Gadmiwa
كدميوة

ⴳⴰⴷⵎⵉⵡⴰ
Informations générales
Échelon
Tribu Masmouda
Géographie
Chef-Lieu
Amizmiz, Maroc
Histoire et anthropologie
Mode de vie
Culture
Langue principale

Présentation

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La tribu Gadmiwa (en arabe : كدميوة ; en berbère : ⴳⴰⴷⵎⵉⵡⴰ) est une tribu appartenant à l'ethnie Chleuh du Haut Atlas Occidental. Gadmiwa, selon les sources, peut s'écrire Guedmioua[1] ou encore Gedmiwa[2].

Son fief est situé dans la province d'Al Haouz, plus précisément à l'ouest de l'oued N'fis[3],[4]. Il est bordé à l'ouest par la tribu Seksawa et à l'est par la tribu Goundafa[3],[4]. Sa ville la plus peuplée est Amizmiz, située au nord du territoire.

De nombreux juifs vivaient en son fief avant leur exode progressive de ces derniers au milieu de XXe siècle. En effet, les juifs d'Amizmiz étaient pleinement intégrés et occupaient divers métiers tel que bijoutier[5].

Histoire

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La tribu Gadmiwa fait partie de la confédération tribale des Masmouda[6].

Elle est une des tribus formant la base du mouvement almohades aux côtés des tribus Hargha, ahl Tinmel, Hintata, Gadmiwa et Ganfisa[7],[8]. Ses représentants faisaient partie du conseil des 50[7], une haute instance administrative almohade. Une personne influente lors des débuts du mouvement almohade est Ayyub al Gadmiwi, un notable chargé de distribuer les terres almohades[8].

XVIIIe siècle

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Lors de la Siba de 1713-1719, le caïd Brahim Bou Abdelli de Tisgin mena une attaque contre la résidence du Pacha à Kouzemt qu’il pilla. Cependant, il se repentira et en 1715 et le caïd sera pardonné par le Pacha Abd el Krim. Ainsi, les Gadmiwa se soumettent à nouveau à l’autorité du sultan Moulay Ismail. Le caïd Bou Abdelli, quant à lui, sera assassiné la même année par ses propres ennemis sur la plaine de Marrakech[9].

En 1721, les Gadmiwa ayant prêté allégeance au sultan, attaquent la tribu Ogdemt voisine afin de les soumettre mais sans succès[9].

En 1781, Abderahman ben Ibrahim al Gadmiwi, alors gouverneur du sultan Mohammed ben Abdellah Alaoui, mena une pacification de la région[2].

Colonisation française

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Suite aux accords de 1912, les tribus de la région ont été soumises au régime de l’administration civile à l’exception des Gadmiwa. En effet, de par leur fief montagneux et leur caractère, ils n’ont été soumis à l’autorité du Makhzen, alors sous protectorat, qu’en 1927[1].

Culture

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Ahwach (احواش)

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Ahwach est une danse traditionnelle pratiqués par les chleuhs à travers le Maroc, de l'Anti-Atlas au Haut-Atlas. Cet art folklorique ancestrale est transmis de génération en génération et chez les Gadmiwa, il se distingue de par son rythme et la non-utilisation du tbel (une sorte de tambour)[10],[11].

Homada (حمادة)

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Le Homada (حمادة), aussi appelé Houara ( هوارة ), est un art folklorique de la région du Haut Atlas Occidental. C'est un chant rythmée au son de taârijas, de bendir et de naqus (instrument en métal sur lequel on frappe avec des baguettes en fer). Les artistes dansent sur le qa'da (القعدة), une sorte de tambour métallique sur lequel on tape des pieds afin de créer un rythme[12],[13].

Bibliographie et références

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  • Harry Stroomer, Textes berbères des Guedmioua et Goundafa (Haut Atlas, Maroc), basés sur les documents de F. Corjon, J.-M. Franchi et J. Eugène, Edisud, 2001, 188 p. (ISBN 9782744902635)

Références

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  1. a et b Le Sud Marocain, « Amizmiz, devient Contrôle Civil », Organe hebdomadaire de défense des intérêts français désigné pour l'insertion des annonces légales et judiciaires ["puis" Périodique français indépendant..., vol. 21e année, no 1046,‎ (lire en ligne [PDF])
  2. a et b J. Berque, « Les Mez'ûd'a. Style Historique D'une Tribu Marocaine », Revue Historique, vol. 214, no 2,‎ , p. 222–244 (ISSN 0035-3264, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (ar) Mohamed Zalmadi Mzali, « Tribu Gadmiwa », (consulté le )
  4. a et b Akal Press, « Carte interactive des tribus du Maroc », (consulté le )
  5. Zédé Schulmann, « BIJOUTIER JUIF D'AMIZMIZ » [image], (consulté le )
  6. A. Khelifa, « Masmuda », Encyclopédie berbère, no 30,‎ , p. 4644–4646 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.488, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b David Gallego Valle, « Las Navas de Tolosa. 1212-2012. Miradas cruzadas », Vínculos de Historia. Revista del Departamento de Historia de la Universidad de Castilla-La Mancha, no 5,‎ , p. 357 (ISSN 2254-6901, DOI 10.18239/vdh.v0i5.221, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b J. F. P. Hopkins, « The Almohade Hierarchy », Bulletin of the School of Oriental and African Studies, University of London, vol. 16, no 1,‎ , p. 93–112 (ISSN 0041-977X, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b A. E. R., « Hespéris. Archives Berbères Bulletin de I'Institut des Hautes études Marocaines », African Affairs, vol. XXX, no CXVIII,‎ , p. 111–111 (ISSN 1468-2621 et 0001-9909, DOI 10.1093/oxfordjournals.afraf.a101634, lire en ligne, consulté le )
  10. (ar) tv frouga, « احواش كدميوة امزميز حوز مراكش » [vidéo],‎ (consulté le )
  11. (ar) Aziz Imeskine, « أحواش دار جامع الحوز » [vidéo],‎ (consulté le )
  12. (en) Saad Abid, « Ramadance 02 - Homada in Amizmiz » [vidéo], (consulté le )
  13. (ar) هوارة أمزميز, « هوارة نزاهة أمزميز 2019 (متنساش دير المشاركة وجيم) » [vidéo],‎ (consulté le )