée. Sur le fronton, on peut toujours voir les armes de France surmontées d'une couronne royale (la girouette est également aux armes de France).
Tous ces souvenirs ont été respectés depuis la mort du comte de Chambord, y compris lors de l'occupation soviétique.
Dans les années 1930, la bibliothèque du château de Frohsdorf est vendue au libraire londonien Maggs Bros et dispersée[5].
Le château est vendu à son tour en 1941, à la Deutsche Reichspost.
En 1945, Frohsdorf, situé non loin de la frontière hongroise, est inclus dans la zone d'occupation soviétique, occupation qui prend fin en 1955, avec le Traité d'Etat autrichien.
Près du château se trouve l'école de filles, destinée aux enfants de la colonie française et du village de Lanzenkirchen, fondée par la comtesse de Chambord. Celle-ci fit venir des religieuses de Metz qui occupèrent ces lieux jusqu'à ces dernières années.
Propriétaires
modifier- 1550 Christoph Teufel († 1570)
- 1570 Susanne Teufel († 1590), épouse du constructeur
- 1590 Johann Christoph Teufel (fils du constructeur)
- 1690 comte Franz Carl Hoyos (conversion aux plans[Quoi ?] par Johann Bernhard Fischer von Erlach )
- 1740 comte Joseph Philip Hoyos
- 1781 comte Johann Philipp Hoyos et la comtesse de Clary
- 1799 comte Johann Ernst (fils des précédents)
- 1817 Caroline Bonaparte, comtesse de Lipona (la plus jeune sœur de Napoléon Bonaparte)
- 1828 Aleksandr, chevalier de[réf. nécessaire] Yermolov (général russe)
- 1835 Mikhaïl, chevalier de[réf. nécessaire] Yermolov (fils du précédent)
- 1839 Pierre, duc de Blacas d'Aulps
- 1844 Marie-Thérèse de France, dauphine de France, comtesse de Marnes (fille de Louis XVI et Marie-Antoinette)
- 1851 Marie-Thérèse de Modène, comtesse de Chambord (nièce par alliance de la précédente)
- 1886 Jacques de Bourbon, duc d'Anjou et de Madrid (fils de Charles de Bourbon, duc de Madrid, et petit-neveu de la précédente), qui devient en 1909 le chef de la maison de Bourbon
- 1931 Béatrice de Bourbon (es), fille de France et infante d'Espagne, princesse Massimo de Roviano (fille de Charles de Bourbon, duc de Madrid, et sœur du précédent)
- 1941 vente du château à la Poste allemande (Deutsche Reichspost)
- 1945 Les troupes soviétiques occupent le château
- 1955 Repris par la Poste autrichienne.
- 1961 à 1968, rénovation par la Poste autrichienne et transformation en centre de formation[6].
- 2007 Vente du château à un groupe hôtelier et aménagement pour l'organisation d'évènements, mariages[7]...
Notes et références
modifier- Frédéric de Natal, « Il était une fois...le château de Frohsdorf et le couvent de Kostanjevica », sur leretourdecharlesx.com (consulté le )
- Frohsdorf sur le site burgen-austria.com
- « Le château de Frohsdorf, Versailles de la famille royale de France en exil (1ère partie) », sur noblesseetroyautes.com, (consulté le )
- René de Belleval, Souvenirs de ma jeunesse, Paris, Librairie Emile Lechevalier, , 432 p. (lire en ligne), p. 129-308
- « Bibliothèque du comte de Chambord », sur coutaubegarie.comp (consulté le )
- « Le château de Frohsdorf, Versailles de la famille royale de France en exil (2ème partie et fin) », sur noblesseetroyautes.com, (consulté le )
- « Château Petit Versailles / Schloss Frohsdorf », sur youtube.com, (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Joseph Luger, Johannes Bierbaumer, Rudolf Neumayer, Heimatbuch Der Marktgemeinde Lanzenkirchen, Druck und Herstellung : Missionsdruckerei St Gabriel, 2340 Mödling, 1985, 504 P.
- Le drapeau blanc en exil, préface par Hervé de Charette, (Paris, Édition Guénégaud, 1998), (ISBN 2-86496-081-8) (nommé au prix Hugues-Capet)