Gaïa (roi)
Gaïa, orthographié également Gaya (en punique Gyy; en tifinagh : ⴳⴰⵢⴰ; en grec ΓΑΙΑ), est un roi numide né vers 260 av. J.-C. à Aïn Fakroun[réf. nécessaire], au Nord-Est de l'Algérie actuelle et mort vers 206 av. J.-C.. Il est le dernier roi de Numidie orientale des Massyles avant sa réunification avec la Numidie occidentale par son fils Massinissa[1].
Gaïa ⴳⴰⵢⴰ | |
Titre | |
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Roi de Numidie orientale | |
av. J.-C. – av. J.-C. | |
Prédécesseur | Zelalsan |
Successeur | Oezalcès |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Aïn Fakroun, actuelle Algérie |
Date de décès | av. J.-C. |
Nationalité | Berbères |
Père | Zelalsan |
Enfants | Massinissa, Massiva, Feriel |
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Origine
modifierDans l’Énéide, Virgile le mentionne comme allié de la reine Didon. À cette époque, vers le IIIe siècle av. J.-C., les Massyles occupaient la région allant de Cirta, dans le nord-est de l’actuelle Algérie, jusqu’à la frontière avec l’actuelle Tunisie.
Fils de Zelalsan (± 290-?) et frère aîné d'Ulzasen (ou Oezalces), qui lui succèdera très brièvement, Gaïa règne à partir d'environ 240 av. J.-C. Apprécié de ses sujets, il meurt de mort naturelle vers 206 av. J.-C..
Il est le père notamment de Massinissa et des filles, Massiva et Feriel.
Gaïa hérita d'un territoire préexistant, limité à l’Est par Carthage et à l’Ouest par le royaume Masaesyle, deux grandes puissances africaines de l’époque.
Au début de son règne vers 240, la première guerre punique (264-241 avant J.C.) affaiblit la puissance carthaginoise. Gaïa en profite pour entreprendre la conquête de villes côtières contrôlées par Carthage. Bon tacticien, doté d'une excellente cavalerie, il battit les Carthaginois et fit d'Annaba (alias Hippo-Régius) sa capitale.
Souverain attentif à l'évolution géopolitique de son temps, Gaïa rescella à partir de 213/212 une alliance avec les carthaginois en réaction à la montée en puissance de Syphax, son voisin masaesyle, qui venait d'entrer en conflit avec eux. Sa clairvoyance lui permit ainsi de s’emparer des cités puniques du littoral de la Numidie. C’est également à partir de cette époque et du renversement d’alliance que commença la carrière chef de guerre de son fils Massinissa, lequel écrivit plus tard une nouvelle page de l'Histoire des Berbères.
Dans la coutume massyle, le roi donne son nom à la période au cours de laquelle il exerce ses fonctions.
À cet endroit, il est utile de souligner que la succession sur le trône massyle ne se faisait pas nécessairement de père en fils mais par l’aîné du lignage. Ainsi à la mort de Gaïa, ce ne fut pas l’un de ses fils, mais l’aîné des chefs massyles, d'abord son frère Ulzasen (ou Oezalces) puis son cousin Capussa, qui furent successivement proclamés rois. Après la mort de Capussa, Massinissa fit valoir ses droits.
Pendant la deuxième guerre punique (218-202 avant J.C.) Romains et Carthaginois se disputèrent l'alliance des Numides, du fait de la valeur de leurs chefs et du rôle souvent décisif de leur cavalerie et de leurs chevaux extrêmement résistants.
Biographie
modifier- Tite-Live, XXIV, 48, 13
- Appien, Lib. 10
- L'archiviste et archeologue André Berthier (1907-2000) retrace l'histoire des rois de de Numidie dans son livre "La Numidie, Rome et le Maghreb"[3].
- Dans son livre "Histoire de la pensée nord-africaine", Hassan Banhakeia (1966-)[4] explique que Gaïa a été le premier à s'approprier le titre de « Aguellid », ce qui signifie toujours « roi » en berbère.
- "Gaia", Gabriel Camps (1927-2002), Encyclopédie berbère [en ligne https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1984 ], 19 | 1998, document G05, mis en ligne le 01 juin 2011, ref: ://doi.org/10.4000/encyclopedieberbere.1984
Références
modifier- Tidmi le conte des légendes perdues, Editions Publibook (ISBN 9782748340808, lire en ligne).
- cf "Gaia", Gabriel Camps (1927-2002), Encyclopédie berbère [en ligne https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1984 ], 19 | 1998.
- André Berthier, La Numidie: Rome et le Maghreb, FeniXX réédition numérique, (ISBN 9782402228916, lire en ligne).
- Né en 1966, Hassan Banhakeia est un écrivain et enseignant-chercheur à la Faculté Pluridisciplinaire de Nador (Université Mohammed Ier à Oujda, Maroc). Il est l'auteur de nombreux essais sur la pensée, la linguistique et la littérature amazighes.