Gabriel Argy-Rousseau

sculpteur, céramiste et maître verrier français
Joseph Gabriel Rousseau
Naissance
Décès
(à 67 ans)
Paris
Nom de naissance
Joseph Gabriel Rousseau
Autres noms
Gabriel Argy-Rousseau
Nationalité
Activité
Formation
Représenté par
Tadema Gallery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu de travail
Paris (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Influencé par
Conjoint
Marianne Agryriades (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Œuvres en pâte de verre (sculptures, pendentifs, vases)

Joseph Gabriel Rousseau dit Gabriel Argy-Rousseau, né à Meslay-le-Vidame le et mort à Paris le , est un sculpteur, céramiste et maître verrier français qui a contribué à la redécouverte de la pâte de verre comme un art verrier majeur du début du XXe siècle.

Biographie modifier

Si la technique de la pâte de verre remonte à l'antiquité, elle tombe très longuement dans l'oubli. Dans le dernier quart du XIXe siècle, Henri Cros et une poignée d'artistes, souvent des céramistes de la mouvance Art nouveau comme François Décorchemont ou Georges Despret, la remettent à l'honneur. Le dernier de ces précurseurs est Gabriel Argy-Rousseau. Il est considéré comme l'unique verrier à avoir mis au point et utilisé le procédé complexe de la pâte de verre, les autres maîtres verriers travaillant la pâte de cristal[1].

Les débuts modifier

Entré à l'École de céramique de Sèvres, Gabriel Argy-Rousseau découvre la pâte de verre dans l'atelier d'Henri Cros[1]. Gabriel Argy-Rousseau commence à produire entre 1910 et 1920. Ses premières œuvres sont influencées par les motifs à thèmes végétal et animalier de l'Art nouveau. Il débute au Salon des artistes français de 1914 à Paris[2].

L'atelier modifier

Entre 1921 et 1931, établi au 9 rue Simplon[1] à Paris, Gabriel Argy-Rousseau est actionnaire de la Société des pâtes de verre d'Argy Rousseau. Avec de nombreux collaborateurs, il produit des petits sujets très colorés de style Art nouveau puis Art déco, diffusés en petites séries[3].

Contrairement à ses confrères céramistes, il reste tardivement fidèle aux effets polychromes et aux motifs floraux de l'Art nouveau[4]. Il met au point des couleurs chatoyantes (rouge rubis, améthyste, gris, bleu profond…) et des textures par des effets marbrés[5]. Il invente de nouveaux procédés de coloration superficielle de la pâte, par badigeonnage de poudre d'oxyde avant deuxième cuisson à basse température[4]. Ses œuvres sont en pâte de verre, les statuettes généralement en pâte de cristal[4].

Il produit des œuvres de petites séries : pendentifs se portant en sautoirs, vases, lampes et veilleuses et, à partir de 1928[2], des sculptures (statuettes ou bas reliefs) très cotées, en collaboration avec Marcel Bouraine (1886-1948)[6]. Ses créations verrières demeurent parmi les exemples les plus typiques et représentatives de la production Art déco[1].

La production de l'atelier cesse en 1931, mais Argy-Rousseau continuera à créer des pièces en pâte de cristal, n'ayant plus, en raison de la crise économique, la possibilité de travailler le procédé fort coûteux de la pâte de verre[1]. Il expose ponctuellement, notamment en 1934, des verreries ornées de métaux précieux[4]. Sa dernière exposition a lieu un an avant sa mort[2].

Il meurt oublié, mais laisse une œuvre importante dans le domaine verrier, aujourd'hui redécouverte[1] .

Notes et références modifier

Références modifier

  1. a b c d e et f Giuseppe Cappa, Le génie verrier de l'Europe : témoignages : de l'historicisme à la modernité, Mardaga, , 576 p. (ISBN 978-2-87009-680-2, lire en ligne), p. 164
  2. a b et c (en) Victor Arwaz, The art of Glass : art Nouveau to art deco, Rizzoli, , 111 p. (ISBN 978-0-8478-2054-2), page 99
  3. Judith Miller (trad. de l'anglais), Le verre du XXe siècle, Paris, Gründ, coll. « L'œil du chineur », , 240 p. (ISBN 2-7000-1265-8), Pages 104 et 105, la pâte de verre
  4. a b c et d Jean Bedel, Dictionnaire des antiquités : les styles, le marché de l'art, la brocante, Larousse, , 511 p. (ISBN 978-2-03-507401-0), p. 77
  5. « 10 vérités sur la pâte de verre », La Vie du collectionneur, no 22,‎ , p. 147 (ISSN 1164-3471, BNF 34448229)
  6. « Marcel Bouraine (1886-1948) for Gabriel Argy-Rousseau (1885-1953), a figure, CIRCA 1920, 20th Century Decorative Art & Design, lot 301 », Christie's, (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Janine Bloch-Dermant, G. Argy Rousseau : Les pâtes de verre – Catalogue raisonné, Paris, Les éditions de l’amateur, , 229 p. (ISBN 2-85917-105-3)
  • Jean Bedel, Dictionnaire des antiquités : les styles, le marché de l'art, la brocante, Larousse, , 511 p. (ISBN 978-2-03-507401-0), p. 77. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Giuseppe Cappa, Le Génie verrier de l'Europe : témoignages : de l'historicisme à la modernité de l'Europe, Mardaga, , 576 p. (ISBN 978-2-87009-680-2, lire en ligne), p. 164. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Judith Miller (trad. de l'anglais), Le Verre du XXe siècle, Paris, Gründ, coll. « L'Œil du chineur », , 240 p. (ISBN 2-7000-1265-8), Pages 104 et 105, la pâte de verre. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Victor Arwaz, The art of Glass : art Nouveau to art deco, Rizzoli, , 111 p. (ISBN 978-0-8478-2054-2), page 99 (Argy-Rousseau). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes modifier